CHAULIEU
  CC 30.03 DU MORTANAIS
   
  DE CI DE LA
         
 

 Saint Sauveur de Chaulieu, collection CPA LPM 1900

 
     
 

E. ROYNEL

Pages Personnelles

 

Commune à la jonction des départements de la Manche, de l'Orne et du Calvados est formée depuis le 14-12-1972 par la réunion de Saint Sauveur de Chaulieu dont le dernier maire fut Albert Lemonnier et Saint Martin de Chaulieu. Elle fait partie du canton de Sourdeval. Saint Sauveur offre la particularité de posséder le plus haut point du département de la Manche, la butte Brimbale 368 mètres. Le bourg de Saint Martin étant à 367 mètres.

 

Avant la révolution, St Martin de Chaulieu appartenait au bailliage de Vire, sergenterie de Le Tourneur et notariat de St Sauveur de Chaulieu.

 

L'église était sous le patronage de l'abbaye de Troarn à la suite d'un don fait par Guillaume de Milly avant 1112. Cette église construite au 19ème posséde une nef pavée de pierre tombales placées en travers parmi lesquelles plusieurs membres de la famille Badiou curés, un de Bourget décédé en 1660 et un écuyer peu connu Louis Champion décédé en 1645.


Depuis la révolution St Martin et St Sauveur appartiennent au canton de Sourdeval

 

Saint Sauveur de Chaulieu appartenait avant la révolution au bailliage de Vire et sergenterie du Tourneur, la paroisse possédait un notariat.

 
 

 

     
 

L'église comme celle de St Martin était sous le patronage de l'abbaye de Troarn. Cette modeste église dont l'aire de la nef et du transept sont en ciment possède une pierre tombale datant de 1765 qui sert de seuil au portail, une autre encastrée dans le mur du sud date de 1656 avec le nom Le Monnier - Dans le cimetière deux dalles curieuses de Félix Le Riche, curé et de sa soeur portant sur les bordures les noms des pélerinages effectués.

 

Dans les temps anciens, ces paroisses étaient connues sous les noms de Sanctus Martinus de Calido Loco et Sanctus Salvador de Calido Loco à cause de la topographie locale. Saint Sauveur aurait été également connu sous le nom de Lessartbois et Saint Martin sous celui de Cauvincourt.

 

Eglise de Saint Sauveur de Chaulieu

- cliché Roynel 2008

 
         
 

Au 15éme siècle l'ensemble des deux paroisses formait une baronnie qui appartenait au prieur de Le Désert canton de Vassy (14) représentant l'abbaye de Troarn.

 

La commune devait être le théâtre d'un certain nombre d'actions pendant la révolution, située entre St Jean des Bois où se trouvait Moulin et ses réfractaires au service militaire et Vire, Sourdeval et Tinchebray qui étaient républicaines.


Des cantonnements de 40 à 50 soldats de ligne furent installés à Sauveur-Chaulieu (St Sauveur) et Martin-Chaulieu (St Martin) dans le courant de l'été 1794, pour interdire les passages entre le Calvados et l'Orne.


Un premier accrochage eut lieu fin juillet 1794 quand des réfractaires à la première réquisition se portèrent sur St Martin et enlevèrent des armes et de la nourriture.

 

Début juin 1795, Frotté qui avait établi son quartier général au manoir de la Guyonnière à St Jean des Bois décida à la tête de 400 hommes de marcher à l'ennemi, prenant position sur la butte Brimbale, il attendit les républicains qui n'osèrent l'attaquer. Ceux ci s'étant retirés, le hasard mis les combattants en présence au pont d'Egrenne, après une centaine de coups de feu, il y eut un mort côté républicain et un blessé grave côté chouans.

