BRIX
  CC 42.01 COEUR DU COTENTIN  
   
  LA FORET DE BRIX
 

 

 

La forêt de Brix, s'étendait à l'est du bourg de Brix dans le pays du Cotentin, entre Cherbourg et Valognes. Avant sa disparition quasi complète, son territoire couvrait principale-ment les actuelles communes de La Glacerie, Saussemesnil, Saint-Joseph, Négreville et Brix

 

D'une superficie d'environ 7 000 hectares vers 1665, elle s'étendait sur 10 kilomètres de long et 6 kilomètres de large. Les feuillus représentaient 100 % de la forêt.

 

Elle se distinguait déjà, depuis l'an mil, des forêts de Bricquebec, Saint-Sauveur, qui se trouvent encore plus au sud, et qui subsistent encore, bien que diminuées depuis cette époque.

 

Histoire

 

La forêt de Brix était à l'origine le cœur d'une immense forêt du Clos du Cotentin, qui formait un triangle allant depuis Quettehou à Cherbourg et vers Saint-Sauveur-le-Vicomte.

 

 
 

La croix de l'oratoire "Notre dame de grâce"en foret de Brix .Face à l'oratoire les familles pouvaient faire une pose et prier avant de se diriger vers l'église plus haut.

 

On place au début du Xe siècle les plus importants défrichements, qui sont à l'origine des paroisses de Martinvast, Hardinvast, Tollevast,   Sottevast, à l'ouest, et Brillevast, le Vast, Chiffrevast et Barnavast à l'est. À chaque fois le mot « wast » a été ajouté à un nom d'homme, souvent d'origine germanique ou scandinave. Du bas latin wastum, terme d'origine latine vastum avec influence germanique sur l'initiale. Il était synonyme d'essart ou de novale. La forme francienne est « gast » (ex.: Saint-Denis-le-Gast) et on la retrouve au sud du département de la Manche car la ligne du « V / G(u) » est à peu près parallèle à la ligne Joret. En français, dévaster, et gâter sont des verbes issus de ce mot.

 

Cette première période a été suivie par une exploitation régulière de la forêt. La partie proche de Valognes (forêt de Valognes) appartenait aux ducs de Normandie, puis aux rois de France depuis 1204 (d'où son nom de « forêt du Roi » dans certains actes). Les seigneurs des baronnies de Néhou, la Luthumière (à Brix), Saint-Sauveur-le-Vicomte et Bricquebec en étaient les autres propriétaires. Chaque partie fut alors réduite par essartage régulier du XIIe siècle jusqu'au XVIIIe siècle. Elle était alors affermée en fiefferme du roi, à un important seigneur, qui la gérait au nom du roi. 

 

En 1770, Louis XV décida de vendre par lot les derniers morceaux importants de la forêt de Brix, au profit de particuliers et des nouvelles industries de la région, en particulier les verreries, ateliers de poterie et la manufacture de glaces de la Glacerie.

 

Cependant, les trois quarts de la forêt royale furent adjugés à Louis Phélypeaux de Saint-Florentin, duc de La Vrillière, pour 15 000 livres tournois et le fief de Tornay (à Versailles), ce dernier échange de fief permet-tant au roi de contourner le principe d'ina-liénabilité du domaine royal. Ce dernier la rétrocéda aussitôt à sa maîtresse Marie-Ma-deleine de Cusacque, comtesse de Langeac. De mauvaises affaires l'obligèrent à vendre en 1775 une forêt de Brix déjà bien entamée, à Louis-Stanislas-Xavier de France, comte de Provence, frère de Louis XVI. Le comte de Provence acheva si bien les derniers arpents de la forêt, notamment en la sous-inféodant à des défricheurs, pour en tirer de très importants profits, qu'elle finit par perdre sa consistance ancienne.

 

La vente de plusieurs lots importants fut à l'origine de domaines privés qui subsistent encore pour la plupart, situés sur les communes de Brix et de Saussemesnil. Parmi eux, on compte notamment :

 

    - Le château de Pannelier

    - La ferme de Montbavent

    - Le château de Frémont

    - Le château de Rochemont (propriété du consul Charles-François Lebrun (1739-1824), architrésorier de l'Empire.

 

Un grand nombre de troncs d'arbres centenaires furent par la suite revendus à l'État royal, à l'occasion des travaux de construction de la rade de Cherbourg, notamment pour la fabrication des cônes.

 

Il ne reste aujourd'hui de cette forêt, hormis les forêts de Bricquebec et de Saint-Sauveur-le-Vicomte, qu'un ensemble de bois épars, dont les noms suivent :

 

    - Bois de Boutron

    - Bois du Rabey

    - Bois du Coudray

    - Bois du Mont-du-Roc (pron. /mondurô/)

    - Bois de Barnavast (pron. /barnava/)

    - Bois de Montebourg

 

 

Louis Phélypeaux, comte de Saint-Florentin, marquis (1725) puis duc (1770) de La Vrillière, né le 18 août 1705 et mort le 27 février 1777, est un homme d'État français. Portrait par Louis-Michel Van Loo, 1769. Château de Versailles.

 

Brix château du VAL Collection CPA LPM 1900