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CC BY-SA 3.0 Le Manoir de la Cour de .JPG 1 août 2013 |
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Le « fief de Saint-Martin » dépendait sur le plan féodal de la baronnie de Bricquebec, dont le château médiéval est toujours visible à quelques kilomètres de là. Il était tenu en 1251 par Guillaume de Saint-Martin, chevalier et passa ensuite en possession de la famille de la Mare, puis de la famille d’Orglandes, qui l’a conservé durant six générations. Au XVIIe siècle, le domaine est entré par mariage en possession par la famille Plessard, qui a remanié et modernisé les bâtiments du manoir. Passé au XIXe siècle en possession des de Chivré, des de Tanouärn puis des Noël, il appartient aujourd’hui à la famille Riblier.
Bâti en fonds de vallée, contre le flanc sud d’un relief que domine l’église du village, le manoir de Saint-Martin se compose d’un groupe compact de bâtiments organisés autour d’une vaste cour fermée et entourée de douves. Face au corps de logis principal, qui occupe l’angle nord-est de la cour, se trouvent un imposant colombier circulaire et un corps d’entrée défensif. Ce dernier conserve trace d'anciennes échauguettes d’angles et de son système de pont-levis à flèche. Le bâtiment qui forme l’aile ouest correspond à une portion de l’ancien logis médiéval, qui fut ensuite fortement remanié. Parmi les communs se remarquent l’ancienne charreterie, ouvrant sur la cour par quatre grandes arcades, des étables, un pressoir à cidre, un second colombier formant tour d’angle au sud-est, et d’autres dépendances agricoles (fenils, burets à cochon, remises…). Le corps de logis principal, qui semble appartenir en intégralité au premier tiers du XVIIe siècle, peut être attribué avec vraisemblance à Guillaume Plessard, devenu propriétaire de la Cour en 1612. Il présente une façade soignée, percée de grandes fenêtres à meneaux régulièrement ordonnancées et coiffées en partie haute de frontons triangulaires. Une curieuse échauguette, destinée à loger une cloche pour l’appel du personnel de la maisonnée, vient se loger dans l’angle rentrant entre les deux ailes. Sur l’arrière, le logis est augmenté d’une grosse tour circulaire qui abrite en rez-de-chaussée un surprenant lavoir octogonal. Le grès aux teintes orangées de la région de Bricquebec se marie harmonieusement ici aux calcaires de Valognes et aux schistes bleus du Cotentin, qui en recouvre les 2000m2 de toiture.
Avec sa cour fermée, ses douves, ses tours d’angles et son corps d’entrée, la Cour de Saint-Martin évoque encore les traditions de l’architecture défensive du Moyen-âge. Au-delà de la volonté de s’assurer ainsi une protection contre d’éventuels agresseurs, ces « citations » du passé traduisent probablement tout autant un effort de représentation sociale. Issu d’une famille anoblie seulement en 1580, devenu procureur du roi vers 1618, Guillaume Plessard pouvait ainsi affirmer aux yeux de tous sa remarquable ascension.
Propriété privée non accessible au public, la Cour de Saint-Martin-le-Hébert ouvre chaque année ses portes aux visiteurs lors des Journées européennes du Patrimoine. |
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