 

Fin mai 1796, une autre affaire eu lieu entre les chouans qui mangeaient au village de la Légeardière et une colonne mobile de Sourdeval prévenue par le médecin de cette ville, sans résultats. Les chouans repoussèrent l'attaque des bleus et les cernèrent dans le presbytère de St Martin, mais sans parvenir à les forcer, ne voulant pas incendier la maison, les bleus qui les poursuivirent ne purent les rattraper. Un échange de coups de feu fit un mort de chaque côté. Le meunier de la Tellerie fut la malheureuse victime "civile" de la journée, fusillé par la colonne mobile, pour avoir transporté avec ses chevaux, des blessés chouans sur l'ordre de leurs camarades.


Le château de Chaulieu servit également de quartier général à Frotté qui faillit, en 1796 avec une quinzaine d'officiers dont Moulin et Les Sillons capitaine de la légion de Sourdeval, être capturé par les républicains sortis de Vire et Tinchebray. Le secrétaire de Frotté, Duhomme blessé, fut achevé par les bleus.


En novembre 1799, alors que les pourparlers de paix étaient en cours, un accrochage eut lieu à St Martin de Chaulieu entre la légion de St Jean des bois et la garnison de Sourdeval, de Thoury originaire de Roullours y fut tué.


En 1817, sur décision de la commission de la Manche, reçut une récompense :


Michel Boille cultivateur soldat de la légion de St Jean des Bois - 50 Frcs

 
     
 
Le château de Saint-Martin de Chaulieu, collection CPA LPM
 
         
   
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  SEIGNEURS ET CHATEAU
         
 

 Château de Chaulieu, credit Morel

 
     
 

E. ROYNEL

Pages Personnelles

 

Les seigneurs


En 1351 - Acarin Bourget  


En 1552 - Thomas Bourget dont le fils Guillaume mort avant 1598 était avocat et protestant. Son fils Pierre Bourget fut probablement le constructeur du château, il était receveur des tailles à Vire en 1598, nommé trésorier de France à Caen en 1612 et mort en 1638 sans descendance.

 

Jacques II Bourget dut hériter de la seigneurie de Chaulieu, décédé le 30 août 1660, sa pierre tombale se trouve dans l'église de St Martin de Chaulieu, il était également président du bureau des finances à Caen. Son fils Nicolas du Bourget né à Caen en 1647, ayant eu de nombreux procès de successions il dut s'installer à Rouen pendant 30 ans pour mieux les suivre. Il ne devait résider que très rarement au château de Chaulieu et se sépara de la seigneurie en la vendant entre 1692 et 1709.


Chaulieu appartenait en 1709 à Jacques de Carbonnel qui appartenait à une famille protestante de la haute bourgeoisie de Caen, décédé avant 1739, il avait épousé en 1721 Marie Lucrèce Mesnage de la Corderie dont il eut une fille Marguerite Jacqueline qui épousaitGabriel Charles de Calmesnil en 1742.

 

Elle décédait en 1758. Gabriel Charles de Calmesnil vendait le fief de Chaulieu le 17 février 1753 à Julien des Rotours seigneur de la Lande Vaumont né vers 1696, il était garde du roi en 1717, et mort à la Lande Vaumont en 1776, il avait épousé Léonor Desmonts de la Lande Vaumont.


Leur fils Jacques Auguste des Rotours né en septembre 1742 à la Lande Vaumont, entré dans les chevau-légers du roi, devenu baron de Chaulieu le 1er mai 1784, mort à Caen le 9 juin 1796. Marié en 1780 à Marie-Félicité Fortin de Marcennes (ou Marsenne) descendante de Gilles Fortin lieutenant général du bailliage de Mortain époux de Renée du Bosc qui était la fille de Martin Dubosq et Jeanne de Sourdeval.

 

Leur fils Louis Jules Auguste né à Chaulieu le 9 avril 1781, était grièvement blessé au bras en 1799 devant Vire, étant sous les ordres du comte de Frotté. Préfet du Finistère, puis de la Loire, il est mort le 7 juillet 1852 à Chaulieu.


