TOLLEVAST
  CC 41.08 DE DIVE ET DIVETTE
   
  EGLISE SAINT-MARTIN
         
 

Église Saint-Martin

Source : dépliant paroissial

Histoire


En 1066 le Seigneur Henri de TOLLEVAST part avec le Duc Guillaume à la conquête de l'Angleterre. Il se distingue à la bataille d’Hastings et reçoit en récompense une importante propriété dans l'île de Wight. Avec les revenus de cette propriété, il fait construire sur ses terres cette église commencée à la fin du 11 ème siècle et terminée au début du 12ème siècle.


En 1217, l'un de ses descendants, Thomas de TOLLEVAST, donne cette église seigneuriale à l'Abbaye du Vœu de Cherbourg.


En 1346, les Anglais détruisent le château de Tollevast et commencent à démolir Ie mur côte ouest du clocher. Les moines du Vœu le font réparer et agrandir deux fenêtres du chevet et deux autres côté sud du chœur.


En 1716, une grande tempête détruit la toiture de la nef et, en 1757, trois grandes fenêtres sont ouvertes côté sud de la nef.


En 1862, pour faciliter la pose d'un lambris, les colonnes de pierre du cœur .sont en partie démolies, elles seront remplacées en 1937, par de la pierre reconstituée.

 

En 1944, deux obus explosent à l'intérieur de la nef et détériorent très gravement la charpente en bois et la toiture en pierres.


En 1956, l'Eglise est classée Monument Historique et subira une restauration complète les années suivantes.


En 1987, la grande tempête d'octobre détériore à nouveau les toitures qui seront refaites sur le chevet et le chœur.

De style roman presque pur. à l'exception des deux fenêtres agrandies du chevet et de celles du clocher remanié.


Le Chevet, orienté vers l’est, est la partie la plus remarquable de l'édifice, avec des contreforts plats peu saillants qui lui donnent beaucoup d'élan.

 

Église Saint-Martin de Tollevast,

 
       
   

portail à triple voussure en plein cintre

 
         
 

De petites sculptures à la base du toit aux sujets très variés, personnages, animaux, figures du zodiaque, motifs géométriques

 
     
 

 
     
 

On admirera le nombre, la finesse, et la variété des 110 modillons (pierres placées sous le rebord des toits). Certains ont un dessin géométrique, d'autres des têtes humaines, mais la plus grande majorité présente des têtes d'animaux.


On remarquera le beau portail ouest à triple voussure en plein cintre reposant sur des colonnettes engagées. Les chapiteaux côté gauche ont un dessin très simple avec spirales dans les angles. Ceux de droite sont plus décorés, avec à l'avant des lianes entrelacées, au centre un écureuil assis broutant les feuilles d'un arbre, à l'arrière un décor végétal.


Sur le haut du pignon une croix antéfixe a remplacé au 15eme siècle la croix romane d'origine.
En quittant l'Eglise il faut, de la grille du cimetière, admirer les toitures de schiste bleu dont l'étagement, différent sur le chevet, le chœur, le clocher et la nef, donne une belle harmonie des volumes de l'édifice malgré le clocher très massif. La Croix de Fer et le coq en laiton sont du 18ème siècle.

On admirera d'abord entre nef et chœur l’arc triomphal en plein cintre surhaussé, décoré de chevrons. et reposant sur des chapiteaux avec à gauche deux singes marchant à quattre pattes, à droite deux animaux qui s'affrontent.


L'arc suivant entre les deux travées du chœur est un peu moins large mais présente la même forme et le même décor, il repose sur des chapiteaux décorés de simples spirales.


Les grosses ogives supportant les voûtes du chœur imitent celles de l'abbatiale de Lessay, mais leur tracé est hésitant et elles reposent sur des culots très originaux :
1ère travée : côté gauche une grosse tête avec 2 petites jambes, plus loin 2 têtes moustachues accolées par le menton avec 2 têtes latérales. A droite un homme assis et plus loin un animal montrant ses dents avec ses pattes avant.
2ème travée : côte gauche un personnage accroupi avec barbe en collier portant deux animaux. Plus loin un homme moustachu à la tête énorme avec une petite table entre ses jambes. Côté droit une tête d'homme à la moustache tombante et des yeux très expressifs. Plus loin, un Saint à la tête entourée d'une auréole, drapé dans une grande robe, tenant par la main un homme nu avec un serpent s'enroulant autour de son corps et lui dévorant le visage.

 
     
   
     
 

Le pavage de l'allée du chœur et de la nef est celui d'origine, avec sous la perque du crucifix le tombeau du Seigneur qui a fait construire l'église. Le pavage des côtés a été réalisé avec des pierres de schiste bleu récupérées dans les fermes de la commune lors de la restauration de l'église.

Dans le chœur : deux statues classées du 15ème siècle en albâtre : à gauche l'Education de la Vierge, à droite St-Christophe portant l’Enfant-Jésus (celle-ci cachée en 1793 sous un petit autel de la nef ne fut retrouvée qu'en 1867).


Dans la nef toutes les statues sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. A gauche : Vierge à l'Enfant du 18ème. St Martin du 15ème, St Gilles à la biche du 17ème (volée en 1976 retrouvée à Paris en 1989), St Acaire du 16ème provenant de l'ancien ermitage du même nom sis sur la paroisse.


A droite : St Sébastien du 16ème et St Hubert du 17ème (provenant de l'ancienne chapelle St Jean du Château).

Le Maître-autel et le retable en bois dore datent de1723. Les 3 toiles peintes de ce retable ont disparu en 1793.


Le Crucifix suspendu à l'arc triomphal est du 16cme et la perque qui le supporte du 18ème.


Sur le mur droit de la nef, dalle funéraire de la famille DEMONTZ et des deux côtés un discret chemin de croix en bois.


Dans le fond de la nef, cuve baptismale de forme ovoïde reposant sur des galets de la mer avec un couvercle en cuivre martelé en forme d'éteignoir.

 
     
 

 
     
 

La paroisse


A partir de 1217, l'Eglise est desservie par les Chanoines réguliers de l'Abbaye Ste Marie du Vœu de Cherbourg.


Un premier curé est nommé en 1421 et la paroisse prend le nom de St Martin de Tollevast, en souvenir de St Martin, qui fut un des évangélisateurs de la région, et de la famille de TOLLEVAST présente sur la paroisse pendant plus de 300 ans.


Le premier registre de catholicité date de 1670 et, à partir de cette année et jusqu'en 1791, il y aura toujours un vicaire pour aider le curé.


En 1793, la révolution ferme l'église au culte, qui continuera à être célébré en cachette par Pierre Herman, prêtre réfractaire, dans les fermes de la paroisse, en particulier à la Fosse Demont.
Le 24 juin 1800, l’église de Tollevast fut l'une des premières de la région réouverte au culte.
Actuellement, l'ancienne paroisse de Tollevast a été regroupée avec celles de Couville, Hardinvast, Martinvast, Sideville, Saint Martin le Gréard, Teurthéville-Hague et Virandeville pour former la paroisse Sainte Bernadette.