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Château de Sainte-Colombe CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
Le bloc du cotentin Julien Deshayes, 2004 Le château de Sainte-Colombe, Extrait
Le château est édifié en bordure de la rivière d’Ouve, à la lisière de la dépression marécageuse séparant les paroisses de Sainte-Colombe et de Néhou. Du château, il était jadis possible de voir la forteresse de Néhou, située à moins d'un kilomètre, remplacée depuis 1904 par une minoterie. | ||||||||||||
Outre le château et la ferme en dépendance, le domaine actuel compte un vaste jardin potager fermé de murs en pierre et en terre, avec portail du XVIIIe siècle et petite orangerie. Subsiste également un petit bois jouxtant le potager au sud, et un édicule, anciennement à usage de buanderie, au nord.
Eléments Renaissance
Le château, ne comporte que deux niveaux d'habitation. Il se développe tout en longueur sur près de dix travées, augmentées à l'est d'un haut pavillon formé de trois étages portant sur un niveau de cave. L'observation du bâtiment permet de distinguer deux phases principales de constructions, venues modifier les dispositions d'un édifice médiéval antérieur. La première de ces deux phases d'aménagement se distingue uniquement en façade nord, où subsiste un alignement de très élégantes fenêtres Renaissance, éclairant l'étage résidentiel. Certains de ces percements paraissent avoir été partiellement refaits ou modifiés, mais le détail de leur ornementation, avec encadrement à fasces, consoles végétales et fronton triangulaires, tables échancrées, dénote une réalisation originale de très belle qualité. Des comparaisons de détail peuvent notamment être établies avec le château de Tourlaville ou le manoir de Graffard. La porte principale, desservie par un escalier extérieur en fer à cheval, est encadrée de pilastres à chapiteaux ioniques supportant un linteau orné de motifs géométriques et un fronton triangulaire. Cette architecture Renaissance exploite un principe d'élévation "en galerie", avec rez-de-chaussée à usage de service, et étage noble formé d'une série de pièces en enfilade. L'escalier droit intérieur, reporté en position latérale, et la cheminée de la cuisine, située en rez-de-chaussée, appartiennent à la même période de construction, qu’il convient manifestement d’attribuer à Jacques de la Vigne, signalé en tant que propriétaire du fief en 1567 et 1576.
Reprises du XVIIIe siècle
Les modifications du XVIIIe siècle ont principalement concerné la façade sud, orientée vers les marais. Les baies datant de cette période présentent un simple encadrement rectangulaire. Les ouvertures éclairant le rez-de-chaussée sont de petites fenêtres à linteau en arc surbaissé. L'ensemble de la distribution intérieure a été modifié, par insertion d'un couloir de circulation longitudinal. Cet aménagement nouveau a également occasionné l'insertion de structures de soutènement et de murs de partition au rez-de-chaussée. La plupart des cheminées des pièces d'habitations a été refaite à la même période. L'escalier en fer à cheval de la façade nord constitue probablement une adjonction contemporaine, et possède son symétrique sur la façade postérieure.
Les sources écrites permettent de déterminer que cette reprise est postérieure à la ruine du château, signalée dans l'aveu rendu par Etienne de Vamembras en 1698. L'indication de travaux engagés en 1788 sous la direction de l'architecte Hédouin Grandmaison fourni une indication potentielle - mais qui reste à être exploitée plus attentivement - concernant cette même phase d'aménagements. | ||||||||||||
Le pavillon latéral
Les modifications entreprises au XVIIIe siècle ont également affecté l'élévation de la structure en pavillon prolongeant l'édifice à l'est.
Si l'ensemble des percements et la distribution de ce pavillon sont aujourd'hui le fruit de cette phase de travaux, il est manifeste cependant qu'existait déjà auparavant un bâtiment occupant le même emplacement et présentant une hauteur et un plan pratiquement identiques. | Façade nord, détail de porte Renaissance | |||||||||||
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Il en subsiste principalement la cave voûtée, éclairée par deux petits éguets largement chanfreinés, mais aussi l'un des conduite de cheminée, légèrement saillant, et la trace d'un bandeau horizontal délimitant les deux niveaux supérieurs. La liaison entre cette "tour" et le corps de logis principal est attestée par la subsistance d'anciens larmiers de toiture engagés dans les maçonneries. La porte du rez-de-chaussée, établie en communication avec les parties basses de l'aile principale est également en place. Sous réserve d'une analyse plus approfondie, ces divers éléments semblent attribuables à une date relativement haute, pouvant remonter à la première moitié du XVe siècle.
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