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L’église est connue pour abriter une statue de sainte Venisse, toujours très invoquée dans la région. Elle possède aussi un ensemble mobilier très intéressant L’édifice se compose d’un chœur orienté et éclairé par cinq fenêtres trilobées (trois au midi et deux au septentrion) de style gothique tardif dont deux ouvertes au 18e sur les flancs latéraux. Ces fenêtres présentes des variantes dues à des interventions ultérieures. Une belle fenêtre en arc brisé à trois lancettes simples du 13e ou du 14e siècle éclaire le chœur au levant. Il est prolongé par la nef dont la porte principale se trouve au couchant. Le porche ancien a disparu dans le milieu du 19e. La nef est elle aussi éclairée par quatre fenêtres dont les formes varient selon les époques auxquelles elles appartiennent : arc brisé, arc trilobé, arc à accolade, fenêtres du 19e au nord. Un bel arc triomphal en granit de style gothique sépare le chœur et la nef. Remarquez les personnages sculptés : quatre au nord et deux au sud avec un joli cordon. Il s’en fallut de peu qu’il disparaisse en 1703 car l’archidiacre fait écrire par son greffier « nous avons défendu qu’on aie à détruire l’arcade qui fait la séparation du chœur et de la nef parce que cela gâterait l’église ». L’ensemble du vaisseau central est voûté de bois : une carène plein cintre classique façon 19e dans le chœur, une carène à cinq pans dans la nef de la même période.
L’église possède un très bel autel majeur avec sa contretable à deux colonnes torses dites de Salomon garnies de pampres, deux gradins, un entablement avec une corniche saillante, un attique illustré d’une toile représentant la colombe de l’Esprit saint, deux pots à feu. Il forme avec les deux portes latérales de la sacristie et les deux niches qui les surmontent un bel ensemble qui fut malheureusement repeint au 19e comme dans beaucoup d’autres endroits. Ce sera Anthoine Leroy, religieux de saint Augustin, prieur et curé du lieu qui fera placer la contretable au grand autel en 1707. L’archidiacre précisa « qu’elle est fort belle, mais que le tabernacle n’y est pas encore placé parce qu’on a voulu nous en faire voir un modèle auparavant que d’y travailler. Il rappelle qu’il est nécessaire de faire un tableau au milieu du cadre plus propre que le vieux qui y est à quoi on satisfera le plus tôt qu’on pourra ». Le tabernacle neuf fut effectivement posé en 1708. De forme cubique il est orné de personnages en ronde bosse représentant Jésus sauveur du monde, l’apôtre Jean évangéliste et un troisième personnage non identifié. Une toile de l’Assomption de Marie est présentée au centre. C’est une copie, réalisée au 19e, de l’œuvre du célèbre peintre Nicolas Poussin. Remarquez l’ensemble de la structure de bois avec ses décors faits pour magnifier le sacrement de l’Eucharistie.
L’archidiacre recommande de faire boucher la vitre de la sacristie qui est au septentrion (nord) et de faire l’ouverture d’une fenêtre du côté de l’Evangile, semblable à celle qui a été ouverte du côté de l’Épître. Il demande également à ce que l’on fasse deux images (statues) bien propres et de les placer dans les deux niches sur les consoles de l’autel majeur. Remarquez les angelots qui se trouvent sous les consoles.
Un second retable désarticulé est déposé dans la chapelle sous la tour. Il provient de la chapelle du midi. Vous remarquerez la colombe de l’Esprit saint en relief sur le fronton. Ce retable fut construit à la fin du 17e. Cette chapelle possède un beau confessionnal avec notamment une grille de fonte bien ouvragée.
La tour-clocher (15e-16e) s’élève au septentrion de la nef. Elle est coiffée d’une toiture en bâtière. La chapelle sous la tour était consacrée à sainte Barbe. Elle est voûtée sur croisée d’ogives. La clef est illustrée d’une grande marguerite. Une seconde chapelle fut édifiée au midi dans le courant du 17e. L’arcade en plein cintre classique confirme son appartenance au grand siècle. Vous remarquerez les piles cylindriques, plus anciennes, portant les arcades. La chapelle du midi n’était couverte que de paille en 1686. Elle est voûtée sur croisée d’ogives simples. Une très clef armoriée bloque les quatre nervures de la voûte. Le blason est illustré de l’écu du prieuré inspiré du blason des Rollos qui portaient une lamie (animal fabuleux à tête de femme). Vous remarquerez aussi le tau (croix de saint Antoine ermite) rappelant la présence des deux solitaires Hugues et Simon, ermites présents dans la vallée bien avant la fondation du prieuré.
Les deux constructions saillantes forment le bras transversal de la croix. Cette chapelle du midi n’avait pas d’autel en 1686 et l’archidiacre ne manqua pas d’en réclamer un. Une annexe a été bâtie sur le flanc de la chapelle du midi. Le linteau historié de la porte indique l’année 1775 qui est probablement la date de construction de cet abri. L’archidiacre révèle en 1689 la présence d’une chapelle dite « des agonisants » qui vient justement de bénéficier de l’installation d’une petite contretable où il y sera placé un tableau dans le cadre réservé à cet effet. Le visiteur précise deux ans plus tard qu’un tableau sera mis dans le milieu de la contretable qui est fort jolie. Le sieur Bosquet prêtre habitué est loué par l’archidiacre parce qu’il fait travailler à la décoration de la chapelle des agonisants. L’autel majeur était encore dépourvu en 1700 d’une contretable et le visiteur n’eut de cesse de la réclamer et d’encourager le général à faire bâtir une sacristie à l’arrière du chœur.
Un autre autel était consacré à saint Laurent en 1698. Était-il l’un des deux autels de la nef ? Deux autels se trouvaient en 1720 sous l’arcade. L’archidiacre demanda leur interdiction parce que inutiles et sans aucune décoration. | ||||||||||||