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L’abbaye Saint Sauveur actuelle (2007) |
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L’abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche) a été fondée au Xe siècle par Néel de Néhou, vicomte de Saint-Sauveu
Historique
Jusqu'à la Révolution
L’abbaye fut construite à partir de 1067 par les moines de l’abbaye de Jumièges. Le vicomte de Néhou souhaitant remplacer le collège de clercs séculiers qui officiaient dans la chapelle de son château. Aux environs de 1180, le premier moulin à vent y a été installé
De cette époque, l’église abbatiale garde encore un mur latéral (mur sud) qui présente des arcades en plein cintre, surmontées d’un triforium. D’autres éléments peuvent encore se voir dans le transept nord.
Lors de la Guerre de Cent Ans, Geoffroy d'Harcourt ayant du céder son château aux Anglais, le commandant des troupes anglaises, Jean Chandos, fit raser en partie l’abbaye, obligeant les moines à s’exiler.
Ces derniers durent attendre 1460 pour revenir et rebâtir l’église. Mais une partie des bâtiments conventuels disparut, à cause du régime de la commende qui empêchait d’avoir les moyens d’en assurer un entretien suffisant.
L’abbaye fut vendue comme bien national à la Révolution et l’église servit de carrière de pierres.
Au XIX e siècle
C’est en 1832 que Mère Marie-Madeleine Postel put acheter les ruines de l’abbaye dont elle voulait faire la maison mère de la congrégation qu’elle venait de fonder à Cherbourg. Il ne subsistait alors que deux petites maisons basses, à gauche de l’église, ainsi que le porche d’entrée et la partie basse du bâtiment qui servit longtemps de cellier et de remise.
En 1842, le clocher recons-truit s’effondra, suite à une violente tempête, sur le tran-sept et les premières travées du chœur. Pas découragée, Mère Marie-Madeleine Pos-tel, malgré son grand âge, entreprit de reconstruire la totalité de l’édifice en con-fiant les travaux à François Halley, architecte et sculpteur local. |
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Afin de financer ces travaux, elle envoya la sœur Placide Viel demander des subsides jusqu’auprès de la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe Ier, roi des Français.
La reconstruction sera achevée en 1855, neuf ans après la mort de son instigatrice. Dans le transept nord, ses reliques sont conservées, et dans la même chapelle se trouvent les reliques de la bienheureuse Placide Viel et celles de la bienheureuse Marthe Le Bouteiller. Le tombeau de sainte Marie-Madeleine Postel est une œuvre de François Halley. |
Ruines de l’abbaye Saint Sauveur |
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Après la Seconde Guerre Mondiale
Durant les combats de la Libération, en juin 1944, l’abbaye fut bombardée et incendiée. Sa restauration fut assurée par les Services de la Reconstruction et des Monuments Historiques, sous la direction de Y. M. Froidevaux. La chaire, œuvre inachevée de Halley fut alors déplacée. Elle se trouve actuellement au bas de la nef latérale nord, à gauche en entrant.
Dans le chœur, on peut voir un autel sculpté du XVe siècle illustrant des scènes de l’enfance de Jésus. Les vitraux qui ornent le choeur, l’abside et les verrières de la façade sont l'œuvre de Adeline Bony-Hébert-Stevens.
Une petite maison, appelée la Gloriette conserve les souvenirs de sainte Marie-Madeleine Postel, à l’endroit où se trouvait la bibliothèque du temps des moines bénédictins, et où la sainte vécut entre 1832 et 1846. |
La chaire, œuvre de Halley |
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Abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte Par Mr RENAULT 1880
— Néel le Vicomte, vers 1080, fonda, sous l'invocation de la Vierge Marie, nue abbaye à Saint-Sauveur-le-Vicomte, et y appela des religieux de l'abbaye de Jumiéges, de l'ordre de saint Benoit. Les bâtiments qui leur étaient destinés n'étant pas en état de les recevoir, Néel les reçut dans son château, où déjà existaient une chapelle et une collégiale. Lorsque l'abbaye eut remplacé cette collégiale, la chapelle s'appela pendant longtemps la Vieille Abbaye, que antiqua abbatia solet dici.
Néel, par sa charte de fondation, affranchit son abbaye de toutes les redevances ou servitudes qui pouvaient lui être dues. Il lui donna la dîme de toutes ses terres, de ses moulins, de ses pêcheries, ainsi que des droits dans ses forêts et dans ses bois de Selsouëf, de la Colombe, d'Henneville, etc.
Vers l'an 1090, le même Néel le Vicomte, donne à l'abbaye de SaintrSauveur une charte dans laquelle sont énumérées les diverses donations qui lui avaient été faites. Il lui donne aussi, entre autres choses, la dîme de Saint-Sauveur, omnem decimam ejusdem ville, tant en denrées qu'en argent, l'église de Saint-Jean où s'assemblait la paroisse.
