TEURTHEVILLE-HAGUE
  CC 41.07 DE DIVE ET DIVETTE
   
  LE MONUMENT AUX MORTS
         
 

Teurtheville-Hague Eglise Notre-Dame 1960

 
         
 

LE MONUMENT AUX MORTS de Teurthéville-Hague


Après la fin de celle qui fut appelée la Grande Guerre, les Teurthévillais ont tenu à perpétuer le souvenir de ceux qui par leur sacrifice ultime ont permis la victoire.


Ils étaient 26, âgés de 20 à 42 ans…

 

La paix revenue, Teurthéville, à l’instar des autres communes Françaises, a décidé la construction d’un monument commémoratif.


En gravant dans la pierre, les noms de leurs héros les habitants ont affiché leur volonté de perpétuer à tout jamais le souvenir de leurs enfants Morts pour la France. Cette construction a représenté pour la communauté un effort financier considérable, cette érection n’ayant aucun caractère obligatoire elle n’a pas été prise en charge par l’État.


A cette époque le maire de la commune était Louis Gosselin. C’est à lui, qu’il incombait, accompagné bien souvent du curé et des gendarmes, d’aller porter dans les familles la terrible nouvelle de la disparition d’un proche, soit d’un fils, d’un mari, où d’un père…


Sous la conduite du Docteur Turbert, conseiller municipal, un comité est fondé il est chargé de définir le projet, de collecter les fonds en lançant une souscription, de choisir un emplacement, et de suivre la réalisation du monument.


En séance ordinaire de novembre 1921 le conseil municipal décide : «de l’érection d’un monument commémoratif «, il décide aussi : «qu’il sera élevé dans le cimetière entre l’entrée principale et la sacristie»  et il indique : «que les dépenses seront couvertes par les dons des habitants de la commune«.

 
         
 

Les hommes chargés de mener à bien ce projet doivent ménager toutes les opinions, toutes les susceptibilités. Cette période d’après guerre n’est pas propice aux dépenses somptuaires Ils doivent mettre sur pied un projet qui doit être original tout en respectant le budget et les goûts modestes de la grande majorité de leurs concitoyens. Toutes ces contraintes les ont conduits à imaginer et à réaliser notre monument qui est si particulier.

 

Il est composé d’une lourde croix latine en granit, ornée sur une face d’un casque, d’une épée et de la devise «AUX MORTS POUR LA PATRIE» et « 1914 – 1918 ». Sur l’autre face et sur un côté, elle porte gravés les noms des victimes des conflits du vingtième siècle.


Cette croix repose sur les meules d’un tour à pommes dont l’auge circulaire, taillée elle aussi, dans le granit, lui sert de base. L’idée, le don, et l’emploi de ce tour à pommes, typiquement Normand, pour symboliser le sacrifice suprême des enfants de Teurthéville-Hague, sont attribués au Docteur Turbert, qui fit appel pour la conception et la réalisation à l’architecte cherbourgeois René Levavasseur.

 

Ce monument a été inauguré le 12 juillet 1922 en présence des anciens combattants, dont la section locale venait d’être crée le 5 juin sous la présidence de M. Jean Lemagnen, des membres du comité du monument, de la municipalité, du clergé et de tous les Teurthévillais.

 

Le 11 novembre 1929, tout ce monde se réunissait à nouveau, autour du monument pour une autre cérémonie tout aussi solennelle et émouvante. Le Docteur Turbert venait de faire graver sur l’une des meules en granit du socle l’inscription suivante, dédiée par lui à tous les combattants :

 

 

UT PLENA SIT REDEMPTIO,

SUB TORCULARI STRINGITUR

 

Teurthéville-Hague est, à notre humble connaissance, la seule commune qui ait utilisé pour son monument, un outil aussi typique afin de symboliser le sacrifice suprême de ses enfants. L’ensemble est d’autant plus remarquable, que le monument s’harmonise à merveille avec la vieille église aux toits en bâtière symbole de notre région.