TAMERVILLE
  CC 42.08 COEUR DU COTENTIN
   
  EGLISE NOTRE-DAME DE LASSOMPTION
 

 

 
 

Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Tamerville, CPA collection LPM 1900

 

 

     
 
 

D’aprés un article de la paroisse de Valognes

 
 

L'église Notre Dame de l’Assomption

 

L'église Notre Dame de l’Assomption de Tamerville possèdent deux patrons : Notre-Dame-de-l'Assomption (d'où le nom de l'église) et Saint Mayeul, 4e abbé de Cluny au Xe siècle.

 

Beaucoup de documents, témoins de l'Histoire, se trouvent à la bibliothèque de Valognes et surtout à la mairie du village (l'ancien presbytère) qui a su conserver de précieuses informations. Aujourd'hui, seul le clocher a gardé son style très roman, mais quelques vestiges du passé sont toujours présents malgré les nombreux remaniements qu'elle a subis.

 

Historique

 

Il existait vraisemblablement une chapelle à Tamerville au carrefour Belaunay, dédiée à St Jean Baptiste, avant le IXe siècle et dont au-jourd'hui il n'y a plus trace. Cette première chapelle étant devenue trop petite, les habitants auraient commencé la construction d'une nouvelle église à l'emplacement actuel.

 

Or une terrible famine frappa Tamerville en 820 et les travaux durent cesser ; un chapiteau à droite de la porte du clocher en témoine, il représente un riche donnant du pain à un pauvre. Les Normands détruisirent cette ébauche d'église à leur arrivée vers 838, à l'exception de la tour. Entre 925 et 950, les Tamervillais entreprirent de bâtir une petite chapelle de substitution. Cette chapelle ne leur convenant pas, ils décidèrent de commencer la construction de l'église actuelle vers 1070 (sous l'épiscopat de l'évêque de Coutances, Geoffroy de Montbray) à l'initiative d'un Sir de Chiffrevast. Celui-ci, revenant d'Angleterre, avait acquit de grand bien et ramena plusieurs ouvriers qu'il chargea de sa construction.

 

Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Tamerville

Xfigpower — Travail personnel


Un seigneur de Chiffrevast, un dénommé Jacques d'Anneville, fit construire vers 1420 la chapelle Saint Jacques qui se trouve à gauche du chœur. Elle fut bâtie certainement en vue de lui servir de chapelle funéraire.

 

Vers le XVe siècle, on entreprit des remaniements : la fenêtre du fond fut agrandie en verrière et le chœur fut remanié en chevet plat voûté d'ogives.

 

Au XVIIe siècle, la nef fut modifiée : les fenêtres agrandies, la façade élargie par une travée peut profonde, le tout terminé par un portail en 1755, au-dessus duquel se trouve un fronton triangulaire où est placé la statue en fonte de Saint Mayeul, second patron de la paroisse. Toutefois, malgré ces modifications, les corniches de la nef et du chœur ont gardé une soixantaine de modillons romans. Toutes les fenêtres furent refaites au XVIIe siècle mais quelques vestiges des fenêtres romanes subsistent à l'extérieur du bâtiment, sur le haut du mur de la nef. On fit communiquer la chapelle St Jacques au transept de l'église par un arc en ogive en 1672.


         
 

L'église a été classée Monument historique en 1906 par les Beaux-Arts. Plus récem-ment, en 1972, des travaux sur la nef furent entrepris et financé par l'État.

 

Une relique de St Sulpice le Débonnaire (évêque de Bourges au VIIe siècle), retrouvée vers le XXe siècle, aurait été partagé entre l'église de Tamerville et celle de Fresville.

 

À l'intérieur

 

Dans la courte nef à quatre travées, l'arc triomphal repose sur deux chapiteaux dont l'un figure une chasse au cerf (chasse St Hubert). Celui-ci laisse supposer que Tamerville devait se trouver au milieu d'une forêt au XIe siècle.

 

Pratiquement tous les objets de l'église sont classés ou inscrits Monuments historiques. Quelques-uns retiennent tout particulière-ment l'attention.

 

Au fond du chœur on peut apercevoir le Maître Autel en bois peint et doré du XVIIIe siècle et inscrit en 1976.

 

Statue de St Sulpice. Collection CPA LPM 1900

 
         
 

À La droite de celui-ci se trouve un bas-relief très abîmé en pierre calcaire et polychromée du début du XVIe siècle représentant les douze apôtres et classé en 1972.

 

En approfondissant la visite, on peut admirer dans la chapelle Saint-Sulpice la statue se saint Jacques (mutilé de la main droite) en pierre calcaire polychromée sous badigeon au XIVe siècle et classée en 1905.

 

Dans la chapelle Sous-Tour du XIe siècle se trouve la Vierge de Pitié (ou Piéta) en pierre polychromée sous badigeon du XVe siècle et classée en 1914.

 

Architecture

 

Au mur Sud de la nef, une jolie porte romane (aujourd'hui bouchée) est décorée de billettes, d'étoiles creuses et d'un tore et retombe sur deux colonettes.

 

Le clocher, sur plan carré, n'est pas au transept mais construit en hors d'œuvre sur la première travée Sud du chœur. Il a été doté au XIIe siècle d'une tour octogonale à deux étages surmontés d'une courte flèche couverte de schiste, ce qui renforce son côté pittoresque. Le premier étage est composé sur quatre faces de fenêtres aveugles décorées de bâtons brisés, le second ajouré de huit fenêtres ornées de frettes crénelées. Il est construit en pierre calcaire, probablement provenant de l'ancienne carrière d'Yvetot-Bocage.

 

À l'extérieur, des boudins adoucissent les angles de cette tour et les murs sont renforcés par des contreforts implantés régulièrement.

 

Synthèse

 

Cette église de style roman offre une belle quantification de l'architecture religieuse au fil des siècles. Étant âgée de plus d'un millénaire, cette église est l'œuvre de plusieurs générations, toutes ayant opérées dans le même objectif : pouvoir pratiquer leur Passion et vénérer leur Dieu. Elle est le symbole de l'histoire de ses habitants et de l'adoration religieuse de leurs ancêtres.

 

Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Tamerville. Collection CPA LPM 1900