MONTAIGU LES BOIS
  CC 34.10 DU BOCAGE COUTANCAIS
   
  LES EGLISES
         
 

Lors de la formation de la commune, la paroisse de Lorbehaye est rattachée à Montaigu-les-Bois.


La terre de Montaigu était possédée par Drogon, un des compagnons de Guillaume le Conquérant lors de la conquête de l’Angleterre (1066). En récompense de ses actions, ce dernier, ainsi que son frère Ansger, se voient aussi octroyer des fiefs en Angleterre.

 

La possession de la seigneurie de Montaigu-les-Bois reste dans la famille de Montaigu jusqu'à la mort de Sebastien de Montaigu en 1715. Elle passe ensuite entre les mains de la famille de Poilvillain.

 

L'église de Montaigu

 

L'église de Montaigu est sous le vocable de Saint-Martin. La présentation était laïque. Il y eut au manoir une chapelle sous le vocable de Notre-Dame, qui avait été fondée par Richard de Montaigu en 1249.

Cette paroisse dépendait de l’archidiaconé du Val de Vire et du doyenné de Gavray.

 
     
 

L'église Saint Martin de Montaigu

 
     
 

L'église Saint-Gilles de Lorbehaye

 

Elle est portée sur la liste de celles qui appartiennent à l'abbaye de la Luzerne dans une bulle confirmative donnée par le pape Innocent III environ l'an 1213; nonobstant c'était le seigneur qui présentait à la cure en dernier lieu.

 

La paroisse qui avait laissé tomber son église presque en ruines, l'a relevé. Son existence a été rappelée par un décret en date du 8 août 1877.

 
   
 

L'église Saint-Gilles de Lorbehaye

 
     
   

MONTAIGU LES BOIS
  CC 34.10 DU BOCAGE COUTANCAIS
   
  EGLISE SAINT MARTIN
         
 
© Marie-Thérèse MAROCCO Clocher de France
 
     
 

Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances
Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1854 et additifs de 1861


L'église se compose du chœur, de la nef et de deux chapelles.

La nef est du XIV° siècle, ou de la fin du XIII°. Les fenêtres qui l'éclairent sont les unes à ogive, longues et étroites, et les autres à deux baies, divisées par un meneau, et le centre de l'arcade est rempli par une rose polylobée. C'est assez la forme des fenêtres de la fin du XIII° siècle ou des premières années du XIV°.

Le chœur et la nef sont voûtés en bois, mais la voûte du sanctuaire est en pierre. Cette partie de l'église annonce ainsi l'opulence des seigneurs de Montaigu, qui comme patrons, devaient, d'après l'usage, construire et entretenir le chœur de l'église. Cette construction dut avoir lieu dans le XV° siècle. Les poutres transversales .qui soutiennent la voûte de la nef portent les millésimes de 1604 et de 1748.

Les deux chapelles sont postérieures à la nef. Elles sont l'une et l'autre voûtées en pierre, et les fenêtres qui les éclairent sont rondes.

La tour de forme carrée et couronnée par un toit en bâtière, est placée à l'extérieur et du côté sud de l'église. Son mur occidental est percé d'une fenêtre dont l'arcade polylobée est surmontée d'un-petit fronton. Cette tour n'est pas antérieure au XV° siècle.


La sacristie est établie entre l'autel et le mur absidal, et s'accède par deux portes, l'une à droite et l'autre à gauche de l'autel.

Chaquè porte est surmontée d'un écusson chargé d'armes; du côté de l'évangile sont celles des Montaigu qui étaient d'argent à deux bandes de sable accompagnées de sept coquilles de même. Celles du côté de l'évangile sont d'argent à l’arbre de sinople.

 

On remarque encore sur les murs extérieurs de l'église la bande seigneuriale qui n'a plus de valeur aujourd'hui que comme souvenir historique.

