MONTAIGU-LA-BRISETTE
  CC 42.05 COEUR DU COTENTIN
   
  HISTOIRE ET SEIGNEURS
         
 

 Château de la Brisette, CPA collection LPM 1900

 
     
 

L'ancien fief de la Brisette a donné l'affixe ajouté au nom de la paroisse vers 1650, mais repris officiellement par la commune seulement en 1956 (avant 1650, on écrivait Montaigu au Boscage). Toutefois le domaine actuel de la Brisette se trouve partagé entre Montaigu, qui comprend l'essentiel du bois de la Brisette, et la commune de Saint-Germain-de-Tournebut, où se trouve notamment le château (construit sur le site de ce qui s'appelait antérieurement la Cour de Montaigu).

 

Période romaine

 

Gerville avait fait un relevé d’une zone de Montaigu parsemée de restes de tuiles, où la découverte de monnaies romaines avait été signalée. Des fouilles menées sur plusieurs campagnes depuis 1999, précisent maintenant les caractéristiques de l’agglomération gallo-romaine du hameau Dorey.

 

C’était une agglomération secondaire liée à Alauna (dont elle était distante de 10 km), datant des Ier au IIIe siècles. Le bâti utilisait la brique et la tuile, la maçonnerie à la chaux et la pierre calcaire, tous éléments représentatifs de l’apport technique romain. La bourgade, qui s’étendait sur 15 ha, comportait un périmètre cultuel de 7000 m2, avec un sanctuaire composite de dates échelonnées, sur une hauteur et une zone d’habitat et d’activités centrée sur le ruisseau de la fontaine aux Praëls (ruisseau tributaire de la Saire). La partie résidentielle incluait des thermes publics de 750 m2 d’emprise. Le cours d’eau était aménagé de canaux, d’un moulin. Les restes de fours à briques et tuiles ainsi que de 2 fours à chaux sont identifiés. L’ensemble disposait d’un réseau de voirie important sur 6 axes dont le principal de 10 m de large, revêtu de galets et de fragments de tuiles. La céramique domestique trouvée sur place permet de dater l’occupation et de caractériser le mode de vie, mais elle était fabriquée ailleurs. Aucun outillage agricole ne subsiste sur le site. Les investigations vont être poursuivies.

 

Les seigneurs de Montaigu

 

Possédée au XIe siècle par les barons de La Haye-du-Puits, la paroisse de Montaigu fut échangée, au commencement du XIIe siècle, contre un fief que les Camprond, seigneurs du Lorey, possédaient au Lancashire, depuis la Conquête.

 

Henri d'Anneville, fils de Guillaume d'Anneville et d'une demoiselle de Camprond (fille d'Adrien, seigneur du Lorey), était seigneur de Montaigu en 1248. Des d'Anneville furent seigneurs de Montaigu jusqu'en 1550 environ. Ils portaient d’argent semé d’hermines à la fasce de gueule.

 

La seigneurie est ensuite passée à une famille Le Jay par le mariage vers 1550 de l’héritière des d’Anneville, Marie avec Guillaume Le Jay, seigneur de Cartot (à Rauville-la-Place).

Ensuite c’est une famille Basan qui devint titulaire de la seigneurie de Montaigu au Boscage par le mariage de Jeanne Le Jay, héritière de Montaigu, avec Guillaume Basan, sieur de Querqueville (né à Valognes en 1607) vers 1632. Son frère Jean Le Jay était décédé en 1620 sans héritier direct.

 

La seigneurie passa ensuite aux Gigault de Bellefonds par le mariage de Jeanne Basan (fille de Guillaume susnommé) avec Jacques Gigault, seigneur de Bellefonds et de Hainneville, en 1661. Pierre Basan, frère aîné de Jeanne, sans héritier direct, fut seigneur de Montaigu jusqu’à son décès en 1715.

 
     
 

Château de la Brisette, CPA collection LPM 1960