CHAMPREPUS
   CC 35.02 BASSIN INTERCOM DE VILLEDIEU
   
  EGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE
         
 

Champrepus vers 1900, CPA collection LPM 1900

 
     
 

L’église paroissiale, placée sous la protection de Saint Jean-Baptiste, le Précurseur, est d’origine romane comme l’attestent les quelques vestiges subsistants. L’arcade de l’ancien portail des XIe-XIIe siècle, à ce jour bouché, est visible au bas du mur méridional de la nef. Elle fit l’objet de travaux peu respectueux autour de 1929 qui modifièrent notamment la physionomie des baies, devenues très longues et surtout à l’intérieur où une enveloppe de briques et de plâtre, formant voûte et faux appareil régulier, remplaça les lambris de bois.

 

L’église fut placée sous le patronage de l’abbé et de religieux de l’abbaye Sainte Croix de Saint-Lô dès le XIIe. Elle appartint à l’évêque de Coutances à partir de 1278, lequel présenta des chanoines de la cathédrale.

 

Le pouillé de 1332 le confirme « Dominus Constanciencis episcopus est patronus ecclesie de Campo Repulso ». Le roi de France intervint à compter de 1665 mais nous avons la présentation de Louis Frémont à la cure confirmant à la fin du XVIIe le rôle des religieux de Saint-Lô. Mais la situation ne devait pas être aussi simple que cela car le pouillé dit de « Louis XVI » précise à la fin du XVIIIe que le patronage est en litige depuis longtemps entre les religieux de l’abbaye de Saint-Lô et le seigneur du lieu. Les gros décimateurs étaient donc les religieux de Saint-Lô et les religieuses de Mortain ; il y avait donc deux granges à dîme, celle dite de Saint-Lô et la seconde dite de Mortain.

 

L’église a commencé à prendre son aspect cruciforme à partir du XVIIe lorsqu’il fut décidé de construire une tour clocher au septentrion et une chapelle en vis à vis au midi du transept à partir du dernier tiers du XVIIIe Une pierre située au centre sous la balustrade du côté nord est gravée. Elle rend hommage en quelque sorte au curé qui finira par redresser la situation financière de la paroisse et la réalisation des travaux indispensables par cette simple signature « Frémond curé 1705 ». Cependant le maçon continue son œuvre car il est dit en « 1716 qu’on achève de charrier du carreau pour l’élever ». Il restait encore à la couvrir en 1717 car « la charpente se pourrit faute de couverture ce qui entraînera la chute des cloches ». L’archidiacre menaça « d’interdire la tour ainsi que la sonnerie des cloches pour la Toussaint si les travaux n’étaient pas faits rapidement ». La clef de voûte du clocher est illustrée d’un joli cœur millésimé de l’année 1726 pouvant correspondre à la fin des travaux.

 

La nef est plus large que le chœur. Ces proportions remontent probablement à l’origine de la construction. L’église conserve dans son ensemble plusieurs vestiges de la période romane malgré les interventions successives.

 

La maçonnerie présente un appareil en feuilles de fougères ou arêtes de poisson appelé « opus spicatum » ainsi que deux portes aujourd’hui murées de la même période. Deux fenêtres à lancettes simples du gothique primitif subsistaient également, selon certains documents, sur le flanc nord du chœur avant la construction de la sacristie.

 

L’édifice fit l’objet d’importants travaux d’augmentation aux XVIIe et XVIIIe siècles par la construction du clocher et de la chapelle. D’autres travaux la modifièrent profondément à la fin du XIXe à l’initiative de l’agent voyer du canton de Villedieu. Elle fit aussi l’objet de travaux dirigés par l’architecte départemental André Cochepain en 1929. L’église prit ainsi, au terme des différentes interventions, l’aspect éclectique que nous lui connaissons.

 

Source Wikimanche

 
     
 

Champrepus Eglise, Wikimanche