La croix du cimetière est du XVII° siècle. Elle fut érigée par Jacques Lucas, alors curé, au mois de mars 1643. Un bel if couvre de son ombrage les restes de ceux qui reposent sous la protection de cette croix : il s'élève à une hauteur de 17 à 18 mètres.

 
     
 

L'ancienne cloche portait l'inscription suivante :

 

J'AI ÉTÉ NOMMÉE ....... PAR M.
SEBASTIEN DE MONTAIGU COMTE DE MONTAIGU,
SOURDEVAL, LORBEHAYE ET AUTRES SEIGNEURIES,
CAPITAINE DE CAVALERIE DANS LE RÉGIMENT DE
ROMAINVILLE, ET PAR NOBLE DAME
JEANNE MARGUERITE DE BEAUFILS
SON ÉPOUSE, FILLE DE MESSIRE
CHARLES FRANÇOIS DE BEAUFILS, MARQUIS DE
ROMAINVILLE, BRIGADIER GÉNÉRAL DES
ARMÉES DU ROI, MAISTRE DB CAMP D'UN
RÉGIMENT DE CAVALERIE, CHEVALIER DE
L'ORDRE DE SAINT LOUIS, ET BENITE PAR
Me MICHEL LEMERCIER, PRESTRE
CURÉ DE CE LIEU, EN 1693.

 

Sur-la cloche actuelle, on lit:


L'AN 1840 J'AI ÉTÉ BÉNITE PAR M.
ETIENNE BOUSSARD, CURÉ DE CETTE PAROISSE,
EN PRÉSENCE DE MM. LEHODEY LAVILLIÈRE,
MAIRE, AUBERT, ADJOINT, ET NOMMÉE
ANNE CHARLOTTE VIRGINIE,
PAR M. PIERRE VICOMTE BONNEMAINS
LIEUTENANT GÉNÉRAL, INSPECTEUR GÉNÉRAL
DE CAVALERIE, GRAND OFFICIER DE LA LÉGION D'HONNEUR,
COMMANDEUR DE L’ORDRE MILITAIRE DE
St. LOUIS, GRAND CROIX 4ème CLASSE
DE L'ORDRE MILITAIRE DE St. FERDINAND D'ESPAGNE,
CHEVALIER DE LA COURONNE DE FER D'ITALIE,
MEMBRE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTES
ET PAR MADAME ANNE CHARLOTTE
VIRGINIE CALISTE DE LAITRE DE TILLY SON ÉPOUSE.
LES FRÈRES GRENTE DE HAMBYE M'ONT FAITE.

 
         
 

On voit sur cette cloche les armes de la famille de Bonnemains, qui sont de sinople à deux tours d'argent à la cotice d’or, chargée de trois étoiles d’azur, adextrée d’un lion couché d’or, soutenu de deux sabres d’argent à poignée d’or, renversés et croisés en sautoir ; bordure de gueules. L’église possède un calice en argent qui porte en exergue sur le pied : LE LIEUTt Gal BONNEMAINS A L’EGLISE DE MONTAIGU. 1840

J’ai relevé dans l’église plusieurs inscriptions tumulaires : Memento mort...

 
         
   CY GIST LE CORPS DE
M° JACQUES LUCAS Ptre CURE DE CE LIEU
DECEDE LE 13e JOUR DE JUILLET 1643

CY GIST LE CORPS DE Me MICHEL LEMERCIER
PRESTRE CURE DE MONTAIGU DECEDE LE 24 AVRIL 1711
OMNIA SUA DEDIT PAUPERIBUS ET ECCLESIAE

CY GIST MADELAINE BLOUET
DECEDEE LE 16 MARS 1735

CY GIST LE CORPS DE Me THOMAS
PREVEL PRESTRE
DECEDE LE 2 7bre 1741 AGE DE 66 ANS
PA – AVE CY GIST LE CORPS DE GEORGES PREVEL
QUI DECEDA
LE QUATRIEME DE JANVIER 1703
 

