VENGEONS

  CC 30.08 DU MORTANAIS
   
  EGLISE SAINT-GERMAIN
         
 

L’église de Vengeons, collection CPA LPM 1900

 
     
 

L'église est sous le vocable de saint Germain. Elle fut donnée à l'abbaye de Savigny par Robert de Vengeons, fils de Martin, époux de Mathilde Paverel. L'abbaye la céda en 1226 à l'évêque Guillaume d'Osteilley et à l'église d'Avranches, du consentement de Geoffroi de Vengeons, mais qui se réserva les dîmes ; car par un acte postérieur, un second Robert de Vengeons quitta aux religieux de Savigny tout son droit aux dîmes de la paroisse

 

La paroisse dépendait, avant 1789, du doyenné de Mortain et du diocèse d'Avranches.

 

Vengeons est une paroisse ancienne, et très croyante. La plupart du temps, ils étaient deux à officier : curé et vicaire, avec un sacristain. Vengeons a donné des prêtres à Paris (église Saint-Roch par exemple), et compta jusqu’à dix carmélites. L’année était rythmée par les fêtes catholiques.

 

L’église de Vengeons a subi de nombreux remaniements, dus aux aléas de l’histoire. La première date évoquée est 1222. La région dut être évangélisée au IVe siècle, comme tout le Mortainais, et on évoque surtout saint Germain d'Auxerre, qui parcourait la région dans les années 390.

 
 
   
 

Le porche gothique est austère, il s’agit peut-être des vestiges d’un autre édifice, une autre église, ou d’une chapelle accolée. Son dallage est fait de pierres tombales du XVIe siècle, et des dessins étranges sont gravés sur les bancs.

 

Les fonts baptismaux datent du XIXe siècle. La grande ogive a été remise en valeur par la suppression de la tribune qui la masquait. La chaire a été déplacée lors des travaux d’après 1944, car l’édifice a été éprouvé par des obus. La voûte précédente était peinte en bleu et parsemée d’étoiles d’or, comme on peut le voir encore dans la chapelle absidiale de Mortain, ce qui est typique du XIXe siècle. Il y avait un Christ sur une poutre de gloire, mais elle a disparu.

 

Les vases acoustiques: Sous la maçonnerie de la nef se trouvent des vases acoustiques, ils sont sans doute en terre de Ger, et servaient à améliorer le renvoi du son lors des offices, avec leur ouverture vers l’intérieur de la nef.

 

La statuaire. Au-dessus du maître autel se trouve une vierge couronnée, portant l’Enfant à la Colombe. Elle est en pierre polychrome, XVe / XVIe siècles. Remarquer le cœur de bronze doré, qui comporte le nom de tous ceux qui ont participé aux dépenses de la statue. De chaque côté se trouvent saint Blaise et saint Germain. Saint Blaise était très vénéré, car il est dit qu’il guérit de tous les maux. Ces statues sont en bois, du XVIIIe siècle. La pièce la plus remarquable de la statuaire est le martyr de saint Blaise, bas-relief de pierre blanche. Le corps du saint est nu, sa mitre rappelle qu’il est évêque. Il est attaché à un poteau, et de chaque côté, un bourreau laboure sa poitrine à coups de cordes. Il fut raccommodé en 1696, puis disparut, car la chapelle Saint-Blaise et des « prétendues » reliques furent interdites par l’évêque. Il fut retrouvé en 1925 par le curé Danguy sous un lambris. La restauration n’avait pas été efficace. Saint Blaise a été torturé au temps de Dioclétien, au début du IVe siècle. Il fut frappé par des peignes à carder, puis décapité. Ainsi il fut choisi comme patron des corporations des textiles, des tailleurs de pierres, et des médecins laryngologistes. Il a été sanctifié car il aurait sauvé un garçonnet qui s’étranglait avec une arête de poisson dans la gorge, en touchant le garçon avec deux cierges de la chandeleur. La fontaine Saint-Germain a eu la réputation de guérir des maux de gorge.

 

Le retable du croisillon nord (fin XVIIe/début XVIIIe) comporte une vierge de pitié en pierre, du XVe siècle. Le retable du croisillon sud (XVIIIe), présente une éducation de la vierge, en bois peint du XVIIIe.

 

Les vitraux - Le vitrail de la nef date de 1970. Il représente saint Michel touchant du doigt la tête de saint Aubert, qui doutait de la véracité de son souhait de créer un monastère sur le mont Tombe.

 

Les cloches - Elles pèsent 3 tonnes, et datent de 1888. Elles s’appellent Vitaline Marie, Louise Élisabeth, et Léonie Marie.

 

Les dalles funéraires - Elles sont nombreuses dans l’église. Elles sont dures, parfois impossibles à déchiffrer, car martelées à la Révolution. Elles datent des XVIIe et XVIIIe siècles essentiellement, et concernent des prêtres, notaires, marchands…

 
     
 

Vengeons. L'église Saint-Germain. Ikmo-nedTravail personnel