PERIERS
  CC 38.07 DE SEVE ET TAUTE
   
  De ci de la...
         
 

Periers le bourg début 1910, collection CPA lpm 1900

 

Claude PASTUREL (extraits)

 

Périers se trouve au cœur de la presqu'île du Cotentin, petite ville de 2 513 habitants, dont le fier clocher barre l'horizon de toutes les voies qui convergent vers lui. Située le long de l'ancienne voie romaine, sur un axe routier très important, cette petite cité, centre d'une région agricole du bocage normand, rendue célèbre par la richesse de ses prairies, la qualité de son élevage bovin et sa production beurrière, avait autrefois une telle activité économique qu'elle fut longtemps appelée "La Carthage du Cotentin".

 

Terre chargée d'histoire, elle vit passer les légions romaines de Sabinus en marche vers l'armée gauloise de Viridovix, Hasting et ses Danois. Elle eut comme toute la province à souffrir des guerres du Roi d'Angleterre, à connaître l'occupation des barons anglais qui n'étaient souvent que les descendants des chevaliers normands, lesquels l'avaient jadis conquise sous la bannière de leur Duc Guillaume.

 

Et puis barrant l'horizon vers le nord Ouest cette butte de Lithaire où Grimaud, contemporain de Guillaume le Conquérant, avait édifié son donjon, sur les pentes de la butte de Mont-Castre, dont le nom est inséparable des grandes batailles qui se sont déroulées en Cotentin, au cours l’histoire

 
     
 

Periers la place du marché début 1910, collection CPA lpm 1900

 

L'abbé Lerosey nous dit qu’entre le VIIe et le XIIe siècle, Périers fut une simple paroisse. Mais le XIIe siècle marqua un tournant décisif dans son histoire : la seigneurie fut érigée en vicomté, et devint le siège d'un bailliage. Le commerce put s'y développer grâce à l'afflux des habitants des villages voisins.


Une foire St-Sébastien existait dès le XIIe siècle. Il souligne le rôle des seigneurs et des personnages de premier plan, comme Raoul de Grosparmi, cardinal d'Albe, qui se croisa aux côtés de saint Louis, ou encore Jean Le Cop.

 
     
 

Le XVIIIe siècle fut l'époque des plus rudes épreuves pour les habitants du pays : ceux-ci, ruinés par les logements de soldats, se révoltèrent contre l'autorité militaire; de plus, les famines de 1660 et 1661 éprouvèrent durablement le commerce du bourg. La Révolution apporta une nouvelle époque favorable, avec la création de la commune en 1790, devenue chef-lieu de canton sous la Constituante.


Blason de Periers

 

« D'argent au poirier arraché de sinople soutenu d'une trangle de gueules, accompagné de deux lions de sable, l'un en chef à senestre, l'autre contourné en pointe à dextre, à la bande d'azur chargée de trois molettes d'éperon d'or brochant sur le tout. »

 
     
 

La 4 Francs "Périers", une curiosité ?...

Charly GUILMARD

 

 

Entre les deux guerres, la Banque de France, à. court de monnaies divisionnaires (les 50 c, 1 F et 2 F type "Semeuse", en argent, ayant été très fortement thésaurisées) autorisa les Chambres de Commerces, les commerçants et artisans à frapper des pièces jusqu'à concurrence d'une somme d'argent préalablement déposée dans ses coffres.

A Périers, les Etablissements Ledolley-Lamotte, négociants en vins et eaux de vie, frappèrent des monnaies dites "de nécessité" en toute légalité. Le commerce, qui était situé dans le haut de l'actuelle place du Général Leclerc, produisit ainsi des pièces de 75 c, 1 F et 3 F, à une quantité qui nous est ignorée mais devait être relativement faible. D'un diamètre de 25 mm, de forme ronde lobée, elles étaient frappées en zinc nickelé. A ces trois pièces, biens connues et répertoriées dans les ouvrages spécialisés, il convient d'en ajouter une quatrième, d'une valeur faciale de 4 francs, avec les mêmes caractéristiques (métal, forme, module), et dont l'existence nous a été révélée récemment.

Si la valeur intrinsèque de ces monnaies est moindre, elles n'en demeurent pas moins les témoins d'une époque et ont leur place dans l'historiographie locale.