Marié à Adélaide Antoinette du Buisson de Courson, son fils Raoul Gabriel Jules des Rotours né à Vire le 20 avril 1802, représentant du peuple arrondissement de Vire en 1849 à l'assemblée législative, il héritait de Chaulieu en 1852, marié en 1836 à Louise Eléonore Luce Gaupuceau, il ne laissait pas de descendance. Louise Antoinette Berthe des Rotours, nièce de Raoul Gabriel, héritait de Chaulieu en 1876. Mariée à Amédée Georges Henri de Caix qui tenta en vain de créer une pisciculture en 1881 au dessous de l'étang de Chaulieu.. Un de leur fils Camille héritait de Chaulieu en 1894, il ne résidait que très rarement au château qui n'était plus que partiellement meublé.

 

Le Château


Probablement l'un des plus intéressants du Mortainais, il est l'un des rares manoirs datant de Henri IV qui subsiste, laissé à l'abandon pendant plusieurs décennies, il est actuellement en cours de restauration.

Le château comprend un corps massif avec deux échauguettes sur la façade principale et deux pavillons carrés sur la façade arrière. Des douves entourent le château sur les quatre côtés, elles devaient êtres normalement sèches, une chapelle s'élevait à l'un des angles de la cour. Une fête, la Saint-Louis, à lieu sur la prairie devant le château

 
     
 

Château de Saint-Martin-de-Chaulieu (XVIIe siècle) début 1900 inscrit aux Monuments historiques

 
         
   
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  LE TRAMWAY
         
 

Gare de Sourdeval, collection CPA LPM 1900

 
     
 

E. ROYNEL Pages Personnelles

La ligne de "tramway"


Il existait au village des Maures, une gare appelée Gare des Maures avec plusieurs quais qui servait à la fois pour la ligne de "tramway" à vapeur Les Maures-Montsecret via Tinchebray, le tronçon Montsecret Tinchebray fut construit à l'initiative de la municipalité de Tinchebray qui, le 13 août 1873 votait une subvention de 85.000 Frcs pour acheter les terrains. Un décret du 5 mai 1876 déclarait les travaux d'utilité publique. Le 29 octobre 1879, l'entreprise Radenac et Soubigou commençait les terrassements. La circulation des trains commençait le 15 février 1883 sur la voie unique et la ligne était inaugurée le 22 juillet 1883 par M. Labiche, banquier, sénateur de la Manche, futur maire de Sourdeval et président du conseil d'administration.

 

La partie Tinchebray-Sourdeval étant financée par une société appelée Compagnie du Chemin de Fer Montsecret-Chérencé le Roussel comprenant les industriels de la vallée de Sourdeval. Ces trains roulaient à une vitesse inférieure à 20 km heure et s'arrêtaient pour laisser passer les charrois. La plateforme de cette ligne demeure visible en face du village des Croix ainsi que le pont de la route menant à St Sauveur. La partie Sourdeval-Chérencé le Roussel ne fut jamais construite, la société ayant fait faillite en 1888. Son exploitation devait se terminer vers 1930, la ligne étant déclassée en 1936, et la ligne de chemin de fer Vire-Mortain via Sourdeval, inaugurée le 4 novembre 1887 en gare de Vire avec un train officiel partant de Vire à 15h05 pour arriver à Mortain terminus de la ligne à 16h44 soit une distance de 36 km en voie unique à l'espacement de 1m44.

 

Les derniers trains ont circulé en 1988 en trafic marchandises à voie unique. Cette ligne construite sous la direction de l'ingénieur Bienvenue qui dirigera plus tard la construction du métro de Paris, avait un profil tourmenté avec de fortes rampes et de nombreuses courbes, les trains étaient souvent en panne à cause des feuilles, de la pluie, d'un matériel vétuste, le 16 décembre 1887, premier jour de trafic, le premier train partant à 4h30 de Vire arrivait à Mortain à 5h30. Celui partant de Mortain à 6h16 devait tomber en panne à St Clément, faute de machine de secours, et le télégraphe ne fonctionnant pas, un voyageur dut faire le trajet à pied pour prévenir.

