| ||||||||||||
Sourdeval, collection CPA LPM 1900 | ||||||||||||
Les Seigneurs de Sourdeval D’après Michel ROYNEL michel@roynel.com De là, dès 1197, une nouvelle contestation entre Guillaume, abbé de Savigny et ses religieux, et Richard de Sourdeval, leur vicaire, c'est-à-dire curé de Sourdeval, d'une part, et Richard de Poilley, archidiacre de Coutances, d'autre part. Le pape, Célestin III, nomma de nouveaux commissaires, l'archidiacre renonça à ses prétentions, moyennant que l'abbaye de Savigny lui assurerait une rente perpétuelle de 4 livres angevines, au terme de la foire de Montmartin. Cet accord qui paraissait bien conclu par une charte, n'était cependant pas définitif, car dès l'année 1198, Guillaume de Tournebut, évêque de Coutances, et le prieur du Plessis-Grimoult en ménagèrent une autre, par lequel Richard de Poilley garda la moitié de la cure et une rente de 20 sols angevins, payables à la Saint-Remy, et promit en même temps foi et hommage à l'abbaye de Savigny. Nous n'avons rien trouvé sur les successeurs de Richard de Sourdeval et de Richard de Poilley. La cure de Sourdeval ne resta pas longtemps divisée et elle resta tout entière à l'abbaye de Savigny.
La charte de fondation de l'Abbaye-Blanche, mentionnait quelques terres en Sourdeval comme ayant été données aux religieuses de ce monastère. D'après cette charte Hugues Dupont leur aurait donné le fief des Pendus, probablement la Giberlière ou Gibetti ère. Richard d'Estre ou Delestre leur aurait donné toute la terre que sa mère possédait à Sourdeval. Quoique la charte sus-mentionnée soit peut-être fausse, ces donations peuvent avoir été faites, mais après 1105. Au XIIIème siècle, Anne épouse de Rolland Chevalier, donna au Prieuré-Blanc, 20 sous de rente sur son moulin de Brunières, à Sourdeval.
A partir du commencement du XIIle siècle, les Le Moyne furent seuls à prétendre au titre de seigneur de Sourdeval. En 1250, Richard Le Moyne accompagna Saint-Louis en Egypte. En 1272; ce même Richard Le Moyne seigneur de Sourdeval rendit aveu au Roi pour un demi fief, il eut pour fils et successeur, Robert Le Moyne.
Sourdeval, collection CPA LPM 1900 Un titre de 1311 indique que Robert Le Moyne, seigneur de Sourdeval, donna à Jeanne Le Moyne, et à Guillaume de la Mazure, en faveur du mariage qu'ils allaient contracter, tout ce qu'il pouvait avoir et réclamer dans la paroisse de Moulines, tant en bois qu'en autres choses spécifiées. Ce Robert Le Moyne vivait encore en 1338. Raoul Le Moyne et Jeanne de Guerre, sa femme, sont mentionnés en 1362. En 1376, on voit paraître Guillaume Le Moyne, seigneur de Sourdeval, on le voit encore en 1378 et 1379, avec Jehan, Robert et Raoul Le Moyne qui étaient probablement ses fils. Devenu veuf, il épousa en secondes noces, vers 1390, Jeanne de Juvigny. Il était mort avant 1401, et la seigneurie de Sourdeval était passée à son fils Robert. On lit en effet dans la charte de Navarre, 1401. Un demi-fief à Sourdeval et Saint-Martin-de-Chaulieu, appartenant à messire Robert Le Moyne, chevalier.
