SOURDEVAL-LA-BARRE
  CC 30.07 du MORTANAIS
   
  EGLISE SAINT-MARTIN
         
 

Sourdeval la Barre. Eglise Saint-Martin collection CPA LPM 1900

 
         
 

Abbé LECANU,Coutances, 1878

« Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches »

 

L'église est sous le vocable de saint Martin. Richard de Sourdeval donna à la collègiale de Mortain, le jour de la consécration de l'église en 1082, la moitié de la paroisse franche de toute redvance, l'église du lieu, la dîme de toute la paroisse, la moitié du moulin et le quart de la forêt. Moins d'un siècle après, la même église de Sourdeval fut donnée à l'abbaye de Savigny par Raoul de Sourdeval. Au siècle suivant, Richard de Sourdeval cèda à Guillaume, évêque d'Avranches, son droit sur l'église du lieu, et celui-ci le transféra à l'abbaye de Savigny. Au même siècle, en 1191, l'église de Sourdeval fut donnée à l'abbaye de Savigny par Roland Avenel. Toutefois, ce dernier acte est plutôt une renonciation à des prétentions qu'une véritable donation ; il est passé en la cour du comte de Mortain. En 1215, Richard, le bouteiller, obtint de l'évêque Guillaume d'Osteilley la levée d'une sentence d'excommunication qu'il avait encourue pour avoir troublé l'abbaye dans son droit, en s'attribuant à lui-même des droits sur l'église et sur les dîmes. Il donna un acte de renonciation. En 1223, Guillaume Le Moyne, seigneur de Sourdeval, fut contraint de reconnaitre aux assises de Mortain que les droits appartenaient à Savigny et non à lui.

 

L'église de Sourdeval avait fait partie de la prébende matriculaire de la collégiale de Mortain. Si la collégiale défendit ses droits au milieu de ces conflits, nous n'en trouvons pas mention ; mais il parait que le premier donateur avait donné ce qui n'était pas à lui ; car l'église de Sourdeval resta à Savigny1.


Eglise Saint Martin de Sourdeval (XIXème siècle)

Nicolas GAREL, Communauté de Communes, avril 2011

 
         
 

Construite entre 1846 et 1868, en remplacement d’une église du XVème siècle. « Le choeur de l'ancienne église avait été reconstruit vers le milieu du XVlème siècle. Quand on le démolit, pour construire l'église nouvelle, l'examen des fondations révéla l'existence d'une église antérieure, détruite probablement quand les Normands envahirent le pays» extrait du site d’Emmanuel ROYNEL.

 

 

« Détruite en grande partie par les malheurs de la guerre en août 1944, l’église a été reconstruite de 1950 à 1957 sous le pastorat de M. le Chanoine Louis BESNARD. […] Il fallait tenir compte du clocher de granit centenaire et des pans de murs qui subsistaient aux chapelles du transept. Le maître d’oeuvre, Jean TANDEAU de MARSAC, architecte à Paris, délaissant le moderne, a cherché son inspiration du côté de Saint-Benoît-sur-Loire et Paray-le-Monial. C’est pourquoi le coeur et le déambulatoire font songer aux belles réussites monacales. […]

Dans la chapelle absidiale, chapelle du Saint Sacrement, une Vierge en pierre, du XIVème siècle, au déhanchement accentué, à la modestie gracieuse, avec couronne fleurdelisée très simple, présente l’Enfant Jésus portant un globe]. […]

Dans le transept Nord, une Vierge de Pitié tient les mains jointes très haut et porte le Christ descendu de la Croix sur ses genoux maternel

 

 

Sourdeval la Barre. Eglise Saint-Martin

Collection CPA LPM 1900

 
         
 

Les proportions sont surprenantes. La Vierge semble à peine assise et l’on se demande comment le corps de Jésus peut tenir sur ses genoux ; les mains apparaissent démesurément longues. Il s’agit d’une statue en bois polychromé, une oeuvre régionale, voire artisanale, du début du XVIIème siècle. Dans le transept Sud, une statue de bois décapé (1ère moitié du XVIème siècle [et classée à titre d'objet aux Monuments historiques]) représente le patron principal de la paroisse : Saint Martin, évêque de Tours, évangélisateur des campagnes de la Gaule. Le visage de l’évêque assis est paisible et le drapé de sa chasuble remarquable. Le socle nous le montre comme chevalier se servant de son épée pour partager son manteau avec un pauvre. […] Le socle, sur lequel repose la statue de Saint Martin, est dû aux ciseaux de Jean CATTANT, ainsi que le chemin de Croix, en pierre de Bourgogne, et la statue en bois polychromé de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. […] Le maître-autel : en granit de Saint-Sever, mérite de retenir notre attention. Si le dessin de la table et des piliers revient à l’architecte, l’idée générale de la décoration et son exécution sont l’oeuvre de Jean CATTANT. En voici le thème général : l’Eucharistie, sacrifice mystique et bien réel du Christ (côté nef) est aussi nourriture spirituelle voulue par le Seigneur pour tous les hommes (côté choeur). Et l’on se demande ce qu’il convient d’admirer davantage : le confiant abandon de petit Isaac sous le couteau du vieil Abraham ou le visage émacié mais si résolu du Christ en sa Passion, la Joie du bon pasteur ramenant sa brebis égarée ou la jeune Communiante qui, avec son père, s’avance vers l’hostie que lui présente, aujourd’hui comme il y a 2000 ans, le prêtre, "cet autre Christ" » (archives de la Communauté de Communes). L’église comporte également un Christ en Croix, bois décapé (XIXème siècle), les fonts baptismaux octogonaux en granit (XVIIème siècle) et, près de la porte de cette chapelle, un bénitier monolithe en granit (XVIIème siècle). Enfin, les vitraux ont été conçus par l’atelier de Max INGRAND et les orgues ont été réalisés par la Maison BEUCHET de Nantes.

 
 

 

 
 

Sourdeval la Barre. Eglise Saint-Martin Ikmo-ned 2008