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Église Notre-Dame du Valdécie Date 14 August 2012, Source Own work Author Xfigpower |
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Le Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin Eglise paroissiale Notre-Dame Julien Deshayes 2012
La première mention de l'église est contenue dans un acte de confirmation des possessions de l'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte octroyé en 1103 par l'évêque Richard de Coutances. Ce document indique que l'église du Valdecie, avec ses revenus et ses dîmes, venaient alors d'être donnés à l'abbaye par Roger, prêtre de Saint-Pierre-d'Arthéglise, en échange d'une rente de cinq sols par an, jusqu'à sa mort. En 1156, une autre charte épiscopale confirme conjointement à l'abbaye de Saint-Sauveur les églises de Saint-Pierre d'Artheglise (ecclesiam Sancti Petri de Archeto ecclesia) et de Sainte-Marie du Valdecie (de Valle Segia), avec toutes ses dîmes, les terres de l'aumône et ses revenus. Cette concession fut accordée le jour de la dédicace de l'église de Fierville-les Mines, en présence du prieur de la Taille et des seigneurs de Carteret et de Barneville.
Vers 1170, une pancarte de confirmation de l'ensemble des possessions de l'abbaye, octroyée par le roi Henri II Plantagenêt, porte de nouveau mention de l'église Sainte-Marie-du-Valdecie, avec ses revenus et le quart du domaine et du moulin (Ecclesiam Sancte Marie de Valle Segie cum pertinentiis suis et quartam partem ejusdem ville, cum quarta parte molendini). Vers le milieu du XIIIe siècle, le Livre Noir de la cathédrale de Coutances indique bien à nouveau que l'église du Valdecie (Ecclesia Sanctae Mariae de Valle) était sous le patronage de l'abbaye de Saint-Sauveur, et précise que l'intégralité des dîmes de la paroisse étaient perçues par le curé. En 1332, le Pouillé du diocèse confirme ces informations, et mentionne explicitement que le curé y possédait un manoir presbytéral avec vingt vergées de terre.
En 1205, malgré les actes précis mentionnant sa donation antérieure au profit de l'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte, la propriété de l'église (alors qualifiée de chapelle) du Valdecie fut, conjointement à celle de l'église de Saint-Pierre-d'Arthéglise, prétendue par le prieuré de la Taille, situé à la Haye-d'Ectot. L'affaire fut jugée en cour de Rome, qui reconnut l'abbé de Saint-Sauveur comme son légitime patron ecclésiastique. |
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Cependant, les revendications du prieuré de la Taille faisaient selon toute vraisemblance bel et bien référence à une situation de dépendance antérieure. D'après l'analyse que l'on peut proposer de ces sources écrites, il apparaît en effet que la paroisse du Valdecie fut, comme sa voisine de Saint-Pierre-d'Arthéglise, constituée à l'intérieur d'une vaste entité forestière, qui s'étendait aussi sur Fierville et la Haye-d'Ectot. Hors, on sait également que le prieuré de la Taille, avant d'entrer dans la seconde moitié du XIIe siècle en possession de l'abbaye Notre-Dame du Vœu de Cherbourg, avait été précédé par un ermitage, dit "le châtelet du frère Archer". Il y a quelque raison d'estimer que c'est par l'action de cet ermitage, et peut-être du fait de frère Archer lui-même, que se sont initialement développés les sanctuaires de ce secteur.
