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Église Saint-Ouen de Catteville Xfigpower — Travail personnel | ||||||||||||
Eglise Saint-Ouen closducotentin.over-blog.fr Julien Deshayes, avec la contribution de Benoit Canu.
Le patronage de l’église Saint-Ouen de Catteville fut donné pour moitié à l’abbaye de Saint-Sauveur dans le courant du XIIe siècle. L’autre portion restait un droit des rois de France ou, par concession, des engagistes de la fiefferme du lieu. Il s’agissait donc d’un cas de « patronage alternatif », donnant lieu à désignation du prêtre desservant, tantôt par l’abbé, tantôt par le seigneur. Cette situation de partage fit en 1264 l’objet d’un acte du roi Louis IX, reconnaissant que, ayant lui-même nommé pour curé Pierre aux Epaules, il reviendrait la prochaine foi à l’abbé de Saint-Sauveur de nommer son successeur.
L’édifice actuel est issu de nombreuses phases de construction successives. La nef unique de trois travées est prolongée à l’est par un chœur à chevet plat. La tour de clocher est établie au nord et, côté sud, une chapelle latérale fut également ajoutée à une date inconnue. Les nombreux fragments de calcaire coquillier, dit « tuf de sainteny », visibles dans les maçonneries proviennent manifestement d’anciens sarcophages : ils sont l’indice d’une nécropole établie sur ce site depuis le haut Moyen âge (VIe-VIIe siècles). A l'analyse, il s'avère en outre que la base de la croix de cimetière, dont le croisillon n'est pas antérieur au XVIe siècle, est formé d'un chapiteau antique, provenant de toute évidence d'une construction romaine. Il est impossible malheureusement de déterminer où se situait cet édifice, qui était sans doute assez monumental. | ||||||||||||
En dépit des nombreuses transformations subies par l’édifice, subsistent aussi quelques vestiges d’une construction romane : modillons à masques grimaçants, traces de contreforts plats et autres pierres de taille.
Le petit relief du Christ visible dans la chapelle du clocher, datant du XIIe siècle, provient de cette église primitive. Trônant et bénissant, entouré d’un oiseau, de feuilles et d’un fruit, ce Christ roman offre, par sa facture naïve, un symbole touchant de résurrection et de fécondité. La tour de clocher, éclairée au rez-de-chaussée par de hautes baies d’époque Renaissance, ne fut édifiée que vers la fin du Moyen âge. La chapelle de la Vierge qui lui répond au nord, est plus tardive encore et l’ensemble de l’édifice fut également remanié au cours des XVIIIe et XIXe siècles. En 1650, lors d’une de ses missions dans le diocèse de Coutances, saint Jean Eudes vint prêcher à Catteville. | modillon roman : l'avare | |||||||||||
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