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Collection LPM CPA 1900 |
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Cidre et cafés à Valognes Fernand LEBOYER 2007
Dans le Valognes d’avant et d’après la guerre, qui comptait moins de 5 000 habitants, il y avait entre 40 et 45 bars, cabarets, cafés, bistros. Avec 8000 habitants actuellement, il n’y en a plus que 9.
Tout d’abord, d’où vient ce terme de bistrot, bistrop ou bistro, qui est apparu au XIXe siècle. D’après le Grand Robert, l’origine du mot ne semble pas assurée. Une tradition veut que ce soient les Cosaques, qui occupèrent Paris après la défaite napoléonienne. Entrant au cabaret, ils disaient “bistrope”, c’est-à-dire, “à boire, vite”.
Que buvaient les gens à cette époque : du cidre et du café. Une moque (du Néerlandais “mokka”) et un sou, telle était la formule. La tradition dans le Cotentin faisait que le café était gratuit, seul le verre de “goutte” était dû. Cette coutume s’est éteinte voilà une trentaine d’années.
Combien un homme buvait-il de cidre ?
Extrêmement pénibles, la journée de travail durait en moyenne 10 h. Non loin d’ici, sur le port de Saint Vaast, un matelot réclamait au bistro un demi et un recaud (réchaud) : cela consistait en un demi, c’est-à-dire, un café avec deux verres de rhum plus le réchaud : cela faisait donc trois verres. Il était bien entendu que seuls les trois verres étaient dus. A cette époque, les apéritifs étaient pratiquement inexistants ; seuls quelques notables pouvaient se les offrir.
Le café était alors un lieu de rencontre et de convivialité. De nos jours, le monde moderne a perdu cette notion. Il y a la télé et la peur du gendarme. Bien sûr, nous pouvons nous poser la question : pourquoi le cidre, boisson très recommandée, a- t-il été abandonné ?
Plusieurs raisons :Les ouvriers qui vinrent à Valognes poursa reconstruction amenèrent avec eux levin, qui était à l’époque de très mauvaise qualité.
L’invention de la presse à cidre ne fut point bonne, un tonneau était fait en une demi-heure, alors qu’au pressoir, on comptait plusieurs jours.Avant guerre, et jusqu’aux bombardements de Juin 1944, un pressoir ambulant sillonnait la ville, c’était le pressoir de M. Pasquier, Boulanger. Ce petit métier a disparu, comme beaucoup d’autres : ainsi va le monde. Valognes possède deux musées : un pour le cidre et sa fabrication, un pour la “goutte”, terme employé pour l’eau-de-vie de cidre. |
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