COULOUVRAY-BOISBENATRE
  31.02 INTERCOM DU BASSIN DE VILLEDIEU
   
  LES GRANITIERS
         
 
 
 

Coulouvray-Boisbenâtre, collection CPA LPM 1900


 
 

On dit que le nom Coulouvray vient de couleuvre, ou bien de caillou. On l'a aussi ortographié Callouvray, le "col ouvert" (sentier ouvert). Quant à Boisbenâtre, ce se-rait le bois de la famille Benâtre. 

 

1850 : fusion des communes Coulouvray et Boisbenâtre.

 

Une mentalité à part dans le Bocage au début du XXème siècle

 

À cette époque la commune devait sa vitalité à trois corporations d'artisans qui lui conférait une mentalité à part. Elle était notée profondément républicaine par les services départementaux. Il y avait des chaudronniers-étameurs. Ces fondeurs itinérants , disparus dans les années 1920-1925, refaisait à neuf les couverts qu'ils fondaient. Les sabotiers, eux, travaillaient à partir du hêtre, très présent dans la forêt avoisinante. Enfin les tailleurs de pierre (jusqu'au XVIIIeme siècle), les piqueurs de granite (piquaou) n'exploitaient que les abondantes boules de pierres grises. Quand apparut la poudre noire pour éclater les blocs, cinq importantes carrières s'ouvrirent dans la commune. Elles produisaient du beau granite pour les édifices, pierres d'angles, pourtour des fenêtres et des portes, monuments funéraires.

 
     
 

Carrière de granit à Coulouvray-Boisbenâtre, collection CPA LPM 1900

 
     
 

De véritables artistes exécutaient des travaux remarquables, par exemple les gargouilles de Notre Dame d'Avranches, ou le chemin de croix à la Chapelle sur Vire. Après la guerre 1914, deux ateliers de taille sont établis avec chacun 15 tailleurs. Puis vint le grand moment du pavé de rue. Arrivent à ce moment des ouvriers tchèques, polonais, belges, espagnols. Après 1945, la reconstruction fait beaucoup appel au granit... mais finis les pavés !

 

Carrière de granit à Coulouvray-Boisbenâtre, collection CPA LPM 1900


Une profession très organisée

 

La profession très importante à la fin du XIXème siècle, s'était déjà organisée.

 

Héritiers du compagnonnage, les granitiers avaient formé un noyau syndical assez puissant pour défendre la profession et obtenir certains avantages. Les granitiers ont bénéficié de la première convention collective de France. Le patrons granitiers, nombreux, avaient formé un syndicat des entrepreneurs granitiers de Basse Normandie dont le siège était à Vire. Patrons et délégués du syndicat ouvrier avaient établi un tarif concernant le travail du granit ou tout était prévu très précisément. L'ouvrier travaillait librement sur son morceau et savait le prix qu'il en recevrait. Ce tarif est resté en vigueur dans la profession jusqu'à l'arrivée de la réglementation horaire du travail.

 
     
 

Carrière de granit à Coulouvray-Boisbenâtre, chantier Fourel collection CPA LPM 1900