SAINT-AUBIN-DU-PERRON
  CC 37.08 du BOCAGE COUTANCAIS
   
  EGLISE SAINT-AUBIN
     
 

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Annuaire du département de la Manche, année 1867,

Article de Mr Renault


Saint-Aubin-du-Perron, Sanctus Albinus.

 

Le nom d'Aubin est d'origine latine, et on voit que le saint qui Je porta naquit, au v e siècle, dans le diocèse de Vannes. Saint Aubin parait avoir été particulièrement honoré dans les diocèses de Coulances et d'Avranches : ainsi , on trouve Saint- Aubin-de-la-Pierre, de Petra, Saint-Aubin- de-Losque, Saint-Aubin-des-Préaux, Saint-Aubin-de-Terregatte, Saint-Aubin-en~Jersey. Albigneium , Aubigny, offre, dans son radical, identiquement le même nom que celui du saint pa-

tron de la paroisse.

 

Dans le XVIIIeme c siècle, la paroisse se nommait Saint-Aubin-de-la-Pierre, Sanctus Albinus de Pelra, et dans le siècle suivant, Saint-Aubin-d'Aubigny, Sanctus Albinus de Albigneyo. Ce n'est que dans le cours du XVIIIeme siècle qu'elle a pris le nom de Saint- Aubin-du-Perron ; car, en 1710 et 1712, elle est encore désignée sous la dénomination de Saint-Aubin-de-la-Pierre. Le mot Perron qui est l'affixe de Saint-Aubin est caractéristique, et signifie un lieu empierré.

 

L'église n'offre pas un grand intérêt monumental. C'est un quadrilatère oblong, qui se compose du chœur et d'une nef que partage un arc triomphal en pierre.

 

Les murs de l'église ont été refaits en grande partie ; mais primitivement ils appartenaient au xi c ou xn e siècle; car on y remarque encore des traces tfopus spicatum. Ils sont percés de quelques fenêtres à ogives du xvi e siècle et de plusieurs autres qui sont rondes ou carrées ; ils offrent aussi à l'intérieur des crédences à ogives subtrilobées.

 

Le chœur et la nef sont voûtées en plâtre. Le mur absidal est droit, et se termine par un pignon triangulaire.

 

Une tour carrée et couronnée par un toit en bâtière, est placée à l'occident, à l'extrémité de la nef.

 

On remarque encore les restes de la bande armoriale qui courait sur les murs extérieurs de l'église

 

Il existe, dans le cimetière, plusieurs pierres tombales qu'une grille entoure. Elles couvrent les restes de plusieurs membres des familles d'Auxais et Desmaretz de Montchaton


L'église est sous le vocable de saint Aubin. On lit dans les registres de cette église que; le dimanche 24 octobre 1728, les reliques de saint Aubin, enfermées dans une bourse de velours cramoisi, furent changées de châsse, et mises dans une autre faite de bois de chêne argenté.

 

— Cette église payait une décime de 34 livres, et dépendait de l'archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Périers. L'abbaye de Blanchelande en avait le patronage que Guillaume d'Aubigny lui avait donné, et que Richard de Bohon, évêque de Coutances, lui confirma par une charte de Tan 1176; elle percevait les grosses dîmes : le curé percevait les menues dîmes, et de plus 10 sous par les mains de l'abbé; il avait 10 acres de terre aumônée, et un manoir ; ce qui, dans le cours du XIIIeme siècle, valait pour le tout 45 livres.

 

A l'époque de la rédaction du Livre blanc, le curé avait un manoir presbytéral, environ 11 acres de terre cultivable, el percevait 40 sous sur la grange des religieux. L'église payait 11 sous pour la débite, 4 sous pour la chape de l’évêque, 3 sous pour droit de visite et 18 deniers pour le saint carême .

 

Le patronage de l'église de Saint-Aubin-dunPcrron avait cessé d'appartenir à f abbaye de Blanchelande ; car, en 1685, Pierre Davy de Virville le réclamait et soutenait qu'il lui appartenait , parce que l'église était sur son fief de Virville qui relevait directement du roi, et non de la baronnie d'Aubigny. comme le prétendait le receveur du domaine de Saint-Sauveur-Lendelin.

 

Il y avait dans eette paroisse les chapelles de Lamey, de Virville et de la Hézardière, trois noms qui figurent sur la carte de Cassini. La chapelle de Launey dépendait du fief de ce nom et devait être sous le vocable de la sainte Vierge. La chapelle de Sainte-Avoie appartenait au seigneur de Virville, t celle de Saint-Jean au seigneur de la Hézardière , capella de Heusarderia, dit le Livre blanc.

 

La chapelle de la Hézardière fut fondée, en l'année 1330, par Siméon de la Hézardière, seigneur du Heu; il la dota de 12 livres de rente, et il en avait le patronage. On trouve comme chapelains titulaires de cette chapelle, dans le dernier siècle , Jacques-Nicolas Courtin , Jean*Baptiste Lecanu , Adrien-Charles Vallée et Charles-François Letouzey. Elle existe encore près du manoir, et sa construction actuelle n'est pas antérieure à la fin du xvi c siècle. L'arcade des feaétres est légèrement relevée en accolade.

 

Les murs intérieurs offrent plusieurs écussons sur lesquels on remarque les armes du cardinal Davy du Perron qui portait d'azur au chevron d'argent, accompagné de trois harpes ai or; et celles de Jacques Le Noël du Perron, évèque d'Evreux, son neveu, qui, lui, portait d'azur au chevron £or, accompagné de deux colombes d'argent et en pointe d'un croissant de mime.

 

Sur le mur occidental, on distingue les armes de la famille Hue, qui portait d'argent à ttois hures de sanglier de sable, et celles de la famille Le Meunicier, qui Sont d'azur à la fasce d'argent, accompagnée de trois aiglettes éployées de même, 2 en chef et 4 en pointe.

 

On reconnaît sur le mur septentrional les armes des Montchaton et des d'Auxais. La famille Desmaretz de Montchaton portait de gueules à huit étoiles de ; et la famille d'Auxais porte de sable à trois besants d'argent.

 
     
 

Eglise Saint-Aubin CPA collection LPM 1900

 
     
 

Eglise Saint-Aubin Xfigpower 2012