 

Un grave accident eut lieu le 15 janvier 1911, avec 7 morts et des blessés, une machine partant de la gare des Maures en marche arrière, se dirigeait vers Vire pour remorquer un train en panne quand elle percuta le train de voyageurs partant de St Germain de Tallevende vers Mortain. Les morts étaient les suivants : Bourdonneux, 30 ans - Marie 47 ans - Ducreux 34 ans - Colas 29 ans - Jouvet 29 ans - Malet 55 ans - Lenormand 50 ans, tous agents des chemins de fer. Les blessés étaient ; Journeaux, Maine, Bonnin et Prunier. Bien que l'accident soit dû pour une bonne part à la vétusté du matériel et au manque de communications sur la ligne, le chef de la gare des Maures et le conducteur du train de voyageurs furent condamnés. Un autre accident avait eu lieu deux jours avant, le 13 janvier, le train partant à 7h50 de Tinchebray déraillait à l'entrée de la gare des Maures à cause de la neige.

 

Dans les années 1900, il existait trois trains de voyageurs passant à la gare des Maures. A partir de Sourdeval, une ligne d'intérêt local existait depuis 1908 se dirigeant sur Granville en passant par Avranches, cette ligne avec un écartement de 1 mètre obligeait à un transfert des voyageurs et marchandises. Cette ligne devait disparaître le 1er février 1935.


Après la guerre de 1914 le trafic reprenait, en 1936 la SNCF devenue propriétaire supprimait le trafic voyageurs dès 1939. Pendant la seconde guerre mondiale, les allemands feront circuler de nuit leurs trains de matériel. Après la guerre, seuls les transports agricoles et les expéditions d'une usine de Mortain assurent une activité.


Déclassée, cette dernière a été aménagée en chemin de randonnée. La gare, longtemps laissée à l'abandon par la SNCF, rachetée par la commune a été réhabilitée et transformée en logements.


A proximité de la gare, au village des Maures, l'usine Hébert-Esneu fabriquait des outils (socs de charrues) et de la quincaillerie, elle est disparue vers 1930, ruinée par la concurrence des usines de Tinchebray. Le Village des Croix à quelques centaines de mètres comportait en 1900 de nombreuses maisons, quelques commerces dont un cabaret et un arrêt du tram.

 
         
   
  CHAULIEU
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  SOLDATS DE L'EMPIRE
         
 

E. ROYNEL Pages Personnelles

Soldats de l'Empire nés à Chaulieu

    - Pierre HUE né en 1783 fils de Denis et Marguerite RENAULT - 15ème régiment de dragons - réformé à Strasbourg en 1809.

    - Charles MITRECEY né en 1790 fils de Jean et Marguerite LEMERCIER - 18ème régiment de dragons - brigadier en 1813.

    - Thomas LEGRAND né en 1788 fils de Jean Baptiste et de Jeanne ERNOUL - 116ème régiment de ligne - prisonnier en 1808 à Bailen (Espagne).


En 1852 la population était de 642 habitants pour St Martin et 240 pour St Sauveur - à St Martin Bazin était le maire, Fougeray l'adjoint,Esneu le percepteur, Martin le curé et Mézière le vicaire.

 

A St Sauveur : Hamel était le maire, Dupont l'adjoint,Esneu le percepteur, Jamont le curé. Il n'y avait pas d'instituteurs dans ces communes. La guerre de 1914 devait causer le déclin de la commune, avec 41 victimes militaires, dont le maire et son adjoint.

 
 
         
 

La seconde guerre mondiale avec 5 militaires et 11 civiles pour la plupart causées par les bombardements de 1944 sur la voie ferrée d'importance stratégique Vire Mortain, servant aux armées allemandes pour le transport des munitions, et sur la tour d'observation située au bourg de St Martin.


Il existait à Saint Martin un relais de télécommunications récemment déclassé dont seuls subsistent les bâtiments et un belvédère qui permet de voir le panorama du Mortainais, et suivant le temps le Mont Saint Michel