En 1104, Eudes le Vicomte et Raoul, évêque de Coutances, confirment à l'abbaye l'église de Grosville, et plusieurs concessions qu'Eudes lui-même lui avait faites.
Roger le Vicomte et Algare, évêque de Coutances, confirment, vers 1136, diverses donations que reçut l'abbaye de Saint-Sauveur au xi" et au xii** siècles, et dont une pancarte donne le détail.
Jourdain Tesson, Léticie, sa femme, et leurs fils Raoul et Roger Tesson, confirmèrent, vers l'année ii65, les donations faites à l'abbaye, et y en apportèrent d'autres le jour de la consécration de l'église.
Vers 4 no, Henri 11, roi d'Angleterre et duc de Normandie, confirme les biens de l'abbaye de Saint-Sauveur.
Léticie, veuve de Jourdain Tesson et dame de Saint-SauTeur, confirme, vers iiBO, à l'abbaye de Saint-Sanveur, la donation que lui a faite Roger de Turqueville, Rogerus de Torclevilla, dé quatre quartiers de froment à prendre sur le moulin de Méry, pour les posséder à toujours à titre d'aumône. Cette redevance annuelle était payable à la fête Saint-Michel.
Si l'on voit les églises, les abbayes et toutes les maisons religieuses attacher une grande importance à obtenir ainsi de nombreuses chartes de confirmation, non-seulement des donateurs et de leurs descendants, mais aussi des rois, des princes, des papes et des évêques, c'est que, dans ces temps de guerres et d'abus, on craignait toujours d'être violemment dépouillé ; c'est ainsi qu'en parcourant les grands rôles de l'échiquier de Normandie, on voit, d'après le rôle normand des oblats, que les barons et les grands seigneurs faisaient des dons au roi, afin d'être maintenus en jouissance de leurs terres, franchises et privilèges.
Raoul Tesson, après avoir pris la croix, donna, en 1188, à Dieu, à la bienheureuse Marie, et à l'abbaye de Saint-Sauveur, pour l'amour de Dieu et le salut de son àme et de ses ancêtres, l'ermitage de Sainte-Marie de la Colombe avec les revenus qui en dépendent, savoir : dix quartiers de froment sur ses moulins de la Roche et de la Colombe, et la dime de ses provisions en pain, en viande et en poisson, tant que lui ou sa femme demeurerait à la Roche, c'est-à-dire au château de la Roche-Tesson, près duquel Jourdain Tesson, son père, et Léticie, sa mère, avaient fondé le prieuré de la Couperie.
La famille de Harcourt, qui posséda le domaine de Saint-Sauveur jusque vers le milieu du XIVeme siècle, se montra la bienfaitrice de l'abbaye, la dota richement et y fit de grandes augmentations. On trouve des chartes de cette famille en &veur de l'abbaye depuis la moitié du XIIIeme siècle jusqu'au commencement du xiv* siècle. — Richard de Harcourt, qui mourut en 1315, fût un de ses plus grands bienfaiteurs.
L'abbaye avait un double devoir à remplir envers le seigneur de Saint-Sauveur, à chaque vacance du siège abbatial : celui de lui demander la permission d'élire un nouvel abbé, et celui ensuite de lui faire confirmer l'élection. |
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Vue de l’abbaye |
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L'abbé du Quesnoy est le dernier des abbés de Saint-Sauveur, dont le Gallia chrisiiana a donné la liste.
Après M. Duquesnoy, l'abbé de Choiseuil occupa le siège abbatial de Saint-Sauveur pendant fort peu de temps. M. de Nicolai, èvêque de Beziers, lui succéda, et occupait encore la place au moment de la suppression de l'abbaye. Mais alors, dit M. de Gerville, « il n'y avait plus de religieux, les derniers étaient morts successivement depuis la moitié du siècle dernier. Cinq prêtres séculiers avaient le titre d'habitués, Ilsétaient chargés de faire l'office
L'abbaye de Saint-Sauveur, d'après l'état de 1665, avait cinq prieurés dans le diocèse de Coutances :
Le prieuré de Salnt-Jouvin ou de la Luthumière, à Brix, fondé par Adam de Brix, vers 1106. Il valait 800 livres en 1665, et payait 66 livres pour les décimes ;
Le prieuré de Clitourps, fondé sous le vocable de saint Michel, par Henri II, roi d'Angleterre. En 1665, il valait 600 livres de revenu, et payait 60 livres pour les décimes;
Le prieuré de Notre-Dame-de-Selsouëf à Saint-Sauveur, fondé par Léticie Néel, femme de Jourdain Tesson, dans le XII* siècle ; en 1665, il valait 660 livres;
Le prieuré de Notre-Dame-de-la-Gouperie, à la Gcdombei fondé dans le XIIeme siècle par Raoul Tesson et Létticia, sa femme. II était de l'ordre de saint Benoit et payait sept livres de décimes.
