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Texte issu du blog de closducotentin.over-blog.fr J. Deshayes, 14/03/2004
Les seigneurs de Bricquebec possédaient la jouissance de plusieurs cours d’eau situés sur le territoire de leur baronnie : L’Ouve, depuis le pont de Sottevast jusqu’au « moulin de la Fosse en Golleville au lieu-dit le Gravier où il y a encore de présent quelques masures de murailles » (aveu de 1696) La Sye, depuis sa source, située à Saint-Martin-le-Gaillard, jusqu’à son débouchée dans l’Ouve.
Ils exerçaient sur ces rivières plusieurs droits, dont le droit de curage, permettant :
« sur l’annonce qui était faite par le procureur de la justice du seigneur, qui fixait un jour pour cette corvée générale, tous les vassaux étaient tenus de venir curer les douves et fosses du château, les étangs et réservoirs, les rivières ». Ils avaient le droit d’établir des pêcheries et possédaient plusieurs moulins, situés à Bricquebec, Négreville, Magneville, le Vrétot et Surtainville. On apprend aussi par ces documents que les vassaux des barons de Bricquebec étaient tenus de plusieurs devoirs liés aux différents moulins : « à cause ded. Moullins m’appartiennent et sont deubz plusieurs services particuliers, tant de charriages de meulles au grain, réparations de chaussée, carier les ( ) que autrement : Et sont tenus mes hommes de mad. Seigneurie subjectz aller faire moudre leurs bleds ausd. Moulins, sous peine de forfaiture ».
Le moulin de l’Etang-Bertran est signalé pour la première fois dans un document de peu antérieur à 1204, faisant état de la donation aux prêtres de la chapelle Sainte-Croix (actu. Ste-Anne) d’une rente de 22 quartiers de froment à prendre sur le moulin de « l’Estanc ». L’acte mentionne également le don de la dîme des anguilles de la pêcherie de ce moulin et de la pêcherie située sous le moulin (« decimam anguillarum piscature ejusdem molendini et piscaturam quam habere consueverunt sub eodem molendino »). | ||||||||||||
Chaussée de L'Etang-Bertrand , CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
L’Estang-Bertran est de nouveau cité dans un aveu rendu en 1456, indiquant qu’il y existait encore un moulin mais qu’il « souloit en avoir deux », ce qui signifie qu’un des moulins avait été détruit ou laissé en ruine. En 1786, il est précisé que le moulin de l’Etang « consiste en deux roües, l’une pour le froment et le sarrazin, l’autre pour l’orge. Tous les instruments servant à faire farine appartiennent à la dame du lieu. Le droit de moute est au 16e. Il mout toute l’année, les eaux y sont suffisantes ». Le moulin était alors affermé à Jean Levéel, moyennant 2200 livres de fermage, englobant aussi 19 vergées de terres et herbages. Ce document indique aussi que « les individus sont le meunier et son épouse, quatre enfants dont l’aîné à 9 ans et cinq domestiques. Payent au roi 300 livre d’imposition et 40 livre de sel ». Il est encore précisé que « le moulin a besoin d’un corps de bâtiment pour loger le meunier et sa famille, attendu qu’il n’y a qu’une chambre à ce moulin, et qu’il est obligé de louer dans le village ». | ||||||||||||