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L'église paroissiale Notre-Dame, collection CPA LPM 1900 | ||||||||||||
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Edifiée au 15ème siècle sur l'emplacement d'un ancien monument élevé au 12ème siècle, cette église, de style gothique flamboyant se distingue par sa haute tour carrée. Son chœur, décentré par rapport à l'axe de la nef, abrite un tabernacle en bois doré du 18ème siècle et deux vases en cuivre. À l'intérieur, on remarque également de nombreuses statues, comme celle en pierre de Notre-Dame-de-Pitié, datant du 15ème siècle et située dans le collatéral gauche Monographie sur l’église Notre-Dame de Jacky Brionne, juillet 2005. Association de sauvegarde et de valorisation du patrimoine en val de Sienne
L’arrivée, en 1194, des religieux de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, entraîna la fondation de la villa-Dei, sur les terres données par Henri 1er Beauclerc. | ||||||||||||
D’abord appelée Villedieu-les-Saultchevreuil puis ensuite Villedieu-les-Poêles, pour la distinguer des autres fondations des religieux.
Le commandeur de l’ordre hospitalier devint ainsi seigneur et patron de cette église placée sous la protection de Notre-Dame. L’essentiel de son entretien fut assuré par les revenus apportés sur les droits de la foire saint Clément et les diverses perceptions. Son état de conservation matérielle était régulièrement suivi par les visites des religieux de l’ordre des hospitaliers. Mgr Eudes Rigaud, Franciscain de formation, archevêque de Rouen se reposa à Villedieu en 1256.
Quel fut le rôle de l’évêque de Coutances pour le contrôle des paroisses ?
La visite de Mgr Jean d’Essey en 1270 révèle que l’église de Villedieu, de notre diocèse, doyenné de Percy, desservie par les frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, est visitée par l’évêque de Coutances qui reçoit procuration. Il est précisé en 1456 que « l’Hospital n’est tenu à aucune charge pour l’église paroissiale, sinon à une redevance à payer par le commandeur à l’évêque de Coutances pour la visitation de la cure ». Le terrier précise en 1587 « que Villedieu est exempte de toute visite épiscopale ». Cet édifice échappait ainsi au contrôle de l’archidiacre. |
L'église paroissiale Notre-Dame CPA Collecction LPM 1900 | |||||||||||
Nous connaissons peu de choses de l’édifice ancien, d’origine romane à l’exception des quelques vestiges qui pourraient subsister depuis cette époque dans le déambulatoire nord du transept ainsi qu’en façade où l’un des contreforts présente cette caractéristique des vaisseaux de cette période.
Le 1er juillet 1495 constitue une date clef pour la compréhension de cette église « alors que l’église avait été mise par terre le temps des guerres, à présent elle se refait de neuf, tant par le commandeur, le frère Jean Routier, que par les paroissiens ».
L’architecture dominante est le style gothique flamboyant. L’église souffrit un peu plus tard des guerres de religion, notamment le 17 août 1562 où elle fut pillée par plusieurs gentilshommes de la région appartenant à la religion réformée. Cette période de notre histoire particulièrement difficile mit de nouveau l’église à l’épreuve en 1590 « où les Calvinistes s’emparèrent de la ville et l’effet de surprise dépassé, les catholiques de la paroisse poussèrent les réformés à s’enfermer dans l’église, qui fut aussitôt barricadée. Tous les protestants qui s’y étaient réfugiés y furent massacrés ». | ||||||||||||
Un terrible incendie en date du 27 mai 1632 réduisit en cendres le quartier de l’église dont la nef, le beffroi, les cloches brûlèrent. Seul le chœur fut épargné. La reconstruction de la nef recommença à partir de 1636 en en 1650, grâce à la diligence du commandeur François-Alexandre d’Elbène elle fut rebâtie et augmentée de 2 bas-côtés des 2 côtés de la nef.
C’est le vaisseau que nous connaissons actuellement malgré les travaux du XIXe sur les collatéraux et à l’exception de la partie centrale de la façade occidentale édifiée au XVIIIe. Les projets d’Eugène Emmanuel Lebourgeois curé du lieu à la fin du XIXe siècle ne virent pas le jour ; ils prévoyaient une transformation très importante de l’église.
Saint Jean-Eudes et Saint Louis-Marie Grignion-de-Montfort, missionnaires, marqueront les esprits lors de leur passage. Le premier y organisa une grande mission à l’automne 1659 et le second s’y arrêta le jour de l’Assomption 1714 pour y célébrer la messe.
Le cimetière autour de Notre-Dame sera abandonné en 1763 pour être transférer au lieu dit « les croix ». Le maître verrier Charles Lorin de Chartres sera choisi pour réaliser un grand ensemble de verrières dans la période 1870-1879. Ses vitraux seront remplacés, suite aux combats pour la libération, par ceux du maître verrier Gabriel Loir en 1947.
L’église fit l’objet de travaux importants au XIXe siècle qui en altérèrent le caractère architectural. Son intérêt architectural majeur, risquant définitivement d’être dénaturé, fut reconnu par le ministère de la culture qui décida de son classement monument historique le 27 décembre 1979.
Les statues sont nombreuses, plusieurs d’entre elles proviennent des églises des anciennes paroisses de Saint-Pierre-du-Tronchet et de Sainte Trinité de Saultchevreuil-du-Tronchet. D’autres ne survécurent pas aux choix esthétiques du moment.
Le mobilier fit l’objet de classement au titre des monuments historiques : l’éducation de Marie en 1944, Vénice en 1954, Vierge à l’enfant de Saint-Pierre-du-Tronchet en 1956, Chaire et tabernacle en 1958, Céneric de Saultchevreuil en 1959, stalles du chœur et nombreuse autres statues en 1966.
Une nouvelle paroisse regroupant l’ensemble des communes du canton « Sainte Bernadette » fut érigée le 25 avril 1999. Elle est aussi l’église chef-lieu du doyenné du Val de Sienne regroupant les paroisses de Hambye, Gavray, Percy et Villedieu avant la réforme de 2009. | ||||||||||||
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