C'est d'ailleurs plutôt de ce frère Archer que d'un scandinave du nom de Arnketill que la paroisse Sancti Petri de Archeti ecclesia semble tenir son nom. Bien que mal connu encore, le rôle exercé par ces ermitages dans l'encadrement religieux des populations rurales du Cotentin et pour le développement des sanctuaires paroissiaux implantés dans les zones forestières fut vraisemblablement tout à fait décisif. |
Notre-Dame du Valdécie Fonts baptismaux.JPG |
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En 1751, l'archidiacre René-Jean Debordes du Plantis, en visite au Valdecie, signalait que l'église ne nécessitait pas de réparations urgentes. Seules de petites portions de la couverture de la nef et la fermeture des fonts baptismaux étaient à réparer. En 1758, le même ecclésiastique demandait que la décoration des autels se trouvant dans la nef soit refaite. Ces travaux n'avaient pas été réalisés en 1783 puisque l'archidiacre écrivait alors "Les deux petits autels de la nef sont dans un état indécent, étant vieux et malpropres. Nous les interdisons dès à présent et nous deffendons d'y célébrer la Ste messe jusqu'à ce qu'ils aient été remis dans un état de décoration convenable". Lors de la même visite, il était également constaté un risque d'effondrement de l'arcade séparant le chœur et la nef. Il fut ordonné en conséquence la suppression du campanile que cet arc supportait, ainsi que la construction d'un nouveau clocher. Ces travaux furent bien réalisés puisque, le 25 mai 1819, Charles de Gerville signalait que l'église avait "naguères un petit campanilier central auquel on vient de substituer un clocher au Nord, entre chœur et nef". Une lettre adressé en 1821 à l'évêque de Coutances par les membres du conseil de la fabrique indique que l'église avait besoin de réparations, les lambris de l'autel tombant en morceaux et la sécurité même des paroissiens étant menacée ; avec une orthographe pour le moins hésitante, ils notaient alors :
"Lons est pas ensurté dans Leglise". En 1825, une lettre de l'abbé Jean-Nicolas Hennequin rapporte que "dans la nuit du 25 au 26 décembre une tempête a exercé les plus affreux ravages sur notre église. Tout le comble du chœur a été renversé, le lambris a été brisé, la chaire et les bancs du chœur écrasés et les murs gravement endommagés et en partie détruits. L'autel et toute la partie saillante de la contretable a été froissée et même écrasée par la chute des pierres et de la boiserie". |
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L'église actuelle a été largement transformée et remaniée au fil des siècles. Le seul vestige médiéval visible dans l'édifice correspond au portail occidental, encadré de chapiteaux sculptés de motifs végétaux, pouvant dater du XIVe siècle. Le chœur et la nef paraissent avoir été rebâtis dans le courant du XVIe siècle, voir au début du siècle suivant. Sur le flanc sud du chœur, au sommet du mur extérieur, se remarque un cadran solaire en pierre calcaire, daté par inscription de 1771.
La plupart des éléments du mobilier et de la statuaire conservé dans l'église appartient à la fin du XIXe siècle. L'autel majeur enpierre calcaire, orné d’un relief représentant la Nativité entre saint Pierre et saint Paul, est daté par inscription de 1879. Les statues de saint Vincent, patron secondaire de la paroisse, de sainte Thérèse de Lisieux, de saint Joseph et saint Antoine de Padoue sont des productions en plâtre relativement récentes. La plus belle pièce de statuaire est une Vierge à l'Enfant en pierre calcaire de la fin du Moyen âge. Celle-ci est représentée debout, couronnée, portant l'enfant Jésus dans se bras. |
Portail occidental moitié du XIVe siècle |
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De manière originale, le petit garçon a les jambes croisées et repose sur le bras droit de sa mère. A signaler également, plusieurs épitaphes insérées dans les murs de la nef. Quatre d'entre elles appartiennent à des membres de la famille de Launoy (Jean de Launoy, décédé en 1585, Jean de Launoy, fils de Jean, décédé en 1587, Gilles de Launoy, mort en 1626, Roberge de Launoy, morte en 1603). Les de Launoy ne sont pas référencés comme nobles, mais ils occupèrent probablement des charges auprès du siège de tabellionnage (ancêtre du notariat) établi sur la paroisse. C'est à cette famille qu'appartenait un théologien et historien célèbre en son temps, qui fut docteur en Sorbonne et écrivit au XVIIe siècle plusieurs traités remarqués de ses contemporains. Figurent également l'inscription funéraire de Michel La Niepce, curé de la paroisse, décédé en 1597, et celle de Pierre Durel des Orailles de Néhou, décédé le 7 mai 1624. |
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