NOTRE-DAME-DE-LIVOYE
  CC 32.10 DU VAL DE SEE
   
  HISTOIRE
         
 

Notre-Dame-de-Livoye, Xfigpower — Travail personnel

 
         
 

Avranchin monumental et historique

Par Édouard Le Héricher 1865

 

G. Gombert, grand laquais du roi Charles

ix et clé feu Henri m, habitait a Notre-Dame de-Livuye.

 ( M. Dbshochis , ivie chapitre de VHitt. du Mont Saint-Michel.)

 

Un triangle dont la base ou la ligne du nord est échancrée, ou plutôt une feuille cordiforme aiguisée en pétiole, tel est le dessin général de cette commune, dont le relief présente deux plateaux traversés par une vallée qui dessine ainsi deux triangles latéraux ; ce ruisseau de partage est un affluent du Bicu, et s'appelle ruisseau du Gué-Pichard. Une ligne artificielle, avec un tronçon de ce cours d'eau, trace la limite au nord; à l'ouest est le Bieu; à l'est est le ruisseau de Froide-Vallée : le sud est le coin formé par la jonction de ce ruisseau et du Bieu.

 

Bien que située sur une émincnce qui commande un joli vallon, l'église de Notre-Dame-de-Livoye, ou comme on dit dans le pays l'église de Livoye, ne parvient pas à s'élever audessus des arbres. Avec ses fenêtres carrées, son campanier enfermé dans une boîte et figurant une cheminée, elle ressemble à toute autre chose qu'à une église. Le portail est un cintre rustique avec la date de 1668. Le campanier a deux loges. Ce qu'il y a de plus ancien dans cette chapelle allongée est le campanier et les ourlets des pignons. Les conlreforts du mur du campanicr ont été détruits; niais rien ne remonte au-delà du xvr siècle dans la construction. Le chœur a été refait en 1748. L'intérieur offre un objet plus ancien et d'un travail exquis. C'est une broderie en bois d'un dessin flamboyant d'une rare délicatesse, ayant probablement appartenu à une chaire. Sa place serait sur le dais de la chaire actuelle. I1 y a deux peintures remarquables dans deux cadres en demicercle: l'une est une Madelaine, belle avec ses traits délicats et ses mains distinguées, mais beaucoup plus mignonne que le type adopté: c'est une jolie mignardise du siècle dernier. L'autre est un ange aux ailes éployées. Le devant du maîtreautel offre une peinture de végétation fantastique du xvnr siècle: celle-ci, qui est remarquablement puissante et vigoureuse, encadre un Saint-Esprit. On trouve quelques dalles sépulcrales assez anciennes: celle de Julien Cassin, 1653, le donateur de la croix du cimetière qui est démesurément haute et encore surmontée d'une croix en fer d'un mètre de hauteur, celle de noble homme François Gomber sieur de Livoye, 1703, celle de M. de Besne, 1662. Une pierre tombale écussonnée , placée au seuil d'une porte latérale, porte la date de 1595 et le nom de Jacques Pichard. Il y a encore un fragment de vitre peinte, c'est un écusson jaune clair, semé d'abeilles.

 

Trois presbytères sont en présence autour du cimetière, l'ancien, qui n'est qu'une masure, un autre du siècle dernier, d'un aspect assez comfortable, habitation rurale aujourd'hui, et le presbytère actuel, récente maison couverte de chaume. La grange décimale borde le cimetière et s'écroule sous les étreintes d'un lierre vigoureux. Le manoir de Notre-Dame-de-Livoye est situé à quelque distance de l'église, à deux pas d'un ruisseau limpide et murmurant, qu'on appelle le ruisseau du Woulin-de-Livoye. Il est réduit de moitié, et deux contreforts soutiennent la partie intérieure mise à découvert. C'est une construction sans caractère, du xvu" ou du commencement du XVIIIeme siècle: un vaste lierre déchire et lézarde un beau pignon. Le manoir, ancienne propriété des seigneurs de Livoye, a passé dans la famille de Bréménil.

 

En 1648, cette église, qui était à la présentation de messieurs de Notre-Uame-de-Cléry, rendait 300 liv. d'après le Pouitlé du Diocèse2.

 

En 1698 la cure de cette paroisse valait 400 liv. ; la (aille était de 594 liv. et le nombre de feux était de 703.

 

La cure de Notre-Dame-de-Livoye était sous le patronage du chapitre de Cléry.

 

Dans l'Impôt royal de 1522 , l'église de Notre-Dame-deLivoye paya 10 liv.

 

Ce Gombcrt, grand laquais de Charles IX, qui vint pasloralement abriter sa vieillesse à Notre-Dame-de-Livoye, nous semble avoir une terrible connexion avec la royale arquebuse de la Saint-Barthélémy.