PIERRE LECOYESONNOYS
CURÉ AOUST L’AN 1622 PATER NOSTER

 

CY GIST LE CORPS DE GUILLAUME DUFOUR
CURE ET TITULAIRE DE LA CHAPELLE NOTRE DAME
DE CE LIEU DECEDE LE 3 FEVRIER 1721

TOMBEAUX DE RICHAR PREVEL DECEDE LE 28
MARS 1739 AGE DE 58 ANS
PA + AVE

ET DE ANTOINETTE BOSQUET
SON EPOUSE DECEDEE LE 30 AOUT 1764 AGEE
DE 71 ANS. Pr


 
         
 

On voit dans le chœur la pierre tombale de


LEONOR ELISABETH DE POILVILLAIN
FEMME DE GUILLAUME LOUIGLU
CONSEILLER DU ROI, GARDE DES SCEAUX
DU BAILLIAGE DE COTENTIN A COUTANCES
L'AN 1696.
 
     
 

Il existe sous l'église de Montaigu un caveau qui servait de lieu de sépulture aux seigneurs de Montaigu et aux membres de leur famille. Il a la forme d'un trapèze, et se prolongea partir du milieu du chœur jusque sous la chapelle septentrionale. Sa longueur, vers l'ouest, est de 6 m 92 c, vers l'est, de 8 m 19 c, et sa largeur est de 4 m 38 c. Il est éclairé par deux soupiraux donnant sur le cimetière. L'escalier qui y conduit a son entrée dans le chœur. On y remarque des chantiers en pierre dans lesquels étaient scellées des barres de fer sur lesquelles on déposait les cercueils en plomb, après les avoir descendus à l'aide de crochets en fer retenus à la voûte. Des lampes suspendues à cette voûte restaient allumées pendant les quarante jours qui suivaient la sépulture des seigneurs de Montaigu. Les registres de l'église indiquent quels sont ceux qui, dans les XVII° et XVIII° siècles, ont été inhumés dans ce caveau. Ce sont les quatre enfants de messire Sébastien de .Montaigu et de noble dame Jeanne-Marguerite de Beaufils, son épouse. On y déposa aussi, en l'année 1715, le cœur de Sébastien de Montaigu, mort à Saint-Germain-en-Laye, et en 1775, le corps de Louis-Anne de Poilvillain.

L'église est sous le vocable de saint Martin. Elle était comprise dans l'archidiaconé du Val-de-Vire et dans le doyenné de Gavray. Le patronage était laïque, et le seigneur du lieu présentait à la cure, qui était taxée à 30 livres pour décime. Le curé était seul décimateur dans le XIII° siècle, et il le fut jusqu'à la fin du XV°; mais alors Geffroy Herbert, évêque de Coutances, donna les dîmes de la paroisse de Montaigu et celles de plusieurs autres paroisses à la commune capitulaire.

Il y avait dans le château une chapelle que Richard de Montaigu avait fondée dans le cours du XIII° siècle, et qu'il avait dotée de revenus que recevait le curé. Je ne l'ai point visitée; mais elle existe encore, et a été depuis quelques années transformée en bâtiment d'exploitation : elle était sous l'invocation de Notre-Dame.

 
     
 

© Marie-Thérèse MAROCCO Clocher de France

 
     
   

MONTAIGU LES BOIS
  CC 34.10 DU BOCAGE COUTANCAIS
   
  Montaigu-les-Bois, Mons acutus
         
 
Revue monumentale et historique
de l’arrondissement de Coutances
Renault, « Annuaire du département
de la Manche » 1854 et additifs de 1861

 

La paroisse de Montaigu-les-Bois a été le berceau de la famille Montaigu, si riche et si puissante en Angleterre, et dont le duc de Manchester se fait honneur d'être descendu. Drogon de Montaigu accompagna Guillaume, lorsque ce prince, à la tète de tous les barons normands, alla conquester l'Angleterre Il prit une part si distinguée à cette conquête, que Guillaume le récompensa par la concession de plusieurs fiefs : il eut des descendants aussi bien en Normandie que dans le pays conquis.

