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Saint-Martin-le-Hébert est une ancienne commune, devenue le 1er janvier 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Bricquebec-en-Cotentin
SAINT-MÂRTIN-LE-HÉBERT Article de Mr Renault 1874
Saint-Martin-le-Hébert ou Saint-Martin-le-Plessard ; ce dernier surnom vient, disent les uns, de ce que cette localité est située au bord de la plesse, ou forêt de Bricquebec ; suivant d'autres, Pletfsard est le nom d'une famille qui a habité la paroisse.
L'église paroissiale de Saint-Martin-le-Hébert avait pour patron le seigneur du lieu qui présentait à la cure. Le Livre noir indique Guillaume de Saint-Martin, chevalier ; et le Livre blanc, Guillaume de la Mare, écuyer, scutifère, Le curé était seul décimateur; il avait, dans le cours du XIIIeme siècle, environ 23 vergées de terre ; sa cure valait 30 livres, et il payait pour la débite 2 sous 9 deniers. Dans le siècle suivant, il avait un manoir et 22 vergées de terre aumônée ; il y avait dans le château une chapelle dévastée dont Guillaume de la Mare avait le patronage.
En 1665, on trouve comme patron le prieur du lieu. La cure valait 350 livres et payait 20 livres pour les décimes ; elle dépendait de l'archidiaconé du Cotentin et du doyenné des Pieux.
M. de Gerville a signalé l'existence, à Saint-Martin-le-Hébert, d'une voie romaine allant de Cherbourg à Coutances, passant par la chaussée de Pierrepont, La Haye -du -Puits, Lessay, Montsurvent, Gratot, et arrivant à l'Ecoulanderie , près de l'aqueduc, à Coutances.
Roissy, en 1599, trouva nobles dans la paroisse de Saint-Martin-le-Hébert, Richard Plessard, anobli par une charte du mois d'avril 1580, et Antoine d'Orglandes, alors seigneur du lieu.
Chamillard, en 1666, y maintint nobles Antoine et Guillaume Plessard. C'est cette famille Plessard qui, à n'en pas douter, avait donné son nom à la paroisse, laquelle, dans plusieurs actes des xvn* et xvin* siècles, est indiquée sous le nom de Saint-Martin-le-Plessard.
Cette paroisse relevait de l'intendance de Caen, de l'élection de Valognes et de la sergenterie de Tollevast. Masseville, en 1722, lui donne 64 feux Imposables ; Dumoulin, 72, en 1765, et Expilly, 325 habitants, en 1762-70. En 1867, elle compte 222 habitants. |
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L’église de Saint-Martin-le-Hébert est un édifice de style néo-roman, venu remplacer à la fin du XIXe siècle un édifice antérieur dont subsiste la tour, surmontée d’une flèche, érigée en 1771. Le reste de l’église a été construit entre 1897 et 1900, à l’initiative de l’abbé Lemarinel, avec le soutien des moines de l’abbaye de la Trappe de Bricquebec. Le souvenir de ces bienfaits est conservé par le représentation d’un moine trappiste sur chacune des verrières de l’église. Ces vitraux, qui retracent les événements majeurs de la vie de Saint-Martin, ont été offerts par diverses familles de la commune, souhaitant contribuer ainsi à l’achèvement de leur église. Tous installés en 1900, ils forment une série complète, entièrement réalisée par l’atelier du peintre verrier Edouard Amédée Didron. Né en 1836, ce dernier reprit l’atelier crée en 1849, par son oncle Adolphe Didron, célèbre théoricien de l’art chrétien et fondateur des Annales archéologiques.
A la suite de son oncle, Edouard Didron fut l’un des principaux acteurs du renouveau de l’art médiéval au XIXe siècle. |
Église Saint-Martin 2013 CC BY-SA 3.0 |
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Connu notamment pour les verrières qu’il produisit pour la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier et pour celles de l’église Saint-Louis-d’Antin de Paris, il réalisa dans toute la France de très nombreux chantiers, aussi bien religieux que pour de grandes demeures particulières.
