GAVRAY
  CC 34.02 BOCAGE COUTANCAIS
   
  FOIRE SAINT-LUC
         
 

Le bourg , jour de foire; CPA collection LPM 1900


Leopold Delisle précise : Richard Cœur-de-Lion y possédait trois foires. Mais en 1198, elles ne furent d’aucun profit, à cause de la guerre qui désolait le pays. Le comte de Mortain, Jean, plus tard, Duc de Normandie et Roi d’Angleterre, venait de dévaster les moulins de Gavrai – En 1395, Raoul Chaalon prenait 42 deniers de rente sur la foire Saint-Lucas à Gavrai.

 

Les droits de coutume furent cédés en 1697 à Louis Alexandre de Bourbon (1678 -1737), enfant naturel de Louis XIV et de la Marquise de Montespan, reconnu en tant que comte de Toulouse.

 
     
 

Gavray la lande, jour de foire; CPA collection LPM 1900

 
     
 

Le maire annonce le 21 juin 1840

 

« que le champ de foire Saint-Luc a besoin de réparations pour la tenue des foires Trinité et Saint-Luc. Ces réparations sont urgentes et indispensables. Les foires de Gavray, spécialement celle qui a lieu le 18 octobre, sont considérables et acconduisent quantité de marchands de toute espèce. Ces marchands ne peuvent s’établir avec leurs tentes que fort difficilement et dans le temps de pluie, leurs tentes regorgent d’eau et le public ne peut plus les visiter sans avoir de la boue à mi-jambe. Pour remédier à ce grave inconvénient, il est de toute nécessité de faire des redressements et des empierrements sur le dit champ de foire saint Luc afin de placer commodément des marchands qui sont établis là pendant cinq jours et payent certains droits de terrage ».

 

Monsieur Gritton, maire de Gavray, au conseil municipal du 9 août 1886 :

 

« tout le monde connaît l’importance de la foire Saint-Luc qui peut être considérée comme la plus importante du département au point de vue des transactions sur les bestiaux, les chevaux, les marchandises de toute sorte qui y sont présentées. De nombreux étrangers anglais, italiens, etc. viennent disputer à nos nationaux l’élite des animaux exposés en vente et tous les acheteurs laissent dans le pays des sommes considérables »

 

Les instituteurs de Gavray parlent de la foire dans la conférence pédagogique de 1913

 

« la foire dure 3 jours : le 1er jour a lieu le marché aux bestiaux ; les rues et les places en sont remplies à ce point qu’il est impossible de circuler. Le 2e jour les boutiques se réunissent sur « la lande Saint Luc ». A côté des cirques, des loteries, des théâtres et des chevaux de bois, les commerçants dressent des tentes, cuisent de la viande en plein air, vendent du pain et des boissons. Le 3e jour la fête se continue sur la lande. La foire Saint Luc était la plus importante de l’arrondissement. Elle tend a diminuer d’importance à cause des foires de La Haye-Pesnel et de Folligny ; ces deux villes ayant le train tout près, sont plus favorisées que Gavray avec le tramway »

 

La conférence fait ensuite allusion à une des distractions préférées des Gavrayens le Ressort, je cite :

 

« le Ressort, c’est le lendemain de la foire Saint Luc. C’est une fête foraine (chevaux de bois, loteries, ménageries) qui aura complètement disparu dans quelques années»


 
     
 

Les rotisseurs jour de foire; CPA collection LPM 1900

 
     
 

Article daté du 29 octobre 1916 :

 

« Cette foire, qui est l’une des plus importantes du département, était cette année plus forte qu’en 1915 et presque l’égale de celle de 1913. À la montre, mardi, on a compté 2 500 bêtes à cornes et 600 chevaux ; à la foire, s’il y avait peu de bêtes à cornes et peu de moutons, par contre, on comptait plus de 1 500 chevaux et 400 petits porcs. Comme d’habitude les marchands et herbagers étaient très nombreux, en particulier tous les gros fermiers du Bessin et du Pays d’Auge étaient là. On comptait près de 1 000 bœufs, un certain nombre déjà gras. Les prix étaient très bien tenus et nombre de couples furent vendus à des prix variant entre 1 300 et 1 600 francs. Pour les bœufs à point on comptait 1,10 et 1,15 le kg, poids vif. Pour ceux plus maigres en comptait de 0,85 à 1 franc. Les vaches d’herbages étaient également très recherchées, on les payait selon jeunesse et qualité de 350 à 650 francs chacune, soit 0,80 à 0,95 le kg, poids vif, les 150 amouillantes[1], mais peu étaient prêtes à faire veau. Le comité de remonte fit un important achat de 42 chevaux d’âge à tous prix variant entre 1 000 et 1 500 francs. »

 

Extrait du journal hebdomadaire « le courrier de la Manche » du 22 octobre 1938

 

Que de l’avis général, la foire Saint- Luc à Gavray a connu cette année une animation nettement supérieure à celles des années précédentes. L’on put s’en rendre compte lundi à la gare de Cérences où la circulation fut extrêmement intense, mais parfaitement organisée grâce à un service d’ordre impeccable. 128 wagons furent chargés pour toutes les directions. On évalue entre 1900 et 2000 le nombre d’animaux qui furent embarqués. Sur le champ de foire, il y eut au moins 3000 têtes de bétail. Mardi, jour même de la foire, de nombreux promeneurs se rendirent aussi à Gavray, où ils passèrent quelques heures sur la lande Saint-Luc, où il y avait de nombreux marchands, quelques tentes, deux rôtisseurs de gigot. Des tas de citrouilles (quelques-unes énormes) remplaçaient les melons de la foire de Lessay.

 
     
 

La montre jour de foire; CPA collection LPM 1900

 
     
 

Jour de foire; CPA collection LPM 1900

 
     
 

La remonte jour de foire; CPA collection LPM 1900

 
     
 

La montre jour de foire; CPA collection LPM 1900