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Paynel (Paisnel) d’Hambye, de La Haye, d’Olonde, de Briquebec, de Briqueville (Normandie) : « D’or à deux fasces d’azur accompagnées de 9 merlettes de gueules rangées en orle, 4, 2 et 3 ». (le nombre de merlettes varie : parfois ramené à 6)
Paynel (v. Peynel) (Normandie, vassal du roi de France) : « D’or à deux fasces d’azur à l’orle de merlettes du même ».
(attesté pour Jean Paisnel de Marcq (78) au XIV° siècle) « D’or à deux lions de gueules passants l’un sur l’autre »
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Avranchin monumental et historique Par Edouard Le Héricher 1847 Le nom primitif de cette famille est Pagen, Paganel et Pagenel, Paganellus. C'est l'orthographe du Domesday Book ou du xr siècle; c'est celle des Grands Rôles de l'Echiquier ou du XIeme; une ville fondée en ce siècle, en Angleterre, par le fils de celui qui accompagna le Conquérant, est appelée Newport-Paganel; toutefois, vers ce temps une contraction très-naturelle s'opère. Robert Wace écrit Paienals; la liste de Brompton donne Paynel. La forme moderne est Paynel, Painel, Paisnel et Pesnel. La forme la plus rationnelle est Paynel, c'est celle que nous adopterons.
Les Paynel sont originaires des contrées scandinaves. Ils vinrent avec Hrolf ou Rollon, et Vincent de Beauvais dit que Herold Avenel, compagnon de Rollon , était consanguin des Paynel, des Tesson, des Giffard. Il paraît que la première habitation des Paynel fut les Moitiers-Hubert dans le Lieuvain. Un d'eux s'établit à Hambie, qui fut le berceau des Paynel de la Haye, et cette dernière localité ajouta à son nom primitif de Haya celui de son suzerain. Pour cette famille, comme pour presque toutes les maisons normandes, il faut arriver à l'époque de la Conquête pour trouver des renseignemens historiques. Dès-lors, les Paynel se trouvent partout en si grand nombre, et avec des noms si identiques, qu'il est très-difficile de ne pas confondre les branches et les noms.
Radulfus Pagenel, qui accompagna le Conquérant, fut un seigneur très-puissant en Angleterre. Il ne tenait qu'eu chef; il fut richement recompensé et posséda 10 seigneuries dans le Devonshire , 15 dans le Lincolnshire, 15 dans le Sommerset, d'autres dans les comtés de Glocester, de Northampton, etc. Il fonda à York la Nonnerie de la Sainte-Trinité. De lui descendent les comtes de Hunlley et de Dudley. Robert Wace le cite avec son nom territorial:
Des liiarz i fu A venais Des Mostiers Hubt l'aienals.
Bien que le Domesday ne cite que Radulfus Pagenel, il paraît cependant qu'il y avait à la Conquête un autre Paynel. Orderic Vital parle de Guillaume Paynel qui était à la bataille de Hastings et qui mourut en 1087, ainsi que le Conquérant. Un ancien registre le mentionne en ces termes: « Fet a saver et remembrer ke William Paynel vint ove li Conquer. d'Engleterre et li Conquer. li dona por son service le cunte d'Ewerwyke... Willielm Paynel prist a fame Alice de Romely » Plusieurs Paynel prirent part à la croisade du duc Robert : leurs armes diffèrent un peu de celles des Paynel de la Haye.
Il y a dans le Cartulaire du Mont Saint-Michel une convention entre Guillaume Paynel et l'abbé, souscrite par Michel, évêque d'Avranches, vers 1080, qui prouve que ce seigneur était à la Conquête et qu'il reçut des biens de Guillaume, sans doute après la confection du Survey. Voici l'esquisse de cet acte fait à Baveux, devant la reine Mathilde:
« Si Wilmus Paginellus habet guerram de Ma terra quam rex Anglorum dedit sibi cum femina sua, conventio est quam Hugo de Bricavilla quadraginta diebus illi faciet de guarda vel custodia sese septimum de caballaribus ad suum cibum; et nepos illius Hugonis similiter faciet, si in par âge terram suam tenuerit secundum hoc quod tencbit... Conventio est quam Guilmus Pagineltus nnoquoque anno duodecim qaercus ad suum cois accipiet in Silva de Longa Villa usque ad aquam que dicitur Ars, nec plus habet accipere nisi per abbatem fecerit... abbas de Monte unoquoque anno dat unum provendarium de cera vel viginti solidos et est in cois abbatis dure quale horum maluerit et hoc pro relevationibus de Cantclupo et pro pastura de la Lande. »
Le fils de Radulfus Pagenel, appelé Foulques, fonda dans le comté de Buckingham , l'abbaye de Newport près d'une ville à laquelle il a donné le nom de Newport-Paganel*.
Au commencement du XIeme siècle nous trouvons son successeur Guillaume Paynel, dans un jugement rendu à Rouen en 1113: il s'était emparé de la terre de Raoul Tesson, sicut antenatus, et elle dut être divisée en trois parties. Le lot de Guillaume comprit Percy et ses membra lorice, voisins de l'Honneur de son père Foulques, à Hambie. Guillaume Paynel fonda, en 1145, l'abbaye de Hambie et lui fit des dons à prendre sur sou bois et son château des Moitiers-Hubert. 1l fit l'acte de fondation en présence de ses quatre fils, Hugues, Foulques, Thomas et Jean: on le trouve dans le Neustria et le Gallia.