Un ensemble de vitraux réalisés en 1900 par l’atelier Edouard Didron Datés de 1900, année de l’achèvement de l’église.
Édouard Didron (1836-1902) maître verrier, neveu d’Adolphe Didron. Il a repris l'atelier de fabrication de vitraux créé par son oncle en 1849.
A travaillé à St Germain l’Auxerois, St Merry, St Séverin, St Thomas d’Aquin, St Louis d’Antin, le Père Lachaise, Petit Séminaire de Larressore, Saint Martin d'Esquermes, Saint Martin le Hébert, Cathédrale Saint-Pierre de Montpellier, Collégiale Saint Pierre du Dorat
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CC BY-SA 3.0 Le Manoir de la Cour de .JPG 1 août 2013 |
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Le « fief de Saint-Martin » dépendait sur le plan féodal de la baronnie de Bricquebec, dont le château médiéval est toujours visible à quelques kilomètres de là. Il était tenu en 1251 par Guillaume de Saint-Martin, chevalier et passa ensuite en possession de la famille de la Mare, puis de la famille d’Orglandes, qui l’a conservé durant six générations. Au XVIIe siècle, le domaine est entré par mariage en possession par la famille Plessard, qui a remanié et modernisé les bâtiments du manoir. Passé au XIXe siècle en possession des de Chivré, des de Tanouärn puis des Noël, il appartient aujourd’hui à la famille Riblier.
Bâti en fonds de vallée, contre le flanc sud d’un relief que domine l’église du village, le manoir de Saint-Martin se compose d’un groupe compact de bâtiments organisés autour d’une vaste cour fermée et entourée de douves. Face au corps de logis principal, qui occupe l’angle nord-est de la cour, se trouvent un imposant colombier circulaire et un corps d’entrée défensif. Ce dernier conserve trace d'anciennes échauguettes d’angles et de son système de pont-levis à flèche. Le bâtiment qui forme l’aile ouest correspond à une portion de l’ancien logis médiéval, qui fut ensuite fortement remanié. Parmi les communs se remarquent l’ancienne charreterie, ouvrant sur la cour par quatre grandes arcades, des étables, un pressoir à cidre, un second colombier formant tour d’angle au sud-est, et d’autres dépendances agricoles (fenils, burets à cochon, remises…). Le corps de logis principal, qui semble appartenir en intégralité au premier tiers du XVIIe siècle, peut être attribué avec vraisemblance à Guillaume Plessard, devenu propriétaire de la Cour en 1612. Il présente une façade soignée, percée de grandes fenêtres à meneaux régulièrement ordonnancées et coiffées en partie haute de frontons triangulaires. Une curieuse échauguette, destinée à loger une cloche pour l’appel du personnel de la maisonnée, vient se loger dans l’angle rentrant entre les deux ailes. Sur l’arrière, le logis est augmenté d’une grosse tour circulaire qui abrite en rez-de-chaussée un surprenant lavoir octogonal. Le grès aux teintes orangées de la région de Bricquebec se marie harmonieusement ici aux calcaires de Valognes et aux schistes bleus du Cotentin, qui en recouvre les 2000m2 de toiture.
Avec sa cour fermée, ses douves, ses tours d’angles et son corps d’entrée, la Cour de Saint-Martin évoque encore les traditions de l’architecture défensive du Moyen-âge. Au-delà de la volonté de s’assurer ainsi une protection contre d’éventuels agresseurs, ces « citations » du passé traduisent probablement tout autant un effort de représentation sociale. Issu d’une famille anoblie seulement en 1580, devenu procureur du roi vers 1618, Guillaume Plessard pouvait ainsi affirmer aux yeux de tous sa remarquable ascension.
Propriété privée non accessible au public, la Cour de Saint-Martin-le-Hébert ouvre chaque année ses portes aux visiteurs lors des Journées européennes du Patrimoine. |
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