FOLLIGNY
  CC 33.04 GRANVILLE, TERRE ET MER
   
  NOTRE DAME DE FOLLIGNY
 

 

 
 

Dans « L’Avranchin monumental et historique » 

1845 par Edouard LE HERICHER


Prior de Bloucteria est patronus ecclesie

De Foligncio de dono W. Murdac (Livre Blanc)

Ecclesia de Repasto patronus domus Dei de Haya Paganelli (Livre Noir)

 

Cette commune est, dans notre cercle, une de celles dont le sol est le moins accidenté : sa forme gé-nérale est un rectangle allongé du nord au sud. Au nord, à l’est et au sud, elle a des limites naturelles ; à l’ouest, elle est bornée par la route d’Avranches à Coutances, cette route antique qui était, sous la domination romaine, la voie de Cosedia à Legedia, et dans le Moyen Age, la route du Repas.

 
     
 

 
 

L’église Notre-Dame de Folligny vers 1905 CPA collection  LPM 1900

 
     
 

 

L’église Notre-Dame de Folligny porte les traces de l’époque romane dans les contreforts du chœur, dans une fenestrelle et dans sa croix ronde dont les modules sont dispersés. La base de la tour vient ensuite dans l’ordre du temps, avec les quatre colonnettes basées et chapitées des fonts et un vitrail, à teintes foncées, représentant deux femmes, peut-être sainte Elisabeth et la Vierge. Sous la corniche court une frise composée de fleurons trilobés, qui rappellent ces imbrications ogivales des flèches de Coutances dans lesquelles on peut voir cette préoccupation de l’unité que les artistes du Moyen Age apportaient dans les moindres détails. Comme ceux de la cathédrale, ces fleurons, avec les parties précédentes, doivent remonter au XIII° siècle.

 

La nef et le chœur sont en général du XVIII° siècle : sur les degrés du maître-autel on lit la date de 1725. Le retable contient une vieille toile écaillée, représentant l’assomption, qui nous apparaît avoir le caractère d’onction et de suavité de cette peinture des madones du XV° ou du commencement du XVI° siècle, fille des enluminures et des images des vélins gothiques

 
     
 

Toutefois, comme le rosaire de Saint-Quentin, el-le est plus récente et représente comme lui la continuation d’un de ces éléments de la tradition qui protestent en faveur du passé contre les éléments dominateurs. Ainsi l’art païen se perpétua au mi-lieu de l’art du Moyen Age : ainsi l’art du Moyen Age projeta des lueurs dans le mouvement païen de la Renaissance.

 
     
 

La base intérieure de la tour a été refaite avec ses arcs, ignoblement badigeonnés et quadrillés comme les murs d’une cuisine. Il y a dans le cimetière une croix fastueuse et composite assez remarquable : son dé est insculpté d’une légende et de divers ornements, entre autres d’un écusson étoilé, portant trois étoiles, armes qu’on retrouve sur une dalle tumulaire et qui sont des La Bellière. Le premier module du fût est orné de clochetons appliqués et les autres sont semés de nœuds.

 

Dans le presbytère de Folligny, on voit un portrait de guerrier en costume du temps de Louis XIV : c’est le maréchal de Villars, sous lequel avait, dit-on, servi un des curés de cette paroisse.

 

Dans ce presbytère ont été composés, par M. Desroches, alors curé du lieu, différents ouvrages historiques sur le diocèse d’Avran-ches, entre autres « l’histoire du Mont-Saint-Michel ».

 

© Marie-Thérèse MAROCCO

Clocher de France 2007

     

Cette paroisse n’a au Livre Noir que cette note

 « Folligneium vij  ».

 

Voici celle du Livre Blanc :

 

« Prior de Bloueteria est patronus ecclesie de Foligneio de dono Guillelmi Murdrac militis. Rector percipit terciam partem decime et habet in elemosina quindecim acras terre et percipit quinque quarteria frumenti in dicta parrochia.ratione capelle de Repasto et centum solidos ratione qua supra. In dicta parrochia prior domus Dei de Haya Paganelli percipit duas garbas decime. Rector solvit pro decima sexaginta et decem solidos et pro capa episcopi octo solidos

 

Détail du fut de Croix dans le cimetière

 
 

Toutes ces redevances composaient pour l’église un revenu de 39 livres. En 1648, elle avait pour patron l’évêque de Coutances et rendait 400 livres