Le prieuré de Sainte-Croix, à Virandeviile, fondé en 1197 , par Roger de Theurteville-Hague. Il valait 800 livres. Ce prieuré doit avoir été déclaré indépendant de l'abbaje.
L'abbaye de Saint-Sauveur avait, d'après le Livre noir et le Livre blanc, comme d'après l'état des paroisses de 1665, le patronage de plusieurs églises avec des droits de dîmes :
Dans le doyenné de Bwieville, Gouey, le Valdécie, Salnt-Picrre-d'Arthéglise ;
Dans le doyenné de Garentan, Auvers. L'abbé de Saint-Sauveur, après avoir été seul décimateur dans le doyenné de la Hague, n'avait plus, en 1665, que les deux tiers de la dîme et des herbages ;
Henneville. Le patron y avait les deux tiers de la dime ;
Dans le doyenné d'Orglandes, Liesville, l'IIe-Marie, Morville;
Dans le doyenné de Percy, la Colombe, Margueray ;
Dans le doyenné du Plain, Boutteville, Brucheville, Fresville, Houesville, Turqueville ;
Dans le doyenné de la Chrétienté, Anneville-sur-Mer. Suivant l'état de 1665, l'abbé de Lessay en aurait eu le patronage. L'abbé Lecanu l'attribue à l'évèque ;
Dans le doyenné des Pieux, Bricquebost, Brix, Couville, Flamanville, les Pieux, Saint-Christophe-du-Foc, Saint-Martin-le-Gréard, Tréauville, Virandeviile ;
A Bricquebost, le patron avait les deux tiers de la dime des gerbes ;
A Couville, le patron y percevait les deux tiers de la dime des blés ;
Aux Pieux, où l'abbé de Saint-Sauveur n'avait que le patronage d'une portion, il y était seul décimateur. En 1665, il avait le patronage de la petite portion ;
A Saint Christophe-du-Foc, l'abbé de Saint-Sauveur avait le patronage dans les XIIIeme et XIVeme siècles. L'état de 1665 l'attribue à l'abbesse de Sainte-Trinité de Caen, qui, déjà, dans le xni* siècle, avait les deux tiers de la dime des gerbes ;
A Tréauville, le Livre noir et le Livre blanc attribuuent le patronage à l'abbé de Saint-Sauveur ; l'état de 1665 le donne au prieur de Beaumont ;
A Virandeviile, l'abbé de Saint-Sauveur avait les deux tiers de la dime des gerbes ;
Dans le doyenné de Saint-Sauveur-le-Vicomte, Catteville, Saint-Remy-des-Landes, Saint-Sauveur-de-Pierrepont, Taillepied ;
A Saint-Remy-des-Landes, le patron et le curé se partageaient les dîmes ;
A Saînt-Sauveur-de-Pierrepont, le patron et le curé se partageaient les dîmes -^
Dans le doyenné de Valognes, Ecausseville, Sortosville, Saint-Germaîn-de-Tournebut, Vaudreville.
Pendant que les ducs de Normandie étaient rois d'Angleterre, l'abbaye de Saint-Sauveur possédait, dans le doyenné de Jersey, le patronage des églises de la Trinité, de Saint-Brelade, de Sisiint-Glément, de Saint-Hélier, de Saint-Jean, de Saint-Pierre. Elle avait aussi certains droits de dîmes sur les églises de Saint-Laurent, de Saint-Martin et de Saint-Ouen. A ce patronage, elle joignait des droits de dîmes.
En 1665, la part de l'abbé, dans les revenus de l'abbaye, était de 10 à 12,000 livres de rente ; en 1765, elle n'était plus que de 6,500 livres. Il payait, pour les décimes, 1055 livres, 15 sous, 3 deniers. Il payait aussi, en cour de Rome, 250 florins pour ses provisions.
L'abbé de Saint-Sauveur avait droit de séance à l'échiquier de Normandie.
L'abbaye avait un bailliage dont les appels, étaient portés au parlement de Rouen . En 1410, elle avait des fourches patibulaires à Doville. I1 n'appartenait qu'aux seigneurs haut-justiciers d'élever ainsi le signe extérieur d'une haute justice.
Antiquités romaines. — On trouve, sur le territoire de Saint-Sauveur-le-Vicomte, les traces d'un pavé romain dans la direction d'Alleaume à Pierrepont, où il existait, avant les ravages des Normands, une bourgade considérable qu'ils détruisirent. |
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