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Allée couverte du Catillon Rapport de Léon Coutil 1928 |
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MEGALITHES EN MANCHE D'apres un article paru dans Mégalithes de la manche Site web de Guy Auboire |
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L'ALLÉE COUVERTE DU CATILLON Situation : commune de Rocheville, Bois de la Grosse Roche, section E n°1193 du cadastre, à quelques centaines de mètres de l'allée couverte des Petites Roches, à 1500 mètres de l'allée couverte des Forges et à 50 mètres au nord du hameau du Catillon.
Structure : Le Fillastre donne une longueur de 52 pieds pour une longueur et une hauteur de un mètre : "Ces deux lignes de jambage ont été assez bouleversées ; plusieurs de ces jambages ayant été enlevés, il n'en reste plus que 32, les uns en place, les autres plus ou moins dérangés. A l'extrémité sud-ouest, la galerie était ouverte ; mais on a jeté, en cet endroit, dans son intérieur deux ou trois roches pour en obstruer sans doute l'entrée. L'extrémité nord-ouest est exactement fermée par une grande pierre plate mise en travers et verticalement. Un vide qu'on voit dans le rang des jambages qui est en face du nord-ouest, contre la pierre qui ferme la galerie, était peut-être une porte latérale. Au-dessus de cette porte présumée et au fond de la galerie, était placée horizontalement une grande et belle pierre plate et triangulaire, qui aurait pu servir, soit pour s'y tenir debout, soit pour marcher dessus, soit pour y faire des sacrifices, soit pour y allumer des feux. Les roches du toit ne sont plus en place : il n'en reste que 5 qui ont été renversées : elles sont de 5 à 8 pieds de long. Au sud-est de la galerie, le sol est à peu près au niveau du haut des jambages... Cette galerie se distingue des autres monuments de cette espèce par une addition bien remarquable : celle d'un dolmen à son extrémité nord-est. Il est formé de deux grosses roches, posées à chaque côté, dans l'alignement de deux lignes de jambages. Ces deux roches formant les jambages du dolmen, et celle qui le sépare de la galerie, supportent une grande pierre dont le dessus est aplat. et qui est encore en place ...Enfin, une seconde roche était encore placée sur les jambages de ce dolmen, à présent elle est renversée sur la terre. Ce dolmen est ouvert au nord-est ; il est presque rempli d'argile qu'on y a jetée pour l'obstruer. Sa longueur est d'environ 7 pieds, sa largeur de 3 sa hauteur 4 pieds; ainsi la longueur totale du monument est de 59 pieds.
Des galeries couvertes analogues se retrouvent dans d'autres départements." (p.247-248) .
Cette description très précise ne fut pas complétée par Coutil qui ne note, en 1896, que l'écroulement de cette partie du monument. En 1905, il semble que la partie "dolménique" a totalement disparu car Coutil n'en parle plus : "L'axe de l'allée est orienté NE-SW. Actuellement, l'intérieur mesure environ un mètre, sa longueur est de 17 m ; deux des dalles de la couverture sont encore en place, ainsi que 8 supports de chaque côté ; bien qu'en ruines, ce monument mériterait d'être sauvé pour rappeler l'ancien groupe des 3 allées couvertes distantes à peine d'un kilomètre." En 1929, Coutil précise qu'il ne reste plus qu'une seule dalle de couverture au nord-ouest et une autre à l'extrémité de l'allée, à l'est. Il signale une dalle de fond, au sud-ouest, "qui est sans doute une dalle de couverture; et une autre verticale formant une sorte de chambre de 1,70 m de long. Il ne fait aucun doute que nous sommes en présence d'un monument unique dans le département puisque la description de Le Fillastre fait nettement référence non pas à un dolmen comme il le pensa mais à une cellule terminale, sorte de chambre supplémentaire isolée de la chambre principale par une dalle verticale et ouverte vers le nord-est. L'examen du plan publié par Coutil montre également la présence vers le sud-ouest d'une cloison délimitant, comme il le dit plus haut, une chambre de 1,70 m de long. Coutil ne précise pas si cette cloison présentait une forme particulière permettant le passage du vestibule au sud-ouest vers la chambre. |
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figure 5 Plans publiés par Mesnage et Nicollet (cité par Diard en 1927) et par Coutil en 1929 |
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Ce type d'allée couverte à vestibule et cellule terminale est illustré en Bretagne par le site de Liscuit III (Laniscat, Côtes d'Armor) et se développe vers le 3e millénaire. Dans cette région, d'importantes gravures ont souvent été rencontrées sur les supports des cellules terminales. On suppose donc que devait se dérouler dans cette cellule, toujours accessible, quelques cérémonies religieuses ou incantatoires à la déesse des morts. On ne peut donc que regretter la disparition stupide de ce monument unique dans le département.
Stratigraphie : aucune fouille ne semble jamais avoir eu lieu dans cette allée couverte; aucun mobilier signalé. |
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