L’abbé Jean Charles Lerendu, curé de la Trinité, présente ainsi sa paroisse en 1863:

« le sol de la Trinité n’est qu’une mince couche de terre légère recouvrant un immense bloc de granit ; ce bloc est déchiré dans bien des endroits par des carrières toutes exclusivement exploitées par des indigènes. Ces carrières ont fourni considérablement de granit pour tous les établissements importants du pays. De l’une d’elles est sorti le plus beau monolithe du département. Il se trouve au jardin des plantes de Coutances. Encore La trinité a fourni beaucoup de granit pour les gigantesques et maritimes travaux de Cherbourg. Elle en envoie même jusqu’à la capitale. Le granit est de deux couleurs, le rouge et le vert ». « Les paroissiens sont au nombre de 820, sans être riches ils sont dans l’aisance : aisance amenée par les carrières de granit ; par le cercle à tonneau qui s’y fait en grande quantité et par le commerce de bétail ».

D'azur à la fasce d'or chargée d'un tourteau de sable accosté de deux coquilles de gueules, accompagnée, en chef à senestre, d'une fleur de lys aussi d'or et, en pointe, d'un lion d'argent tenant une hallebarde d'or

L’écu sera sommé d’une couronne murale à trois tours, il sera soutenu par deux vaches de race normande et un listel portant la devise « La Trinité du Bois Baudouin » sera placé sous les armoiries.La symbolique de ce projet évoque l’histoire de la commune de La Trinité par les armoires de la famille Collardin (fasce d’or, tourteau de sable et fleur de lys en champ d’azur) qui fut l’une des principales familles de la paroisse aux XVIème, XVIIème et XVIIIème siècle (deux anciennes pierres tombales identifiées par M.R. Juteau subsistent réutilisées comme marches dans l’escalier de l’église).

A ces armes ont été adjointes les deux coquilles qui rappellent la famille de Thieuville qui donna aussi son nom à la paroisse quant le souvenir du Bois Baudouin s’estompa (Sancata Trinitale de Téville en l’année 1412).

Le lion tenant une hallebard évoque les armes des seigneurs de La Corbière (famille la Prévoste). La couronne murale indique que ce blason est celui d’une commune. La Devise « La Trinité du Bois Baudouin » est le témoignage de l’origine de la commune de LA TRINITÉ.

Ce surnom de Bois Baudouin qui fut le plus ancien déterminant ajouté à celui de LA TRINITÉ, fut utilisé, jusqu’au Xvème siècle, par les religieux de l’Abbaye de La Lucerne sous la forme « La Trinité du Bois Baudouin » puis oublié. Le nom de ce bois évoque le souvenir d’une partie de l’ancienne « Forêt d’Avranchin », aujourd’hui totalement disparue, qui dut être attribuée par les Ducs de Normandie et défrichée et peuplée par un vicomte au milieu du Xième sicèle. Ce Baudouin était un petit fils du Duc Richard 1er, lui-même petit fils de Rollon. Le nom de cette ancienne forêt se retrouve également dans celui des communes voisines de La Chaise Baudouin et Saint-Nicolas-Des-Bois, jadis Saint-Nicolas-Du-Bois celui des communes