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Sourdeval, collection CPA LPM 1900 | ||||||||||||
Les Seigneurs de Sourdeval D’après Michel ROYNEL michel@roynel.com
Son manoir avec la terre qui en dépendait, avait, selon le Domesday book, une lieue et demie de long et une lieue de large. Il avait reçu, en outre, du comte de Mortain, le manoir de Satun, presqu'aussi important que le précédent, un manoir ravagé, 33 autres manoirs, 87 vilains, 39 bordars, 5 églises, trois prêtres, un moulin, et dans la ville d'York, deux maisons, dont les anciens possesseurs étaient Turchil et Revechil. Le Domesday book d'Exeter mentionne aussi Raoul Le Bouteiller (Pincerna), et Alvered Le Bouteiller, attachés à la maison du comte de Mortain, qui possédait plusieurs propriétés dans les comtés de Nothingham et d'York. Les de Sourdeval (Le Moyne), étaient seigneurs du Frêne, et on voit par la charte de fondation de l'église de Mortain, qu'en 1082, Richard de Sourdeval, par le conseil du comte Robert, donna pour fonder une prébende, la moitié du village du Frêne-Poret, avec l'église et la dime de tout le village, la moitié du moulin et le quart de la forêt. Richard Le Bouteiller, figure aussi dans la même charte. Le comte de Mortain donna lui-même, pour fonder une autre prébende, une partie d'une terre qu'il possédait à la Barre, entre les deux rivières. Un de Sourdeval était à la conquête de la Pouille et de la Sicile, et, à la suite de Baudouin, à la seconde Croisade. Les noms des de Sourdeval (Le Moyne), et des Le Bouteiller ( Pincerna), figurent dans un grand nombre de chartes, de montres, de revues et d'assises, au XIIème siècle, il semble bien que ces deux familles se partageaient la seigneurie.
Parmi les seigneurs faits prisonniers à la suite de Raoul de Fougères, à la bataille qui précéda le siège de Dol, on remarque Jean Le Bouteiller, et parmi les prisonniers de la tour de Dol, Robert Le Bouteiller. Peu de temps après, la famille Le Bouteiller s'éteignait, ou du moins la branche aînée tomba en quenouille, les droits de cette famille passèrent dans une branche de la famille Avenel, au moins en partie. Les familles Le Moyne et Le Bouteiller prétendaient toutes deux avoir des droits sur l'église. Entre 1172 et 1180, Richard, évêque d'Avranches, en présence de ses archidiacres Foucher et Godefroy, et de Richard, doyen de Landelles, approuva la donation faite à Savigny et à l'abbé Serlon, par Marie, fille de Robert de Marcilly, avec le consentement de son mari, Olivier, et celui de son suzerain, Pierre de Saint-Hilaire. Cette donation consistait en 20 acres de terre à prendre sur son fief de Sourdeval, et Pierre de Saint-Hilaire, confirmant cette donation, ajoute que cette terre est située entre la grande rivière et le plessis de Marie. Ces 20 acres de terre sont au lieu appelé depuis la Moinerie. Plus tard il y fut bâti une chapelle, qu'on appelait dans les derniers siècles la chapelle de la Houssaye, à cause de la proximité du gué de ce nom. Le plessis de Marie de Marcilly était à la Douesnellière, un peu au midi de la Moinerie. Sourdeval, collection CPA LPM 1900 Une des deux maisons, suivant M. Viel, présentait encore, il y a quelque temps, un mur fort épais, dont la construction pouvait bien remonter au XI" siècle. Entre 1142 et 1184, au rapport de Guillaume, évêque d'Avranches, Ruellan de Sourdeval, du consentement de son fils, Nicolas, de sa fille, Pétronille et de son gendre, Roger, donna à l'abbé et aux moines de Savigny, l'église de Sourdeval et deux gerbes (les deux tiers) des dîmes. Aussitôt, les religieux du Plessis-Grimoult contestèrent cette donation. Le pape Lucien III, délégua, pour juger cette affaire, Durand, abbé de Troarn, Martin, abbé de Cerisy, et Richard, archidiacre de Lisieux. Les experts se prononcèrent en faveur de l'abbé et des moines de Savigny. Il est bien probable que l'église de Sourdeval avait été donnée au prieuré du Plessis-Grimoult par un seigneur Le Bouteiller et que les religieux de ce monastère ne se soumirent point à la décision des commissaires nommés par le Pape, pour juger leur contestation avec Savigny, car peu après, Richard Le Bouteiller, prêtre, et Faulques Guesnon se trouvaient simultanément pourvus de la cure de Sourdeval, le premier était probablement présenté par les religieux du Plessis-Grimoult, et le second par les religieux de Savigny. De là un nouveau débat devant l'Evêque et le Chapitre, qui se termina par une transaction.
Les moines de Savigny laissèrent la cure à Richard Le Bouteiller avec un tiers des dîmes et celui-ci, de son côté, s'engagea à payer annuellement aux moines, à Pâques, 20 sols angevins pour Faulques Guesnon. Les moines, de leur côté, s'engagèrent à donner à ce dernier, 40 sols angevins, jusqu'à ce qu'ils puissent lui donner un autre bénéfice convenable. Robert et Guillaume Le Bouteiller frères, renoncèrent bientôt, devant Guillaume Avenel, sénéchal de Mortain, à tous les droits qu'ils possédaient sur l'église de Sourdeval le les dîmes qui en dépendaient. Rolland Avenel et Haois, sa femme, y renoncèrent aussi, et Richard Le Bouteiller résigna sa cure entre les mains de Guillaume, évêque d'Avranches, qui la conféra, sur la présentation de l'abbé et des religieux de Savigny, à Ranulfe de Saint-Julien. Mais Ranulfe de Saint-Julien se démit ou mourut très peu de temps après, et l'abbaye de Savigny choisit pour le remplacer Richard de Sourdeval. Dans le même temps, Richard de Poilley, archidiacre de Coutances, présenté. sans doute par les religieux du Plessis-Grimoult, obtint aussi la collation de la cure. Sourdeval, collection CPA LPM 1900 | ||||||||||||