LENGRONNE
  CC 34.05 DU BOCAGE COUTANCAIS
   
  Lengronne, Ingronia, Lingronia
         
 

Lengronne vers 1960, collection CPA LPM

 
         
 

La formation de la commune


Lengronne doit tirer son origine du scandinave Land Grôn, Lengronne, la Terre Verte (même origine que Langrune dans le Calvados et que Groënland).


La paroisse Saint-Nicolas de Pont-Flambart est annexée à Lengronne depuis 1803. Son église, maintenant détruite, appartenait à l'abbaye de Hambye.

 
     
 
 
     
 

L’église Saint-Ouen 1854

Dans « Annuaire de la Manche »

Article de Mr RENAULT


L’église, qui a la forme d’un carré oblong, n’est pas sans intérêt.

 

Le mur du chœur et celui de la nef, vers le sud, appartiennent au XI° ou XII° siècle. Quoiqu’ils aient subi des reprises, ils offrent encore quelques assises d’opus spicatum. Plusieurs contreforts ont peu de saillie, et sont aussi de la même époque. Un rang de modillons simples règne au sud, au dessous de la corniche du mur du chœur.

 

Le mur méridional de l’église est percé de deux portes qui attirent l’attention du visiteur. L’une est cintrée, et son architecture, ornée d’un triple zig-zag, repose sur des colonnes romanes. L’entablement qui surmonte ces colonnes et forme imposte est festonné ou denticulé, ornement qu’on trouve souvent dans les églises romanes.

 

L’autre porte appartient à l’époque de transition. Elle est à ogive, et présente une archivolte, pareillement ornée d’un rang de dents de scie.

 

Le chœur est voûté en pierre, et les arceaux croisés de la voûte viennent tomber sur des colonnes engagées dont les chapiteaux sont ornés de volutes ou de fleurs enroulées. Cette partie de l’église est du XIII° siècle.

 

Intérieur de L’église

 

L’arc triomphal est à ogive. Une autre voûte, dans le même style et avec les mêmes caractères que celle du chœur, existe au-delà de celle-ci, vers la nef. Elle a sans doute fait partie d’une tour qu’on aura supprimée pour la reporter à l’occident, où elle est aujourd’hui, à l’extrémité de la nef. On lit sur cette tour le millésime de 1821. Ce doit être la date de sa construction

 

Il existe un télégraphe dans l’étage supérieur de cette tour.

 

Toutes les fenêtres sont rondes et d’une époque récente.

 

La nef est voûtée en bois. Le mur absidial est droit et percé d’une fenêtre sans caractère, et qu’on a bouchée.

 

Une crédence, avec une arcade en accolade, se remarque dans le mur septentrional de la nef.

 

L’église est sous l’invocation de Saint-Ouen. Elle dépendait de l’archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Cérences, et payait 28 livres pour décime. Dans les XIII° et XIV° siècles, l’évêque de Coutances avait le patronage de l’église : ecclesie de Ingronia patronus est episcopus. D’abord, le chanoine prébendé fut seul décimateur, et le curé n’avait que le casuel, ce qui lui valait 30 livres, et valet pro rectore XXX lib. Plus tard, le curé eut des terres aumônées et plusieurs autres revenus. Un Thomas Lerebours, dans le cours du XIV° siècle, lui devait surtout, à titre d’hommage, un pain d’un denier et une poule, unum panem unius denarii et unam gallinam. Alors la dîme se partageait en deux portions.

La grande portion appartenait au chanoine prébendé, et, dans les derniers temps, il avait le patronage de l’église, présentait à la cure, et n’avait que le tiers de la dîme. L’autre portion, qui avait été donnée par les seigneurs de Chanteloup, appartenait à Robert Paynel.

 

Lorsqu’en 1338, l’évêque Guillaume de Thieuville régla, d’accord avec son chapitre, la prière capitulaire, le chanoine prébendé de Lengronne eut sept psaumes à dire, et la présentation aux bénéfices pendant quinze jours.

 
     
 

L’église de Lengronne