| ||||||||||||
|
| |||||||||||
Le grand bazar, collection CPA LPM 1960 | ||||||||||||
Une histoire artisanale remontant au Moyen-Âge
Les nombreux privilèges commerciaux accordés par Henri Ier Beauclerc, duc de Normandie et roi d’Angleterre, permettent aux Hospitaliers de créer un contexte favorable à l’implantation de nombreux artisans: poêliers potiers, fondeurs ébénistes, dinandiers.
Curieusement, la poêlerie, jusqu’alors inconnue dans la région, connaît un succès grandissant. En 1328, les poêliers, constitués en confrérie professionnelle, se dotent de statuts. Employant la quasi totalité de la population, la poêlerie, la chaudronnerie, la fabrication d’ornements métalliques ainsi que la vente des produits constituent pendant plusieurs siècles la principale source de richesse de Villedieu.
La réputation de la poêlerie de Villedieu dépasse le cadre régional, à tel point que Rabelais la cite dans L’Enfance de Pantagruel : « pour lui faire ung paislon à cuyre sa bouillye, feurent occupez tous les poesliers de Saulmur en Anjou et de Villedieu en Normandye ».
Ateliers de chaudronnerie, collection CPA LPM 1900
Ce n’est qu’au XIXe siècle que de grandes familles de fondeurs de cloches se sédentarisent à Villedieu-les-Poêles grâce à la construction de la ligne de chemin de fer Paris- Granville.
| ||||||||||||
Ateliers de fondeurs de cloches, collection CPA LPM 1960
Les fondeurs recueillent les chutes de cuivre issues des ateliers pour réaliser leurs cloches (le bronze étant constituées d’approximativement 70 % de cuivre et 20% d’étain).
Enfin, la Dentelle aux fuseaux, dernière née des savoir-faire traditionnels de Villedieu connaît son heure de gloire entre 1760 et 1880. On a longtemps pensé que la dentelle était l’activité féminine complémentaire à la dinanderie, la chaudronnerie et la poêlerie. Une récente étude menée par Véronique Tuillet montre qu’il n’en est rien. A ces débuts, l’activité de dentelle rapporte beaucoup d’argent. On retrouve parmi les dentellières de nombreuses femmes de notaires, médecins et, commerçants. Au milieu du XIX ème siècle, 500 dentellières et 200 enfants font de la dentelle mais, l’activité subit de front les évolutions de la mode. Malgré la qualité exceptionnnelle de la dentelle pratiquée à Villedieu, les prix s’effondrent. C’est alors une activité de plus en plus pratiquée par des femmes de poêliers et d’ouvriers. On assiste à cette époque à la délocalisation des ateliers de dentelle de Bayeux à Villedieu-les-Poêles. | ||||||||||||
Dentelle de Villedieu les poêles, collection CPA LPM 1900
Au XVIIIème siècle, Villedieu de Saultchevreuil devient Villedieu-les-Poêles
Au XVIIIème siècle, la poêlerie occupe 700 familles. Villedieu de Saultchevreuil devient Villedieu-les-Poêles et ses habitants adoptent le nom peu commun de Sourdins, le martèlement incessant des cuivres rendant sourd une partie de la profession.
Au XXe siècle, avec l’accroissement des produits issus de l’industrie, l’artisanat du Cuivre, jusqu’ici limité aux objets culinaires et utilitaires se diversifie. L’arrivée d’une clientèle touristique après la seconde guerre mondiale offre aux dinandiers de nouveaux débouchés.
Aujourd’hui, grâce au pôle d’excellence rural, la palette des métiers d’art à Villedieu s’est enrichie. Outre l’ébénisterie, largement représentée sur la communauté de communes, des métiers comme la poterie, la restauration d’objets d’art, la bourrellerie, la tapisserie ou la bijouterie fantaisie ont fait leur place. | ||||||||||||