FOLLIGNY
  CC 33.04 GRANVILLE, TERRE ET MER
   
  LES SEIGNEURS DE LA BESLIERE
   
 

Folligny LaBesliere Eglise Ikmo-ned — Travail personnel

 
   
 

Dans « L’Avranchin monumental et historique »

1845 par Edouard LE HERICHER


Nous avons peu de détail sur les seigneurs de la Beslière

 

Les registres de l’évéché de Coutances nous ont appris qu’au XII° et au XIV° siècle, les patrons de l’église étaient les Thomas de Saint-Planchers. Le comte de Chester possédait le fief de cette paroisse, pour laquelle il rendait hommage au Mont-Saint-Michel. Dans les commencements du XV° siècle, le seigneur était Louis de la Bellière, qui fut dépossédé par le roi d’Angleterre, au profit du sire Nicolas Cononoue, chevalier anglais . Dans la fin du XVI° et dans le commencement du XVII° siècle, cette famille reçut un grand lustre de deux abbés qu’elle donna à la Luzerne. Jean Etheart restaura le tombeau du premier et du plus illustre, et un autre abbé, poète latin distingué, Jean des Noires-Terres l’appelle le noble et excellent abbé de la Bellière. Nous ne pouvons mieux le faire connaître que d’associer ici les récits du Gallia Christiana et du Neustria Pia .

 

Frère Jean de la Bellière, né d’une noble famille, prit l’habit religieux dans le prieuré de Saint-Thomas de la Bloutière, l’an 1584, le 3 de janvier, et il fit sa profession dans le mois de septembre de l’année suivante. En l’année 1599, il reçut l’habit des Premontrés de J. Morisius, docteur en théologie et provincial, dans l’abbaye d’Ardene. Ensuite, il fut fait abbé de la Luzerne par Henri IV, et bénit en 1601 par l’évêque d’Avranches. Il émigra au ciel en 1634 et fut enseveli au milieu de l’église, devant le maître-autel. C’était un homme d’une humilité, d’une piété, d’une ferveur et d’un zèle vraiment incroyables. Comme la renommée de sa vertu se répandait de tous cotés, son autorité fut invoquée par Fr Du Longpré, abbé général des Premontrés, pour qu’il visitat quatre monastères de son ordre, Beauport, Belle-Etoile, Ardene et Mondée. Le roi de France confirma cette délégation. Il réforma son monastère tant au spirituel qu’au temporel et il en augmenta considérablement les revenus.

 

Il eut pour successeur son neveu, François de la Bellière, docteur en théologie, visiteur de la province ; son oncle avait résigné l’abbaye en sa faveur en 1621. Il imita ses vertus en recevant sa dignité et il lui éleva un tombeau. Il fut inhumé à la droite de son oncle en 1656. Il vivait du temps de l’auteur du Neustria : « Nunc (1644) vitam ducit virtute et exemplari religiositate insignem. » Dans le XVIII° siècle deux La Bellière furent enterrés dans l’église de Vains où l’on voit encore leurs tombes. Un seigneur de La Bellière est cité par Masseville parmi ceux qui se signalèrent au siège de Béthune en 1710, dans le régiment de Thorigny . Les La Bellière furent aussi seigneurs de Saint-pierre-Langers. Les anciens La Bellière portaient d’azur au chef de sable chargé de deux étoiles d’or. Ceux d’aujourd’hui portent trois étoiles ; et ces armes ne différaient de celles des Saint-Jean que par leurs couleurs

 
     
 

LA GRANDE CHEMINEE


Entre la Beslière et Mesnil-Drey, au bord d’un vaucel est une ancienne maison à laquelle ses portes et fenêtres donnent un caractère monumental et une physionomie à moitié civile, à moitié religieuse. Elle est le dernier témoin d’une habitation étendue et ancienne, connue dans le pays sous le nom de la grande-Cheminée. Le corps du logis où était cette grande cheminée, de forme carrée, a été détruit, et il n’en reste plus que le puits, qui est comblé de pierres. La partie qui subsiste montre au premier étage une fenêtre ogivale à transem, qui semble indiquer une chapelle. Deux jolies portes cintrées, presque accolées au même étage, révèlent l’absence d’un escalier extérieur, sans doute à double volée. Les cintres du rez-de-chaussée sont d’une bonne courbe et formés d’un double rang de pierres posées de champ. Une jolie accolade a été encastrée dans une grange voisine. Cette maison appartient au XVI° siècle : on dit qu’une dame de La Bellière l’avait donné à un de ses domestiques.