CHERENCE-LE-HERON
  CC 35.03 INTERCOM DU BASSIN DE VILLEDIEU
   
  HISTOIRE
         
 

Chérence-le-Héron CPA collection LPM 1900

 
         
 

Avranchin monumental et historique, Volume 2

Par Edouard Le Hericher 1845

 

A la Commandeiie de Villedieu appartenait le patronage de l'église de Chérencey-le-Héron.

Il fut cédé au sieur Fralin , seigneur de Dueey.

       (Terrier de ta Commander).

 

UN triangle ou un losange figure le plan de cette commune; la route de Villedieu à Brecey la coupe en deux parties presque égales; elle est limitée au nord par l'Airou, qui y prend sa source, aux étangs de Montravers; les autres bornes sont généralement idéales. Ses villages sont le Tertre, Belval, le Friloux, le Chêne-Daniel, les Fraîches, les Vaux, le Petk-Trait, etc.

 

Le nom de Chérencé, que portent plusieurs localités, et dont les variantes sont les Cérences, Carency, Carentan, Çharency, etc., nous semble être un radical celtique. Quant à l'affixe, c'est sans doute un nom d'homme comme son homonyme du canton de Mortain, Chérencé-le-Roussel. En effet si l'on trouve la latinité Carenceium Erodii, on trouve aussi celle de Carenceium Heironis. Ce dernier nom joue même un rôle important dans l'histoire de l'Avranchin. Ce fut Guillaume Hciron , Heironius ou Heiro, archidiacre d'Avranches, qui appela d'Ardenne les religieux Tankered et Etienne qui jetèrent dans le bois de Courbefosse les fondemens du monastère qui devint l'abbaye de la Luzerne. Une charte de 1187 de cette abbaye porte la signature de » Ricardus Hairon, » une de 1185 celle de Robert « Hairon. » Expilly donne à cette paroisse le nom de Chérencé-SàintMartin, sans doute à cause de sa contiguité avec Saint-Martinle-Bouillant.

 
         
 

L'église n'a de remarquable que sa position sur un tertre au bord de vastes prairies qui ont conservé leur nom féodal, les Corvées, en face d'un pays très-boisé. Elle est petite et simple; ses transepts sont timides dans leur saillie. Un tourillon de bois tronque le cône du pignon occidental, soutenu par deux contreforts, entre lesquels il y avait un ossuaire ou charnier, ce que les Bretons appellent Reliquaire.

 

La plus grande partie de l'église est du siècle dernier : les tombes et l'autel rocaille sont de cette époque.

 

En 1648, cette église rendait 100 liv.; elle était à la présentation du seigneur. En 1698, elle valait autant et avait le même patronage. Alors 36 taillables payaient 1,086 livres. Masseville dit de Chérencé : « Bourg et marché du diocèse d'Avranches, » peut-être a-t-il voulu désigner Chérencé-le-Roussel. En 1765, selon Expilly, notre Chérencé, ou comme il l'appelle Chérencé-Saint-Martin, avait 97 feux, et il ajoute: « Cette paroisse est située dans une contrée fertile, où il y a des bois, à 3 lieues et demie d'Avranches. »

 

Un château a existé à Chérencé. Son emplacement s'appelle encore les Douves.

 
 
         
 

La tradition l'appelle le château de Monigommery, et en cela elle est d'accord avec l'histoire. Notre épigraphe nous a montré la seigneurie de Chérencé passant de la commauderie de Villedieu à Fralin de Husson, seigneur de Ducey. Clémence Duguesclin, sa veuve, porta ce titre à Jean de Beauchamp, son second époux: il revint dans la seigneurie de Ducey, car nous trouvons dans un titre de son château, de 1598, Gabriel de Montgommery, sr de Ducey, de Chérencé-le-Héron, etc.

 

Une terre dépendante du château s'appelle la Vénerie: les savants du village vous diront, sans malice, que ce rendez-vous de chasse rappelle un temple consacré à Vénus.

 
     
 

Chérence-le-Héron CPA collection LPM 1900