Sa famille a possédé en Normandie la seigneurie de Montaigu-les-Bois jusqu'à la mort de Sébastien de Montaigu, arrivée à Saint-Germain-en Laye, dans les premières années du XVIII° siècle.

 

Sébastien de Montaigu étant décédé sans postérité, sa seigneurie passa dans la famille des Poilvillain, comtes de Cresnay, par le mariage de sa sœur avec Georges de Cresnay.

 

Montaigu-les-Bois, CPA collection LPm 1900

 
     
 

Plusieurs membres de la famille de Montaigu se distinguèrent au service de la France sous le règne de Philippe-Auguste, de Philippe-le-Hardi et de Philippe-le-Bel. On en vit, à la bataille de Poitiers, combattre contre leurs parents d'Angleterre.

Un des membres de la famille anglaise, Guillaume de Montaigu, épousa la belle comtesse de Salisbury, pour l'amour de laquelle Edouard III institua l'ordre de la Jarretière . En parlant de Guillaume de Montaigu et de Gautier de Mauny, qui combattaient pour Edouard, roi d'Angleterre, contre les Ecossais, le chroniqueur Froissard dit : « Ils étoient demeurés pour tenir la frontière plusieurs apperts chevaliers, bacheliers et escuyers, entre lesquels messire Guillaume de Montaigu et messire Gautier de Mauny sont bien à rementevoir (à rappeler). Ils faisoient souvent de hardies entreprises, de belles chevauchées, dont ils acquirent grand grâce devers le roi et les barons d'Angleterre. »

Sous le règne de Henri II, duc de Normandie et roi d'Angleterre, Roger de Montaigu devait le service militaire au château de Gavray.

 

Lorsque Philippe-Auguste réunit la Normandie au royaume de France, Guillaume de Montaigu devait, avec deux autres seigneurs, le service de trois chevaliers et demi pour la garde du même château : ... et Guillelmus de Monte acuto debent servicium trium militum et dimidii ad custodiam castrie de Gaureio, quando rex est in exercitu.

La famille de Montaigu continua à être tenue de faire le service, ainsi que nous l'apprend un acte de 1327, dans lequel on lit :

     
  « Guillaume de Montagu tient du roy nostre sire le quart d'un fieu de chevalier assiz en la paroisse de Montagu et le tient du roy nuement et en doit service au chastel de Gavray 10 jours à la seconde porte du dict chastel en temps de guerre et pour ycelui service prent le dict Guillaume à la forêt de Gavray pour son arde (chauffage) pour le dict fief de Montagu cest assavoir de chacun arbre où il y a trois… si son coupeur y pouvet avenir de dessus la roè de la charrette o une coignée de trois pieds et demi de manche. Item tout bois qui ne porte fruit et feuille il pouvet couper par pied et fait ces choses tous les jours de lan le dict Guillaume par toute la forée. Item le panage de ses porcs franc et quitte pour lusage de son hôtel par toute la forêt. Item tous ses hommes quittes ès foires et marchés de Gavray et pour ycelle quittance des dicts hommes le roy prent 5 s. de rente le jour St. Martin desté sur le dict fieu de Montagu et sont payés par la main du prévost. Item les dicts hommes sont quittes au moulin fouleur de Gavray par un denier de chacune verge de drap. Item le dict Guillaume est patron de l’eglise de Montagu et de la chapelle du manoir au dict Guillaume laquelle est annexée à leglise de la ville et vaut 35 liv. au dixiesme. Item ce que le. dict Guillaume a en la foire de Gavray vaut tant pour luy que pour ses gens 25 liv. tournois bon an mal an. »  

On ne retrouve à Montaigu-les-Bois aucunes traces d'un ancien château fort. Ce qu'on nomme l'ancien château est sur un terrain uni, et n'a jamais dû présenter un point de défense. Le manoir est placé près d'un petit ruisseau dont les eaux remplissent l'étang.