 
         
   
  PERIERS
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  HOTEL DE VILLE
         
 

L'Hôtel de Ville de Périers, CPA collection LPM 1900

 

Texte issu du site de la mairie

L'Hôtel de Ville (Périers 1999)

 

La Mairie fut établie en 1825 dans l'ancienne chapelle de la Communauté du Sacré-Cœur par Monsieur Le Clerc La Harizière, Maire de Périers.

 

Après la création de la Commune de Périers à la Révolution, qui entraîna la suppression du bailliage de Saint-Sauveur-Lendelin siégeant à Périers, la Mairie fut établie dans les anciens locaux du bailliage jusqu'à leur destruction vers 1836, afin de réaliser le percement de la Rue Neuve qui allait permettre la jonction entre la Place de l'Eglise et la Route de Coutances (cette voie a disparu lors de la reconstruction de Périers après les bombardements de 1944).

 

La Mairie fut transférée dans l'aile nord de l'école de garçons jusqu'en 1875, date de l'achèvement de la construction de l'Hôtel de Ville sur l'emplacement de l'ancien couvent du Sacré-Cœur. Il fut construit d'après le projet de Monsieur Desheulles, enfant de Périers, architecte à Coutances.

 

Le sous-sol de la Mairie était aménagé afin de pouvoir héberger les quatre pompes à incendie que possédait le bourg de Périers.

 

En Juin 1944, l'Hôtel de Ville subit d'importants dégâts suite aux bombardements et tirs d'artillerie, mais ceux-ci n'empêchèrent pas la réhabilitation du bâtiment après la guerre.

 

L'Hôtel de Ville de Périers, CPA collection LPM 1900

 
         
   
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  JULES D'AUXAIX
         
 

Dictionnaire des personnages remarquables

de la Manche, tome 3, éditions Eurocibles. ISBN : 2-914 541 17-1


Le comte Jules d'Auxais, Charles, François, Alexis, né à Périers le 10 juillet 1818 et mort à Saint-Aubin-du-Perron le 24 août 1881, est un homme politique de la Manche.

 

De part son mariage en 1845 avec Louise Gigault de Bellefonds (1827-1920), petite-fille d’Alexandre Gigault de Bellefonds (1758-1819), acteur de la chouannerie et modèle à Barbey d’Aurevilly pour son héros de l’Ensorcelée, l’abbé Jéhoel de la Croix-Jugan, Jules d'Auxais est l'un des plus riches propriétaires du département de son époque.

 

Maire de Saint-Aubin-du-Perron où il possède un château qu’il a fait reconstruire, il représente le canton de Saint-Sauveur-Lendelin au conseil général de la Manche, dont il est un temps vice-président.

 

Jules d'Auxais

 
   

Monarchiste, il est élu député de la Manche sur la liste conservatrice et monarchiste le 8 février 1871 (5e sur 11), participant à la réunion des Réservoirs et s'opposant au cabinet Thiers, au Septennat et à la Constitution de 1875

 

Élu dernier représentant de la Manche sur trois au Sénat le 30 janvier 1876, il siège à l'extrême-droite et n'est pas réélu en 1879.


 
 

Château de Saint Aubin du Perron, collection CPA lpm 1900

 
         
   
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  L'EGLISE SAINT-PIERRE
         
 

Periers l'église, collection CPA lpm 1900

 
     
 

La ville de Périers possède une magnifique église gothique (XIIIe et XIVe Siècles) classée Monument historique, dont le fier clocher barre l'horizon.

Dans le ciel clair des matinées d’été ou sur le fond des nuits d’hiver, aussi loin que porte le regard, sur la route, comme au détour du chemin, son élégante silhouette grise, s’offre à la vue du voyageur. Il a traversé le temps, bravé les tempêtes, affronté la tourmente, pansé ses blessures.

Témoin de l’espérance et du savoir faire des hommes, il demeure pour ceux de notre temps, le symbole de la pérennité du pays.

Après les bombardements et les tirs d'artillerie de Juin - Juillet 1944, dans l'état où se trouvait le bâtiment, on comprend pourquoi les architectes de l'après-guerre envisagèrent l'abandon de la reconstruction de la nef, et son remplacement par une nef moderne. Seule l'énergie déployée par l'Abbé Lelégard sauva l'intégralité du monument.

