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Le manoir d'Equilly image.com | ||||||||||||
Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1854 Equilly, Aquilie, Æquilies, Helquilly, Esquileyum.
FAITS HISTORIQUES. — Lorsque Robert, comte de Mortain fonda dans sa ville un chapitre de chanoines, il donna à cet établissement religieux la dîme de sa forêt d'Equilly, et decimam foreste de Esquileyo ; la dîme aussi de sa châtaigneraie, de ses vacheries et de ses porcheries, et dec imam castanearie vaccariarum et porcariarum ; deux parts de la dîme de ses fermes, duas partes decime villanorum ; sa chapelle d'Equilly, et capellam de Esquileio, avec la dîme de ses domaines, cum décima dominiorum.
Des aveux, rendus au roi dans les XIV° et XV° siècles, nous prouvent aussi que les fiefs d'Equilly, ainsi que ceux de Folligny et de Beauchamps, dépendaient de l'ancien comté de Mortain. On lit dans des actes de 1327 que « Raol de Sainte-Marie, tient du roy nostre sire en la comté de Mortaing à Esquilly une vavassorie franche a court et usage qui vaut bon au mal an 75 liv. ou viron. »
A la même époque, que « M. Ollivier de Champeaus tient son fief d'Equilly de M. Guille. Charbonnel seigneur de Bronges et en rent une livre de poyvre de foy et hommage et vaut de revenu 50 liv. tournois ou viron. »
Eu l'année 1421.il y eut une « reveue de messire Guillaume des Biards chevalier banneret faicte au Mont-Saint-Michel. » On y voit figurer le seigneur d'Esquilly.
Au nombre des 119 gentilshommes qui, en 1423, défendirent le Mont-Saint-Michel contre les Anglais, on trouve G. de Helquilly et J. d'Esquilly.
Dans le cours du XVII° siècle, il n'y avait dans la paroisse d'Equilly qu'un fief noble, nommé le Fief d'Equilly, consistant en manoir seigneurial, cour, étang, colombier et moulin banal. Il appartenait alors à Michel d'Este, seigneur du lieu.
De Sainte-Mariè-d'Aspre possédait le moulin d'Equilly, qui relevait du fief, et valait 80 livres de revenu. Après Michel d'Este, on voit figurer messire Julien-Joseph de Sainte-Marie, chevalier, seigneur et marquis d'Auvers, seigneur et patron d'Equilly, Champeaux et autres lieux. Le fief de Champeaux dépendait de celui d'Equilly.
Dans le XVIII° siècle, on trouve Michel de Sainte-Marie d'Aspre, comme seigneur et patron d'Equilly, Avenay et Champeaux. Sa veuve, Marie de la Belinaye, mourut en 1761.
Le fief d'Equilly passa ensuite par héritage à messire Jacques Morin, chevalier, seigneur de la Rivière, seigneur et patron de plusieurs paroisses.
Jacques Morin vendit le château ou manoir d'Equilly à Gille Vasse.
M. Hauduc, ancien inspecteur des domaines, est aujourd'hui propriétaire du manoir et du domaine d'Equilly.
Le manoir d'Equilly se compose d'une maison d'habitation avec deux pavillons. On y arrive par de belles avenues.
On remarque dans le jardin, où existe une grande pièce d'eau, un cadran solaire et lunaire en pierre, en forme de sphère : il porte la date de 1671 et le nom de Sainte-Marie, qui est celui de l'un des anciens propriétaires du fief d'Equilly ; M. Hauduc le conserve avec soin.
En l'année 1741, Julien-Joseph de Sainte-Marie donna aux curé, syndic, trésorier et paroissiens d'Equilly une pièce de terre, nommée le Clozet, afin d'y bâtir une maison pour deux sœurs de charité, dites Sœurs grises, chargées de soigner les pauvres malades de la paroisse, et de tenir une école gratuite et de charité pour les filles. Il donna en outre, en faveur de cette institution, une rente de 300 livres à prendre sur le fief, seigneurie, château et domaine d'Avenay. Il concéda encore une autre pièce de terre, appelée les Basnieres, pour y construire une maison d'école de garçons, et il constitua une rente de 150 livres au profit du maître d'école. La commune d'Equilly jouit encore de ces actes de bienfaisance. Note : En 1854, Equilly faisait partie du canton de Bréhal. | ||||||||||||
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Les préfets de la Manche et de l'Orne ont été appelés en consultation à Paris. Ils rentrent dans leur département avec la mission de diriger personnellement la riposte. Toutes les forces de gendarmerie ont été mobilisées. Quatre pelotons de gendarmes mobiles sont appelés en renfort dans le Mortainais, ainsi que des cavaliers de la garnison de Cherbourg. Des soldats du Nord sont envoyés dans l'Orne.
Comme "force doit rester à la loi", des agents de la Régie, solidement escortés de pelotons de gendarmes ou de gardes mobiles, sont chargés de visiter les fermes les unes après les autres pour resceller les alambics et remplacer les bondes. La marche de ces "équipes de rescellement", comme on les nomme alors, est ponctuée par le tocsin qui retentit au clocher de chaque village dès qu'elles approchent. La presse conservatrice fustige ces procédés : "On espère étouffer les voix paysannes", écrit ainsi La Croix du Mortainais, "terroriser les terriens, les contraindre au silence et à la résignation ! C'est mal les connaître. Ils en ont assez de souffrir injustement. Ils comprennent de mieux en mieux que l'agriculture est condamnée si elle ne réagit pas. C'est pour elle une question de vie ou de mort !" | ||||||
Le bouilleur de cru, collection CPA LPM 1900 | ||||||