J'ai rencontré dans M. l'abbé Lefevre, curé de Montaigu-les-Bois, lorsque je visitai son église, et appelé depuis à la cure de Saussey, un guide aussi instruit qu'obligeant. Il m'a fourni des renseignements fort intéressants, et je le prie d'en recevoir mes remerciements sincères.

 
         
   

MONTAIGU LES BOIS
  CC 34.10 DU BOCAGE COUTANCAIS
   
  Lorbehaye, Orbahaya
         
 

L'église Saint Georges, de Lorbehaye

 
 
 
 
Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances
Source : Renault, « Annuaire du département de la Manche »
1854 et additifs de 1861
 
 

 

L'église tombe en ruine : elle offre un carré oblong, et n'a pas de chapelle. La couverture est partie en essente et partie en chaume.

La nef est du XI° ou XII° siècle. Le mur septentrional a été retouché ; mais on y remarque encore des assises de pierres disposées en arête de poisson, ainsi que deux fenêtres, longues, étroites et cintrées : elles n'ont qu'une largeur de 18 à 20 centimètres.

Les autres fenêtres qui éclairent l'église sont de forme carrée, et datent de la première moitié du XVIII° siècle (1744).

Le mur absidal est à pans coupés.

Au-dessus de la porte occidentale, le mur est percé d'une fenêtre étroite et cintrée. Ce mur a subi des reprises, mais la fenêtre primitive a été conservée.

La tour est placée au sud de l'église et à l'extérieur. Sa forme est carrée, et elle se termine par un petit toit à double égout. On lit sur un des murs : Fait faire par Sébastien Le Hodey, 1694.

Le plafond, au-dessus de l'autel, offre l'image des douze apôtres. La vierge est au milieu, et au-dessus on reconnaît la figure de Jésus-Christ.

Dans le mur absidal, derrière l'autel, on remarque, dans un encadrement qui date de 1756, saint Georges à cheval, terrassant le démon sous la forme d'un dragon.

 
         
 

La cloche porte l'inscription suivant


L'AN 1754, J'AI ETE BENITE PAR M°
MICHEL JULIEN MAUPOINT, PTRE ET CURE DE CETTE
PAROISSE ET NOMMEE CELESTE PAR M°
CHARLES FELIX DE POILVILLIN
CHEVALIER SEIGNEUR ET PATRON
DE SOURDEVAL, STE CECILE, LES CRESNAYS, LA BOTTIERE,
DE CREUX, DES VAUX ET AUTRES TERRES ET SEIGNEURIES,
LIEUTENANT GENERAL DES ARMEES NAVALES
DE SA MAJESTE,
COMT LA COMPAGNIE DES GARDES DU PAVILLON,
CHR DE L'ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE ST-LOUIS.
ET PAR NOBLE DAME JEANNE CELESTE DE ROBIOU,
DAME DE LA LANDE D'AIROU,
EPOUSE DE NOBLE HOMME MESSIRE

MALO AUGUSTE LOCQUET DE GRANVILLE,
ECUIER SEIGR ET PON DE LA LANDE D'AIROU,
BOURGUENOLLES ET AUTRES LIEUX,
CAPITAINE DE CAVALERIE .

 

Sur deux pierres tumulaires, j'ai lu :


CY GIST LE CORPS DE
M° GUILL. LE HODEY PRESTRE DÉCÉDÉ LE
XXVIII DECEMBRE 1722.

CY GIST LE CORPS DE FRANÇOIS
LE HODEY PRESTRE DÉCÉDÉ
LE XXI D'AVRIL 1730
PATER AVE.

 

L'église était sous le vocable de saint Georges, et payait 30 livres de décime. Elle dépendait de l'archidiaconé du Val-de-Vire el du doyenné de Gavray. Le patronage était laïque, et le seigneur du lieu présentait à la cure. Le curé était seul décimateur, Rector percipit omnia.

