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Château de Sainte-Colombe Plan cadastral | ||||||||||||
Le bloc du cotentin Julien Deshayes, 2004 Le château de Sainte-Colombe, Extrait | ||||||||||||
Une terre, dite "tenemento Michaelis Pigois cum quadra pisceria" fit en 1229 l'objet d'une donation de Richard de Reviers au profit de l'abbaye de Montebourg. Lors du partage de la baronnie de Néhou, en 1283, l’un des lots comportait une rente à percevoir sur le moulin du seigneur de Sainte-Colombe, alors dénommé Jean de Saussey : "si aura sur le moulin messire Jehan de Sausey à sainte collombe douze cartiers de fourment".
En 1327, Jean du Saussay, seigneur de Golleville, déclarait tenir de l'abbaye de Montebourg la "terre Pigouys", située à Sainte-Colombe, dont dépendait une pêcherie. Il s'agit très manifestement du même domaine, qui semble t-il, prendra durablement ensuite le titre de "fief du Saussay", du nom de cette famille de propriétaires.
En 1416, Guillaume des Moulins obtenait un répit pour l'aveu du fief du Saussay situé à Sainte-Colombe, dont il avait hérité de son grand-père. Guillaume des Moulins n'ayant pas fait hommage au roi d'Angleterre lors de l'occupation militaire de la Normandie, le fief est remis en 1418 à Raoul Néville par Henry V (Sevestre, p.33 et p. 39). Le "fief du Sauchoy, appartenant à noble homme monsieur Raoul Neville, chevalier, seigneur d'Amondeville" est à nouveau cité dans un aveu rendu en 1440. Le domaine revint ensuite à Guillaume des Moulins, qui était peut-être le fils et homonyme du précédent propriétaire. Dans un aveu rendu en 1456, il est signalé que "noble homme messire Guillaume des Moulins, chevalier, (...) tient le fief terre et seigneurie du Saussay, dont le chief est assis en la paroisse de Sainte-Colombe, et il y a manoir, demaines, moulin, pesquerie, coulombier, jardin, près, bois, et se reliefve par ung sixte de fief de haubert". Le dénommé Guillaume des Moulins, chevalier, seigneur de Sainte-Colombe, figure encore en 1463 dans la recherche de Montfaut. En 1473, Raoul des Moulins, son héritier, rendait aveu pour son fief du Saussey.
Par un biais qui n'est pas élucidé, la seigneurie entre ensuite en possession de la famille de la Vigne. En 1567, Jacques de la Vigne, seigneur du Saussay, passait ainsi transaction avec les habitants de Sainte-Colombe concernant l'exploitation des marais communaux. Il figure dans l'enquête de noblesse de 1576, comme "sieur du lieu (de Ste-Colombe), extrait d'ancienne et noble famille".
Un document de 1608 précise que le manoir du Saussey était encore "assis à motte" et possédait toujours un moulin et une pêcherie à anguilles. Cet aveu précise aussi que le titulaire de ce fief devait "un sergent armé au chasteau de Néhou par six jours en temps de guerre".
En 1663, les moines de Montebourg faisaient adjudication de leurs seigneuries de Golleville et de Sainte-Colombe au profit de Jacques de la Vigne, sieur du Saulcey. La famille de la Vigne renforçait ainsi son implantation sur la paroisse, mais, par une voie non identifiée (achat ?), leur domaine passe ensuite à la famille de Vamembras.
En 1698, Etienne de Vallembras (sic pour Vamembras), écuyer, seigneur de Segrie, rendait aveu pour le fief de Sainte-Colombe, "tel qu'anciennement mes prédécesseurs l'ont acquis de Messieurs les abbés et religieux de Montebourg". Le domaine consistait alors en "10 perches de terre où il y avait autrefois un manoir, colombier, moulin et autres édifices de présent en ruine". Il signalait également l'exercice d'un droit de moute sur les resséants du fief, la possession d'une garenne et d'un "droit de chasse à cors et à cry et tendre filets aux forests du roy". L'ensemble du domaine, d'une consistance de neuf acres est signalé fieffé, n'existant alors "point de domaine non fieffé". L'avouant signale enfin être "jouissant présentement du dit fief en vertu d'un contrat qui en a esté cy-devant fait à ses prédécesseurs (…) par contrat du 26 mars 1575".
La famille de Vamembras conserve la seigneurie de Sainte-Colombe jusqu'au décès d'Etienne, en 1720. Elle passe ensuite par héritage en possession de Joseph de Preaulx, cousin d'Etienne de Vamembras, qui la revendra dix ans plus tard. Les armoiries de la famille de Vamembras (d'azur au chevron de gueules accompagné de trois feuilles de chêne de Sinople) figurent à l'intérieur de l'église paroissiale.
Le 15 juin 1730, la seigneurie de Sainte-Colombe est acquise par Jeanne Foubert, veuve de Bernardin le Courtois, pour la somme de 43 000 livres. La famille Le Courtois conserve ensuite la propriété jusqu'à la fin du XIXe siècle (cf. pour cette période l'étude de Remy VILLAND, "inventaire du chartrier du château de Sainte-Colombe", Archives de la Manche).
Un acte du chartrier fait état des réparations entreprises en 1788 par l'architecte Hédouin Grandmaison sur le château (S. Javel, I, p. 132). | ||||||||||||
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Eglise de Sainte-Colombe CPA Collection LPM 1900 |
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