Le seigneur le plus souvent cité dans les titres du Moyen Age , est son successeur Foulques Paynel. Gilbert d'Avranches, frère de Richard, vicomte d'Avranches, avait une fille Dyonisa, dite de Abrincis, qui épousa Hasculphe de Subligny. Celui-ci eut un fils qui porta le nom de son grand-père et s'appela aussi Gilbert d'Avranches. Ce second Gilbert se nova en mer, en 1170, en accompagnant le vaisseau du roi d'Angleterre. Sa sœur aînée, Lesceline, devint l'épouse de Foulques Paynel: « 1170. Transfretavit rexHenricus il in Angliam non tamen sine discrimine, subsmerso in mari Gislcberto de Abrincis. Fulco Paisnel qui habebat primogenitam sororem ejus successif ei. » Par lui-même Foulques possédait les seigneuries de Bricquebec, de Gacé, de Hambie, de Bréhal, des Fontenay-le-Paisncl, de la Haye-Pesnel. | ||||||||||||
La Haye Pesnel, collection CPA LPM 1900 | ||||||||||||
Il tenait 10 liv. de feodo, comme suzerain du fief d'Ourville en Montmartin et de Mesnil-Rogues. Du chef de sa femme, il était suzerain de la baronnie d'Avranches. Aussi est-il cité à ce titre en plusieurs endroits des Rôles de l'Échiquier : « 1180 , Fulch. Paienel hab. Castaneariam et prata Regis et feriam S. Andrée de dominico Regis. » Il était seigneur du Grippon et de Marcey. En 1135 , il réunit l'hôpital du Repas à celui de la Haye. En 1158, il jura solennellement, devant l'autel de Saint-Michel , d'observer la charte suivante: « Cum Fulco Paganellus calumpniaretur presentacionem presbiteri de Sartilleio et inter ipsum et Robertum abbatem Montis longa esset contentio, tandem ad hoc res deducta est: quod Fulco cum fratribus suis Thoma et Johanne venu ad Montent et omnes concessit elemosinas quas antecessores sui dederunt S. Michaeli, scil. decimam de Servun et decimam de Luoth et decimam terre sue de Ponz et decimam meteerie sue de Cavine et triam vavassorum de Folmuchun, ecclesiam eciam de Sartilleio quam Rann. Avenel avunculus suus dedit Deo et S. Michaeli, quum factus est monachus Montis, quia predicta ecclesia devenu in tenementum ejusdem Fidconis intègre concessit et omnimodo quietam.... et dotemecclesie S. Marie de Tumbahelene... ista omnia per brachium Auberii posuerunt super, altare S. Michaelis et cartam in sigillo Fulconis propriïs signis munierimt. » En 1159, il répara onze arcades de l'aqueduc de Coutances. En 1180, il exhiba un décret royal qui l'exemptait de payer deniers pour ses baronnies de Bréhal et de Hambie. En cette mome année, il était gardien des châteaux d'Alençon et de Roche-Mabile avec un salaire de 300 liv.
Il mourut en 1182: Lesceline resta veuve. Elle figure en son nom dans les Rôles postérieurs à cette année3. Mention y est faite de ses fils, Foulques Paynel, Hugues Paynel4, Thomas de Boillon et Jean Paynel5. Eu 1158, leur père a vaitdonné au Mont St-Michel l'église de Sartilly. La fille de Foulques, Gundrcda, épousa Mathieu de la Ferté. Son fils aîné Foulques fut baron de Hambie, Bréhal, et posséda sans doute les biens propres de son père. Lesceline garda les siens, car elle figure en son nom dans les Rôles de 1184 et 1198. Le successeur de Foulques fut Guillaume Payiiel. Le jeune fils de Guillaume prit en 1220 le nom de sa mère, qui était une Tesson, et le nom passa à la branche dont il fut le chef6. Foulques avait épousé Cecilia, fille de Letitia de Saint-Sauveur et de Jourdan Tesson. Il épousa en secondes noces Agatha , veuve d'un baron de Fougères. De ce mariage naquirent W. Paynel et Foulques, qui prirent part avec les Bretons à la querelle entre Pierre Mauclerc et la reine Blanche. Ce Foulques est le plus historique de la famille pour la HayePaynel. Sous Philippe-Auguste, il tenait Briqueville du Mont Saint-Michel et devait le service d'un chevalier '. Louis ix , âgé de quatorze ans, après avoir pris Saint-James sur les Anglais et les Bretons, vint assiéger dans son château Foulques qui s'y était enfermé avec plusieurs autres Paynel2. Son armée était commandée par un guerrier de haute taille, couvert d'armes noires, miles strenuissimus, qui s'empara de la Haye-Pesnel « ducens Hat/ce dictes Paenel cam infra paucos dies subjugavit3, » ou , selon le chroniqueur Guiart:
Lors priât la Haie Paienel Por S. Lois Jean des Vignes.
Du reste Foulques répara sa révolte : il mourut à la Croisade aux côtés de celui contre lequel il s'était insurgé. | ||||||||||||
Gare de La Haye Pesnel, collection CPA LPM 1900 | ||||||||||||