LES CHAMBRES
  CC 33.12 GRANVILLE TERRE ET MER
   
  LE GRIPON
 

 

 

 
 

Histoire de la commune

Pigeon, "Diocèse d’Avranches",

dans Mémoire société académique du Cotentin, t. 5, 1887, p. 364

 

En 1826, Le Grippon a été rattachée aux Chambres.

 

Cette paroisse eut un des plus anciens châteaux de la sergenterie : c’était un castrum souvent cité dans le cartulaire de la Lucerne, en 1143. Situé au milieu des eaux, à la jonction des routes de Coutances à Avranches et de Bayeux à Genets, il était entouré de sa chapelle, de son église, d’un ancien hospice pour les pèlerins, et d’un colombier. Le castrum a disparuau XVII° siècle et a été remplacé par une grande maison où il reste d’ancien qu’une cheminée, et un escalier porté sur des colonnes

 

 
 

Le fief du Gripon

Société d’archéologie de la Manche

Mélanges – deuxième série, 1973, p. 66

 

Le sergenterie du Gripon

 

Confirmation du Roy, de l’union de teneure, mouvance et féodalité, et autres droits de la terre et fief de la Mouche, relevant de la baronnie de Moyon, vendue par le sieur comte de Saint-Pol, au sieur du Grippon pour estre unie et incorporée au fief du Grippon relevant de sa Majesté (1617)

 

En 1396, chacune des sergenteries de l'avranchin fut taxée pour payer des rançons. Le document en question nous renseigne sur les paroisses composant la sergenterie mais aussi sur l'importance économique de ces paroisses. Malheureusement l'auteur Albert Percepied ne donne pas d'indication sur la provenance du document en question.

 

Ainsi, la ville d'Avranches était taxée à 92 livres. Voici ce qu'il en est pour les paroisses de la sergenterie : Bouillon, 14 l ; Karolles, 5 l ; Ronton, 14 l ; Monviron, 11 l ; la Rochelle, 14 l : Chamservon, 17 l ; les Chambres, 7 l ; le Gripon, 6 l ; la Mouche, 6 l ; la Luzerne, 17 l.

 

Avranchin monumental et historique, Volume 2

 Par Edouard Le Hericher 1845

 

L'origine de la seigneurie du Grippon doit être cherchée dans celle de Subligny. Or il y avait un Subligny à la Conquête, li sire de Solignie, à moins qu'elle ne se rattache à la famille des seigneurs d'Avranches. En effet, Gilbert d'Avranches avait une sœur, Denise d'Avranches, qui épousa Hasculphe de Subligny. En 1170, Hasculphe hérita des biens de Gilbert d'Avranches. Mais dès 1143, il possédait le Grippon, puisque, dans sa charte de cette année en faveur de la Luzerne, il donne:

 

« In Gripone decimam de omnibus redditibus ad castri dominum

pertinentibus et unum burgensem. »

 

Cette donation fut répétée et complétée en ces termes:

 

« Apud Grippum decimam omnium redituum ad idem castrum pertinentium

cum decima ferie ejusdem ville ex dono Asculfi. de Suligneio. »

 

A la fin du xir siècle, la fille de Hasculphe, Lesceline, était dame du Grippon comme héritière de son père. Elle épousa Foulque Paisnel, et la seigneurie du Grippon passa dans cette illustre maison. Cette dame est mentionnée plusieurs fois dans les Rôles de l'Echiquier: 1180. Rie. Silvanus red. cp. de exitu terre domine de Gripon pro jurea facta super eam de Escaetis. scil. de Castanearia et pro prato et feria S. Andree et pro prepositura de Abrincis xxx. — 1198. Liescelina de Griphon lxxiiij /t. deb. de Ansgot Plate Coille. — Rob. Murdac r. cp. de c. so. versus Liescelinam de Gripon. — Rog. de Fontibus r. cp. de xxiiij de terra Liesceline de Gripon. » Guillaume Paisnel la possédait en 1237, car il s'intitule Dominus du Grippon dans une charte de cette année. Son fils, Raoul Paisnel, qui porta le nom de sa mère, Petronille Tesson6, lui succéda vers 1254, et à partir de lui les seigneurs du Grippon portèrent le nom de Tesson. Vers le milieu du xive siècle vivait Radulfe Tesson, chevalier, seigneur du Grippon, inscrit au Nécrologe du Mont Saint-Michel7. A la fin de ce siècle, en 1390, Olivier Tesson était seigneur du Grippon. Il eut pour fils Jean Tesson, qui épousa Marie Paisnel, dame de Hocquigny ; il en eut une fille, Catherine Tesson. Celle-ci se maria à Jean de Villiers, chevalier, baron du Hommet. Jeanne sa fille fut mariée à René de Feschal, famille qui posséda plus tard la seigneurie du Grippon. En 1418, Raoul Tesson, fils ou frère du précédent, Jean Tesson, était seigneur du Grippon. Le roi d'Angleterre le déposséda et donna sa seigneurie à un chevalier anglais, Robert Marbury. En 1483, on trouve mention d'Eudes du Grippon, probablement un Tesson : il est appelé « Gardien de pupilles par justice. » Il donna à l'abbaye de Saint-Sever onze sous de rente et une paire de gants, dûs sur une maison de Saint-Sever. Il donna encore en cette année cinq sous pour la pitance des religieux. Vers le commencement du XV siècle, la seigneurie du Grippon était échue à la famille Feschal par les femmes, par Jeanne Tesson, mariée à René de Feschal. En 1535, le seigneur du Grippon était Jean de Feschal qui signa, avec ce titre, l'Aveu que Robert Cenalis fit en cette année à François I" des biens de l'évèché d'Avranches. Il avait fait faire quelques années auparavant le recueil des chartes du château 4. Vers la fin du xvie siècle, la seigneurie du Grippon passa aux le Marchand, aussi seigneurs de Chavoy, l'un desquels a sa tombe dans l'église du Grippon, et l'autre dans celle de Chavoy. En 1677, Elisabeth Le Marchand, fille de Jacques Le Marchand, président au parlement, donna sa main à Louis de Bethune. De ce mariage sortit Hippolyte de Bethune, lequel ne laissa pas de postérité. Les derniers seigneurs furent les Boisgelin, dont l'écusson est peint six fois dans l'église comme symbole du patronage de six églises voisines. La propriété du Grippon est aujourd'hui à M. Lemoine des Mares, qui a restauré l'église et y entretient un prêtre.