Sourdeval, collection CPA LPM 1900 En 1463, Montfault trouva noble à Sourdeval, Jehan Le Moyne et son fils Pierre. Pierre Le Moyne, seigneur de Sourdeval, épousa Judith de Grippel et eut pour fils un second, Jean Le Moyne qui acheta de François Champeau, écuyer, la moitié de la lande de Sourdeval, pour une rente de 61 livres 6 sous. Ce second Jean Le Moyne, seigneur de Sourdeval, épousa Alienon d' Aché, et eut deux fils, Jacques Le Moyne et André Le Moyne. L'aîné, Jacques, céda la seigneurie dé Sourdeval, à son frère André, entra dans l'état ecclésiastique, il fut doyen du Chapitre de Mortain, de 1510 à 1518. André Le Moyne, chevalier, seigneur de Sourdeval, chevalier de l'ordre du Roi, maréchal de camp de ses armées, capitaine de 50 hommes d'armes de ses ordonnances, Gouverneur et lieutenant pour Sa Majesté, au bailliage de Mortain dont il fut le premier bailli de robe courte, fut aussi capitaine et gouverneur du Mont-Saint-Michel et de Tombelaine. Il avait épousé Françoise du Bois, qui fut dame d'honneur de la reine Louise, femme du roi Henri III. Ce seigneur mourut à Paris, eu 1597. Son corps fut inhumé à Sourdeval, et son coeur placé dans l'église collégiale de Mortain. Il ne laissait que deux filles dont l'aînée Anne, mariée en premières noces à Jean de Brécey, d'Isigny, épousa en secondes noces, Jean de Poillé, baron de Poillé (eu Bretagne), seigneur de Saint-Hilaire-du-Harcouet. La seconde, nommée Isabeau, héritière de la seigneurie de Sourdeval, avait épousé, en 1571, Martin du Bosc, seigneur de Bourneville et d'Emandreville (faubourg Saint-Sever de Rouen). Ainsi l'illustre famille des Le Moyne de Sourdeval se fondit dans les familles de Poillé et du Bosc. Une autre branche de cette famille Le Moyne qui avait fondé le fief du Bois-Gobé, à Chèvreville, était éteinte avant celle de Sourdeval. Les Lemoyne, portaient " d'or fretté de sable, avec un franc-quartier de sable " c'étaient presque les mêmes armes que celles des anciens de Verdun. Martin du Bosc mourut à Rouen avant André Le Moyne, le 18 octobre 1591, laissant deux fils, André du Bosc qui épousa Anne de Médine et habita la haute Normandie, et Aymar du Bosc qui fut seigneur de Sourdeval. Aymar du Bosc eut pour fils Lucas du Bosc qui justifia 4 degrés devant Chamillard, en 1666, et mourut sans postérité, et une fille, Elisabeth du Bosc qui épousa Gabriel de Lesnerac, chevalier, seigneur de Miniville. De ce mariage sortit Marguerite de Lesnérac, qui épousa le 17 août 1664, François Le Neuf, seigneur de Saint-Victor, Mantenay, Chrétienville et qui, après la mort de Lucas du Bosc, devint, au droit de sa femme, seigneur de Sourdeval. De François Le Neuf et de Marguerite de Lesnérac, sortit Gabriel Le Neuf de Mantenay, qui était seigneur de Sourdeval, en 1697.
Le dernier seigneur de Sourdeval fut messire Louis-Bernardin Le Neuf, enseigne des vaisseaux du Roi, chevalier de Saint-Louis, en faveur duquel Louis XVI donna, en mai 1764, des lettres patentes, portant union des fiefs et terres de Sourdeval, la Pavellière, la Venurie, le Mesnil-Adelée (fief à Sourdeval), les Brulais et Eron, et leur érection en comté sous le nom de Sourdeval-Le-Neuf, nom que plus tard la Révolution remplaça par celui de Sourdeval-la-Barre. Ces lettres furent enregistrées le 13 mars 1765. Louis-Bernardin Le Neuf, seigneur de Sourdeval, fut une des victimes de la Révolution. Il accompagna à l'échafaud, Madame Elisabeth, le 9 mai 1794. Le Neuf portait "de gueules à trois coussins d'or".
| ||||||||||||
Sourdeval, collection CPA LPM 1900 | ||||||||||||