NEHOU
  CC 39.08 VALLEE DE L'OUVE
   
 

SAINT-JACQUES-DE-NEHOU

SAINT-GEORGES-DE-NEHOU

         
 

Eglise de Néhou, CPA collection LPM 1900

 

Une partition géographique et administrative de l'importante commune de Néhou, votée par la Chambre des députés et ratifiée, le 18 mai 1899, par le Président de la République, Émile Loubet, donna naissance à deux entités administratives distinctes : les communes de Saint-Jacques-de-Néhou et de Saint-Georges-de-Néhou. En 1903, la commune de de Saint-Georges-de-Néhou reprit le nom de Néhou (décret du 5 janvier 1903 du président du Conseil des ministres, ministre de l'Intérieur et des cultes, Émile Combes).

 

Texte issu du site Les Amis de l’ancienne baronnie de Néhou 2008
1899 deux communes sur le territoire de NEHOU

 

Deux communes sur le territoire de Néhou en 1899 : une disposition administrative d’aménagement du territoire.

 

Le 8 septembre 1897, GARNIER, agent-voyer cantonal de Saint-Sauveur-le-Vicomte,  à la demande du préfet de la Manche pour instruire la question relative à la création de deux communes sur le territoire de Néhou, remet un  dossier destiné « à éclairer le préfet sur la situation.» Il se compose de cinq pièces dont cette carte « des biens communaux indiquant leur situation dans chaque secteur et les délimitations des deux communes nouvelles. »

 

La délimitation proposée par l’agent-voyer, résultat d’une étude très précise sur la répartition la plus équitable possible des biens communaux, marais et landes, est, à quelques variantes près, celle retenue lors du vote par la Chambre des députés du projet n°434 remis le 25 mai 1899. Le texte est adopté le 12 juin 1899 et publié au Journal officiel le lendemain. La loi d’intérêt général est promulguée par le Président de la République, Emile LOUBET, le 6 août de la même année. Huit jours plus tard, le préfet de la Manche nomme, pour chacune des deux nouvelles communes ainsi créées, des administrateurs provisoires

 

Cette disposition législative ne manque pas, encore aujourd’hui, d’interroger à en croire les nombreuses sollicitations qui s’expriment pour traiter cet aspect particulier de l’histoire locale.

 

L’entreprise d’apparence est aisée. La matière est présente. Il suffit de la restituer. Il n’est, par exemple, que de reproduire la monographie paroissiale rédigée par l’abbé LAMY, curé de Néhou de 1889 à 1915 ou bien de suivre la thèse soutenue par l’abbé HARIVEL, curé de Saint-Jacques-de-Néhou, dans son ouvrage au caractère revendicatif affirmé. Facile. A moins de préférer reprendre les témoignages souvent railleurs relatés dans la presse de l’époque collationnés dans une plaquette localement bien connue.

 

Cette facilité d’apparence est franchement trompeuse.

 

Reproduire la monographie paroissiale, c’est accepter le parti-pris ecclésiastique au demeurant partisan et a fortiori partial. L’auteur en est parfaitement conscient. Honnête. Il met en garde lui-même le lecteur : « …qui raconte les événements auxquels il a pris part est exposé à les juger mal… » Cet avertissement vaut leçon de prudence.

 

Suivre l’abbé HARIVEL, un « Ami de l’histoire » qui,  selon la formule d’André ROSTAND, « manque de (la) sérénité scientifique recommandée même aux amateurs »,c’est continuer d’entretenir la polémique qu’il a lui-même introduite. Inutilement. La démarche s’est trouvée déboutée à l’issue d’un conflit pathétique qui ne s’estompera qu’avec sa disparition en 1941.

 

Enfin, s’appuyer sur les articles de presse de l’époque pour la plupart marqués au coin de la dérision, c’est ajouter du ridicule au burlesque.

 

Néhou n’est pas Clochemerle ! Avancer complaisamment des difficultés d’entente entre personnes, habitants ou populations pour expliquer la situation résiste mal à l’analyse. Il est, en effet, inconcevable, de penser un seul instant que cette raison ait pu être suffisante pour mobiliser la Représentation nationale. On sait d’expérience qu’il en faut davantage ! A l’évidence, l’affaire est d’une toute autre nature. Il s’agit d’une disposition d’aménagement du territoire et de découpage administratif qui mérite assurément mieux que ce qui en est généralement dit.

 

Des recherches nouvelles amènent aujourd’hui à reconsidérer la question sous un jour nouveau.  Il convient désormais d’aborder cette disposition qui a conduit le législateur à créer en 1899 deux entités distinctes sur un même territoire communal,  le plus objectivement possible, sans partialité, avec une rigueur soutenue pour ne pas éviter de retomber dans les approximations partisanes, les polémiques et les railleries du passé.

 

Toutes ces approches antérieures doivent être vigoureusement critiquées voire délibérément rejetées pour se tourner résolument vers une étude sérieuse, intègre  et objectivement documentée afin de tenter de restituer la vérité de ce qui relève essentiellement d’une disposition administrative et politique.

 

La question est maintenant à l’ordre du jour pour être prochainement traitée.

 
         
 
 
 

Eglise de Saint-Jacques de Néhou, CPA collection LPM 1900