   

Periers l'église, collection CPA lpm 1900

 
     
 

Periers l'église, 2009

 
         
   
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  LAITERIE COOPERATIVE 1926
         
 

Laiterie Coopérative de Périers, CPA collection LPM 1900

 
         
 

Laiterie Coopérative de Périers

E. BOURDON,

Administrateur de la « Laiterie coopérative de Périers. »

C’est paru l’année 1926

 

     En descendant dans la vallée de la Taute, le voyageur qui parcourt la route de Saint-Lô à Périers, guidé depuis plus de quinze kilomètres par la flèche du clocher de cette petite ville, aperçoit, avant de franchir le pont jeté sur la rivière sinueuse, une haute cheminée dominant un groupe important de bâtiments dont le rouge des tuiles et des briques se détache nettement sur un magnifique fond de verdure. On dirait une usine implantée à l'orée d'un bois tant sont nombreux et de haute taille les arbres qui, derrière, s'élèvent sur les haies de séparation des herbages, mêlant leurs cimes et leurs feuillages à ceux des innombrables pommiers.

 

     C'est là que fut fondée, en 1909, l'une des premières sinon la première des coopératives laitières du département de la Manche. Les débuts de la société furent difficiles. Le Normand est individualiste. Dans un pays où la richesse du sol, la végétation luxuriante au printemps et en automne, assurent à chacun une vie relativement facile, où l'élevage est de règle, où la main d'oeuvre était alors abondante et peu chère, on n'éprouvait point le besoin de s'unir aux voisins comme dans les contrées moins favorisées où l'association est une nécessité. Il a fallu des réunions, des démarches répétées, pour grouper, à cette époque, 135 cultivateurs voulant bien faire leur beurre en commun et assumer les charges du début. Et quand on jette, à dix-sept ans de distance, un coup d'oeil en arrière, on reste étonné de la ténacité qu'il a fallu pour faire pénétrer dans la région l'idée de coopération.

 

     Quel contraste avec la situation actuelle ! Le nombre des coopérateurs est passé de 135 à 186 en 1909 ; il était de 341 à la déclaration de guerre ; il est aujourd'hui de 437. La rareté grandissante de la main-d'oeuvre a fait apprécier l'action coopérative qui ne laisse à la charge du cultivateur que le travail de la traite ; le petit-lait régulièrement rendu permet à tous de continuer l'élevage intense et productif ; les résultats sont tangibles, l'association a fait ses preuves, les objections sont tombées : tous ou presque tous voudraient actuellement entrer à la Coopérative. Il faudrait un gros effort pour mettre la société en état de recevoir le lait des 200 producteurs qui ont sollicité leur admission depuis moins de deux ans : ce sera la tâche de demain.

 

          Arrivage du lait par camion et voitures                      Pesage et prise d’échantillon du lait

 

     Le fonctionnement d'une coopérative comme celle de Périers est des plus simples. Le lait est pris à la porte du coopérateur ; arrivé à l'usine, on en extrait la crème ; le petit-lait est reporté aux intéressés. La crème est pasteurisée et soumise à une fermentation méthodique, puis barattée et malaxée à point. Le beurre soigneusement emballé est expédié à Paris, en banlieue, dans le Nord, dans l'Est, en Angleterre quand il y a possibilité d'exporter et intérêt à le faire.

 

    Le produit de la vente, déduction faite des frais généraux de toute nature, est totalement réparti entre les coopérateurs au prorata de la matière grasse fournie par eux. Il a été ainsi réparti, en 1925, une somme de 3.524.753 fr. 53 pour la crème de 5.296.592 kilogrammes de lait.

 

     Les associés sont satisfaits ; les consommateurs ne le sont pas moins. Certaine de recevoir un beurre d'une pureté parfaite, d'une rare finesse, de qualité constante, se « tenant » généralement mieux, l'été, que      

Laiterie de chef du Pont

la plupart des beurres normands, la clientèle est tellement nombreuse qu'il devient impossible de satisfaire à toutes les demandes d'un produit de plus en plus soigné et apprécié.

 

     E. BOURDON,

     Administrateur de la « Laiterie coopérative de Périers. »

 
         
 

Laiterie Coopérative de Périers, CPA collection LPM 1900