SAINT JOSEPH
  CC 42.06 COEUR DU COTENTIN
   
  DE CI DE LA
     
 
 
 

Eglise et cimetiere de Saint-Joseph. Collection CPA LPM 1900

 

 
 

La commune s'étend sur 950 hectares qui ont été pris par une loi du 9 avril 1929, sur le territoire de Valognes, Négreville, Brix et Tamerville, pour fonder une commune nouvelle dans le canton. La mairie actuelle fut bâtie en 1960.
 

La paroisse avait été créée auparavant sous l'égide de St Joseph, par un décret impérial du 14 janvier 1857, à la demande des habitants.


L'église en style gothique fut commencée en 1858 et achevée en 1892, au sommet d'une côte qui permet de voir son clocher de très loin. Elle fut construite sur une terrain donné par la famille Noel-Lesage, propriétaires de la Couldre, par les habitants eux-mêmes, ainsi que le presbytère et les anciennes écoles.

 

Une des limites de la commune à l'orée de Valognes est la rivière de Gloire qui naît à Sauxemesnil et se jette dans l'Ouve, en dehors donc du bassin du Merderet. Elle s'appelait autrefois la Rille, d'où le nom du château de Pont-Rilly à Négreville.

 

La chapelle de la Gloire (édifiée suite à une légende) entraîne la formation d'un village et la création d'une paroisse. Une filature est créée à La Couldre et le village s'agrandit.

 

Avant l'inauguration de l'église, les offices se célébraient dans la chapelle Notre-Dame de Gloire au Pont-à-la-Vieille, qui dépendait du domaine de Beaumont, à Valognes. Elle acquit une certaine célébrité à cause d'une légende faite, plutôt que recueillie, par le juge Joseph Couppey (1786-1852) originaire de Négreville.

 
     
 

Chapelle Notre-Dame de Gloire au Pont-à-la-Vieille, CPA collection LPM 1900

 
     
 

Sur les bords de la rivière appelée alors la Rille, habitait seule, une vieille femme qui un jour, en ramassant du bois mort, trouva dans la forêt une statue de la Vierge portant l'inscription "N.-D. de Gloire". Elle la plaça pieusement dans son armoire, mais au matin, elle n'y était plus, elle avait regagné la forêt, où la vieille la retrouva. A deux reprises, l'événement se reproduisit.

 

Elle en fit part au clergé de Valognes qui avertit l'évêque. Le seigneur fit alors bâtir la chapelle qui prit le nom de la statue, ainsi que la rivière qui s'appela la Gloire, et le pont voisin fut baptisé "Pont à la Vieille".

 

En 1860, une première école mixte est construite, qui peut accueillir 50 enfants. Devenue trop petite, elle est remplacée par un groupe scolaire en 1885. Il y eut également une huilerie à la « ferme de la Fieffe ».

 

Les communes environnantes (Tamerville, Brix, Valognes et Négreville) ont donné un peu de leur terre et ses habitants pour créer la commune de Saint-Joseph. Bien que l'église et l'école aient été sur Brix, c'est Négreville qui a le plus contribué en termes de population et territoire à cette création.

 
     
 

La Couldre Collection CPA LPM 1900

 
     
   
  SAINT JOSEPH
  CC 42.06 COEUR DU COTENTIN
   
  NOTRE-DAME DE LA GLOIRE
     
 

Chapelle Notre-Dame de Gloire au Pont-à-la-Vieille, CPA collection LPM 1900

 
 

Article de A.Vincent

closducotentin.over-blog.fr

 

 
 

En contrebas de la nationale 13, sur la rive droite de la rivière de Gloire, émerge de la verdure une chapelle à laquelle s’attache une légende  dorée :

 

"Il y a longtemps, une vieille femme ermite, réputée pour sa sainteté, qui ramassait du bois mort dans la forêt de Brix, trouva une statuette de la Vierge portant l’inscription Notre Dame de Gloire. Elle l’emporta et la rangea chez elle dans son armoire. Le lendemain la statuette avait disparu ; mais en retournant au bois elle la retrouva à où elle l’avait trouvée la veille. Le prodige, qui se renouvela encore le surlendemain, exactement de la même façon, fut interprété par la population et même le clergé, comme un vœu de la Sainte Vierge de voir s’élever un sanctuaire à cet endroit".

 

Cette légende fondatrice ne renvoie bien entendu à aucune date précise. Eu égard à cette incertitude, d’aucuns ont émis l’hypothèse que cette légende était née au XIXe siècle…. Qu’importe, puisque cette légende existe, elle appartient désormais à la mémoire du lieu.

 

Concernant le construction de la chapelle actuelle, il existe un acte de fondation datant du 18 octobre 1652, par Pierre Le Roux, chanoine, habitant du Bourg de Valognes. L’inhumation de ce même chanoine dans le chœur de la chapelle en 1659 constitue un indice sérieux d’achèvement de l’édifice. Les éléments du très beau retable en bois polychrome du XVII siècle qui fut installé dans l'édifice à cette date, ont malheureusement été retirés pour être sommairement entassés dans une propriété privée.

 

Les raisons de cette édification étaient avant tout pratiques : les habitants des lieux, trouvant les églises de Valognes et de Négreville trop éloignées, avaient souhaité un lieu de culte plus proche. Une fois construite, il se forma autour de la chapelle une sorte de vie paroissiale, d’autant plus visible que le village prenait de l’importance. La célébration dominicale y sera assurée jusque vers 1860. Au delà n’y fut plus fêtée que l’Assomption le 15 août, puis uniquement les rogations (du latin rogare : demander …l’abondance des fruits de la terre) jusqu’en 1955

 

Du reste, et bien que mesurant seulement 16 m sur 6, la chapelle se dotera avec le temps et jusqu’au XIXe siècle, des attributs d’une église paroissiale : cloche, (abritée par un petit campanile à bâtière) ; percement d’une grande baie au-dessus de la porte principale à l’ouest ; porte latérale au sud pour l’accès des fidèles ; fonts baptismaux ; bancellerie  et même tribunes. 

 

Malgré cette évolution avérée dans sa fonction, la chapelle du Pont à la Vieille continue à poser de nombreux points d’interrogation quant à son architecture, homogène en apparence  seulement : les baies en arc brisé, maladroitement insérées dans la maçonnerie, surtout au Sud, ne sont-elles pas des éléments de remploi ? Les pierres calcaires, taillées en petits blocs réguliers, intégrées au moellon de grès du mur gouttereau Nord, ne renvoient-elles pas à un monument plus ancien, quand on sait que ce type d’appareillage, proche de celui du balnéaire d’Alauna, à subsisté dans la région jusqu’au XIs. ! Enfin, le chevet à trois pans possède côté sud, un ressaut disgracieux et totalement incompréhensible ….

 

Or, un acte de 1586, cité par l’Abbé Adam dans son "Etude sur le ville de Valognes" (1912) semble indiquer qu’il existait déjà, avant la fondation de 1652,  un sanctuaire en cet endroit. Il mentionne en effet comment, le 3 août de chaque année, les Cordeliers de Valognes effectuaient un pèlerinage à Notre-Dame de Brix « avec station, à l’aller, à la chapelle du Pont à la Vieille".

 

En dépit de sa modestie et même de ses imperfections, cette chapelle séduit par son pittoresque autant que par la légende qui s’attache à ses origines. Son entretien contribue à la sauvegarde du patrimoine de la commune de Saint-Joseph et plus largement de tout le Valognais.

 
     
 
 
   Chapelle Notre-Dame de Gloire au Pont-à-la-Vieille, CPA collection LPM 1900