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CPA collection LPM 1900 |
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Avec ses 233 hectares de bois, Saint-Sauveur-Le-Vicomte abrite la forêt domaniale du département de la Manche.
Située à l'ouest de la commune, elle dépend de l'Office National des Forêts, qui s'attache à sa préservation et son entretien. Sillonnée par de nombreux ruisseaux, elle renferme quelques constructions - maison de forestier et puits - et évoque immanquablement la figure de Barbey d'Aurevilly, le « Connétable des Lettres ».
Au XV siècle, ce grand domaine comptait près de 2000 hectares. Successivement tenu dans la propriété du roi et engagée à divers propriétaires du XVI eu XVIII siècle, elle fut très largement défrichée à compter de 1832, suite à son éliènation à un exploitant de bois. La portion qui avait réchappé aux bûcherons fut achetée par l'état en 1966 (216 hectares) et 1968 (17 hectares).
Texte issu du site de Jeanmarie.lecler.perso.sfr.fr
La forêt domaniale de Saint-Sauveur-le-Vicomte n'est que le vestige d'une importante forêt royale.
Une forêt royale
L'année du traité de Saint-Clair-sur-Epte (912), Rollon cède le domaine de Saint-Sauveur à un de ses officiers nommé Richard. D'après l'acte de concession, ce domaine situé près de la rivière de l'Ouve était couvert de bois et composé de marais et de terres sèches. Richard construit un château sur le bord de la Douve.
Huit ans après la concession de Rollon, Richard sous-inféode le domaine à son fils Néel. En fondant vers 1067 l'Abbaye de Saint-Sauveur, Néel dote les religieux d'une portion de forêt. D'autres dotations auront lieu en 1268 et 1276 en faveur de l'Abbaye de Montebourg et des religieux de l'Hôtel-Dieu de Saint-Lô.
En 1473, un inventaire précis permet de savoir qu'il y a encore d'importants massifs boisés dans le domaine de Saint-Sauveur que Charles VII donne à la famille Villequier.
La "Grande forêt de Saint-Sauveur" a une surface de 1 936 Ha. Elle comporte huit viviers ou étangs, un four à chaux, une pièce de terre défrichée. C'est une forêt "coutumière". Les habitants de la région ont droit au bois gisant, ainsi que des droits d'herbage et de panage (faire paître les porcs). Avec la forêt de Selsoif, un verdier (officier des eaux et forêts) et plusieurs gardes ou sergents en assurent l'administration.
Revenu à la couronne en 1520, le domaine passe à Christophe de Bassompierre en 1575 puis à Frédéric, duc de Wurtenberg en 1605 qui cède ses droits à Marie de Médicis, régente de France, en 1612. En 1614, un retour au domaine royal permet de constater le mauvais état de la forêt. Elle est abandonnée aux exactions des coutumiers. Il n'y a plus de coupes régulières depuis 200 ans.
Un Haras.
Le Dauphin, fils de Louis XIV, séduit par la beauté des chevaux et le climat favorable du Cotentin, résolut d'y établir son haras particulier. A proximité de la grande forêt, il choisit un emplacement appelé le Quesnoy, dans le bois d'Aureville. Un arrêt du Conseil d'Etat du 5 mai 1693 ordonne la vente de 60 arpents pour défrichement, de même pour agrandir le haras, la vente de 80 arpents est autorisée en 1696. L'établissement ne durera qu'une vingtaine d'années. Il sera supprimé à la mort du Dauphin. Les reproducteurs finiront par être transférés auprès du Buisson d'Exme près d'Argentan. C'est aujourd'hui le Haras du Pin.
La plus grande partie des forêts coutumières sont encore dans le domaine royal à la Révolution. Cependant un arrêt du Conseil d'Etat du 21 septembre 1779 autorise le propriétaire des forêts gagées à Néhou à défricher et à mettre celles-ci en culture. A la Révolution, la forêt de Saint-Sauveur a une surface de 829 ha, "elle possède une magnifique futée".
Forêt domaniale.
Depuis cette époque, jusqu'à la loi du 25 mars 1831, l'état administre la forêt royale ainsi que les bois de l'Abbaye. Le 26 février 1832, le préfet de la Manche adjuge la forêt de Saint-Sauveur à un certain M Crosnier, notaire à Paris. Le 11 octobre M Hersan achète 72 ha sur Besneville, dit le bois de Héricque, et 391 ha sur Saint-Sauveur, dit le canton du Petit Vey. M. Crosnier vendit le surplus à MM Fourchon et Martin, à savoir le parc de la Plesse, la forêt de Saint-Sauveur proprement dite. L'ensemble de ces forêts prit le nom de Forêt de Saint-Sauveur.
M. Lemarois en 1847 rachète à M. Fourchon une portion de la Forêtde Saint-Sauveur. Il vend 6 ha de terre enclavée dans la forêt à M. Hersan.
L'exploitation des taillis pendant la guerre a été suivie d'une sévère coupe de grumes qui a fait disparaître tous les bois de valeur et n'a laissé selon l'expertise de 1965 que des balivaux et jeunes modernes de chêne, hêtre, frêne et des anciens de très faible valeur commerciale. A l'exception de quelques mitraillages aériens en 1940, en bordure du périmètre nord, la forêt n'a eu à souffrir d'aucun combat au cours de la guerre 39/45.
L'état achète aux consorts Risselin en 1966 un bois encore appelé "Forêt royale de Saint-Sauveur" d'une surface de 216 ha. En 1968 un deuxième achat aux consorts Bos agrandit la forêt d'un bois d'un peu plus de 15 ha. La surface actuelle de la forêt domaniale est de 234 ha, et dans le cadre de la chartre inst-ituant le Parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin, le gestionnaire, l'ONF a le souci de maintenir la qualité du milieu tant sur la plan scientifique, écologique que paysager.
Vente à l'amiable en dix lots du beau et grand domaine de Saint-Sauveur 1835
Extrait du feuillet annonçant la vente des biens appartenant à M Cronier, à Paris. Le total de la propriété est de 624 hectares ou 1825 arpents, 30 perches de Paris ou 3120 vergées et la note ajoute "suivant les arpentages faits en 1835, l'étendue a été trouvée supérieure".
"Cette belle propriété d'un seul ensemble, traversée par des routes, est l'une des plus avan-tageusement situées de la basse Normandie. La nouvelle route départementale de Valognes à la mer par Saint-Sauveur-le-Vicomte (chef-lieu de canton) divise maintenant cette propriété en deux parties importantes, l'une à l'est de 392 hectares (1960 vergées, mesure locale, de 40 perches de 22 pieds), et l'autre à l'ouest, est de 232 hectares ou 1660 vergées. cette route longe pendant plus d'une demi-lieue ces deux parties de la propriété, éloignée, savoir: d'un côté, d'un quart de lieue de la petite ville de Saint-Sauveur-le-Vicomte et du port d'emba-rcation de la rivière navigable de la Douves; et de l'autre côté, de sept quart de lieue par la route départementale, du port de mer de Port-Bail et de Ourville, d'où viennent maintenant en abondance et à peu de frais les engrais de mer. Les produits de la propriété se vendent sur place; d'ailleurs les débouchés par de magnifiques voies de communications, rendent toute exploitation, toute entreprise des lus avantageuses; à l'est, la rivière de la Douves transporte tous les produits à Carentan, à Isigny, pour le Havre, Caen, Rouen, etc.; et à l'ouest, en embarquant à Port-Bail, sur toute la côte et les île anglaises en vue de la propriété, et avec lesquelles des relations sont journellement établies." |
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