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La Baleine, CPA colection LPM 1960 | ||||||||||||
Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances Renault, « Annuaire du département de la Manche »1854 et additifs de 1861
L'église de la Baleine est située dans un vallon, sur la rivière de Sienne. Elle offre la forme d'un carré oblong, et n'a point de chapelles.
La nef au nord n'est pas éclairée; les fenêtres de l'église sont insignifiantes; une seule est à ogive subtrilobée.
Le chœur est voûté en bois ; dans la nef, au lieu de voûte, on trouve un plancher droit.
Le modeste clocher, qui ne se compose que d'un petit toit pointu, couvert en essente, s'élève entre chœur et nef.
L'église est aussi couverte en essente.
Le contre-retable avec son entablement et ses colonnes, couvertes de vignes et de grappes de raisin, est d'un très mauvais goût.
On remarque sur les murs de l'église la bande seigneuriale, avec des armes qui sont celles du seigneur du lieu et des patrons de l'église. La croix du cimetière porte la date de 1685.
L'église est sous le vocable de saint Pierre; elle dépendait de l'archidiaconé du Val-de-Vire et du doyenné de Gavray, et payait 38 livres de décime. Le patronage appartenait à l'abbaye de Savigny. Les moines de Mortain avaient deux gerbes, et le curé avait la troisième avec l'autelage ou casuel et environ deux acres de terre aumonée. Dans le XIII° siècle, la part du curé lui valait dix livres : Moniales de Moritonio percipiunt duas garbas integre ; rector terciam cum altalagio et circa duas acras terre elemosine et valet x lib.
Il y avait dans la paroisse une chapelle sous le vocable de Notre-Dame. Cette chapelle est aujourd'hui en ruine.
On comptait deux fiefs nobles à la Baleine; l'un appartenait à Siméon de Saint-Germain, écuyer, seigneur de la Baleine, de Regnéville, de Montjavon et autres lieux; l'autre, à Jean de Bilheut, écuyer, sieur des Loges.
Le moulin banal rapportait 100 livres de revenu.
Les Saint-Germain, seigneurs de la Baleine portaient de gueules au chevron d'argent, accompagné de trois besans de même, deux en chef et un en pointe. | ||||||||||||
La litre funéraire Source : "Note dans l'église" Cette litre laisse apparaitre une bande en détrempe noire qui coure sur toute la longueur du mur pignon de la nef.
De chaque coté de la porte d'entrée principale sont peintes les armoiries (voir photo) de Simon de Saint-Germain, chevalier, seigneur et patron de la Baleine, qui portait : "de gueules, au chevron d'argent, accompagné de trois besants d'argent" et de son épouse Léonor Bernard : "de gueules à deux fasces d'argent accompagnées de trois molettes d'éperon de même , posées 2 en chef, 1 en pointe".
Le couple est décédé entre 1711 et 1733. L'usage nobiliaire voulait que l'on peigne une bande noire en signe de deuil sur toute la surface du corps de l'église, tant en dedans qu'en dehors, avec de place en place, les armoiries du défunt seigneur patron présentateur. |
Les armes figurant sur la litre funéraire | |||||||||||
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La Baleine, l' église Saint Pierre, cliche Clocher de France | ||||||||||||
Procès-verbal d’Assemblée (Le procès-verbal authentique n‘a pu être retrouvé)
Cahier de doléances (Ms. Greffe du Tribunal de première instance de Coutances pièce N° 395. Original signé. Inédit.) Cahier des plaintes, doléances et remontrances de la paroisse de La Baleine.
Si on examine encore ses autres charges personnelles, elle est la plus vexée dans ses servitudes par rapport aux droits et devoirs seigneuriaux, et paye annuellement une quantité de rentes seigneuriales à différents seigneurs et abbayes ; et notamment l’abbaye de la Blanche près Mortain, comme titulaire, emporte annuellement les deux tiers des dîmes de cette paroisse, dont les pauvres ne tirent aucun secours ni soutien ; ainsi on peut le dire, de quelques cotés qu’on l’envisage, elle est, comme nous l’avons dit ci-dessus, la plus pauvre et la plus malheureuse qu’on connaisse.
1°) Que, par une juste répartition, elle aura une diminution sur ses impôts ;
4°) La communauté de la Baleine demanderait aussi la suppression des banalités , et d’être affranchie des droits de gabelle qui surchargent considérablement le public ;
5°) Il serait avantageux que la taille fut (territoriale ?) et que la capitation ne fût que pour ceux qui ont du mobilier, parce que toutes fois cette capitation roturière ne serait proportionnée qu’à celle des nobles ; elle ne refusera point à contribuer aux difficultés des finances, mais elle pense que sans nouvelles impositions on peut trouver des ressources chez les gros bénéficiers ;
6°) La communauté a l’honneur de représenter que les droits d’actes, de tutelle, sont exorbitants ; très souvent les meubles des mineurs, ne suffisent pas pour les acquitter, et souvent les tuteurs sont hors d’état de les avancer ; ces actes devraient être donnés aux notaires des lieux, sans qu’il fut besoin d’homologation, et la communauté de la Baleine espère qu’on fera droit sur cet objet, et qu’on devrait supprimer les priseurs-vendeurs qui souvent impunément multiplient leurs vacations ;
7°) La communauté représente également que les droits des contrats sont si considérables, surtout pour les contrats de mariage, que la fortune de la plupart ne leur permet pas d’en passer que très peu devant les sieurs notaires ;
8°) Ladite communauté réclame les Etats provinciaux de Normandie, et que les deux premiers ordres contribuent comme le tiers état au fardeau de tous les impôts, en raison des forces respectives d’un chacun
9°) Elle demanderait aussi qu’il lui fût fait par les seigneurs propriétaires des lieux un passage solide, pour avoir sortie avec voitures, tant pour le transport du peu de denrées qu’elle pourrait avoir, que pour aller chercher des engrais de mer qui lui sont si nécessaires, demeurant constant qu’elle n’a aucune sortie que sur la rivière de Sienne ;
10°) Cette même communauté espère qu’on la rétablira dans ses droits sur la forêt de Gavray, en apparaissant de ses titres, qui ne lui ont été accordés qu’en considération des pertes qu’elle en souffrait ; 11°) Elle demanderait encore qu’on ferait supprimer quantité de colombiers ou volières, la quantité de pigeons causant un tort considérable aux grains ;
12°) Et en cas de suppression de quelques officiers, il est juste de les rembourser de leurs offices, et non pas sur le pied des évaluations qu’ils en ont faites ; ces évaluations ne peuvent point être faites librement.
Le présent cahier fait et signé après lecture faite, coté et paraphé par nous dit Dupont, et un double d’icelui resté à la municipalité.
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