 

Aujourd'hui, la paroisse de Lorbehaye est réunie à celle de Montaigu-les-Bois, pour le temporel et le spirituel.

 
 
 
 

D'après le registre des fiefs de Philippe-Auguste, Guillaume de Montaigu tenait du roi ce qu'il possédait à Lorbehaye : Guillelmus de Monte acuto tenet inde (de rege) hoc quod habet apud Orbam haiam.

Lorbehaye dépendait de la baronnie de la Colombe, dont le château s'appelait le Château de la Roche-Tesson, du nom de la famille Tesson, illustre longtemps avant la conquête de l'Angleterre. Aussi lit-on dans un aveu du XIV° siècle que : « Pierre de Montagu tient le fié de Lorbehaye par le quart d'un fié de haubert franchement o cour et usage de M. la Roche-Tesson par hommage et vaut 40 livres. » Ce fief noble appartenait, en 1689, à Sébastien de Montaigu.

 
         
   
  MONTAIGU LES BOIS
  CC 34.10 DU BOCAGE COUTANCAIS
   
  PEPINIERES
         
 

Annuaire des

cinq département Normand

Visite des Pépinières en 1885.

 

MONTAIGU-LES-BOIS.

 

Notre seconde et dernière visite a été pour les vastes pépinières de M. Durand.

 

Les jeunes plants, au nombre de 38,000, sont cultivés dans trois pépinières placées, à différentes expositions, en terrain argileux léger.

 

La première pépinière que nous avons visitée, inclinée au nord-ouest, a une étendue de 25 ares et renferme 5,000 pieds d'arbres en greffes, de cinq ans, d'une belle venue.

 

La deuxième pépinière a une étendue de C0 ares, est inclinée à l'est et renferme 1,500 arbres en greffes de six ans, et 4,000 en greffes de quatre ans. 3 ares sont consacrés au semis fait à la volée et au repiquage du jeune plant.

 

Dans celte pépinière, 2 ares sont consacrés aussi à la culture bien entendue de charmilles , épines et chênes. Nous avons retrouvé là, comme chez M. Turgot, la culture des légumes dans le jeune plant : carottes, betteraves et haricots nains.

 

 

CPA collection LPM 1900

 

 
         
 

La troisième pépinière, d'une étendue de 60 ares, avec pente assez rapide vers l'ouest, renferme 11,000 jeunes sujets de quatre ans, non greffes, 300 en greffes de deux ans, et 12,000 en greffes d'un an.

 

Ces derniers sont réellement admirables, le résultat dépasse tout ce que l'on peut imaginer; les greffes ont une hauteur moyenne de l,80.m M. Durand pratique le cassement, nous lui avons conseillé le pincement comme plus avantageux.

 

Les espèces cultivées par la greffe sont au nombre de cinq : Luco ou Derouet, Amer-Doux, Costard, Belle-Ente et Belle-Fille.

 

Les procédés de culture, les soins, la disposition du plant et les résultats étant absolument les mêmes que ceux de M. Turgot, il est inutile de me répéter.

 

Ces deux cultivateurs pratiquent la greffe en pied, ces arbres étant les seuls demandés. Ils ne pratiquent la greffe en têle qu'exceptionnellement el sur commande.

 

M. Durand, qui a succédé à son père, cultive les arbres depuis plus de trente ans. Sa vente , qui est en moyenne de 11,000 sujets par an, est très-rémunératrice et, par l'exemple, devrait engager les cultivateurs intelligents à se livrer à cette industrie, surtout en ce moment où les bons plans sont très-recherchés.

 

Je termine, Messieurs, en vous recommandant ces deux laborieux et habiles praticiens. Ils ont bien mérité la récompense que certainement vous leur accorderez. Ce sera pour eux un souvenir et un précieux encouragement.