MORTAIN
  CC 28.04 du MORTANAIS
   
  LA COLLEGIALE
         
 

La Collégiale de Mortain, Collection CPA LPM 1900

 
     
 

Texte issu d'un article de la mairie

http://www.ville-mortain.fr

 

L’église, âme de tous les villages et cœur des vieilles cités, est à Mortain le plus vieux et le plus beau monument de la ville. "Elle est du plus pur XIIIè siècle, dit M. René Bazin, et bâtie en pierre rouge".

 
     
 

Elle fut construite pendant le XIIè et XIIIè siècle, tout d’abord rectangulaire. Elle se composait seulement d’une nef d’environ 7 mètres de largeur sur 35 mètres de long. La nef devait bientôt devenir insuffisante pour la ville nouvelle et était bien peu de chose comparée à l’église de Savigny et de l’abbaye blanche.

 

L’architecture ogivale venait de naître, le bâtiment tout neuf fut construit en place et lieu de l’ancien. Une église gothique fut bâtie dans l’ancien, en sous-œuvre, ou plutôt dans l’œuvre. A la nouvelle église on donna un étage de plus. Dans l’église romane rectangulaire, ils élevèrent les huit gros piliers de la nef, les relièrent par des arcades ogivales qui subsistent toujours. Sur les arcades, ils bâtirent le triforium dont les baies ogivales correspondent aux anciennes petites fenêtres romanes de l’église de1082. l’église se termina d’abord au chœur par un mur droit ; l’argent manquait peut-être. Il y eut un arrêt dans la construction. Puis, les travaux reprirent, et l’on fit l’abside en ronde, avec ses six piliers à base octogonale et ses ogives en lancettes


Nouvel arrêt, et l’on fit enfin la petite chapelle, derrière le chœur.

 

La Collégiale. Collection CPA LPM 1900

 
         
 

La porte romane

 

L’ermite Saint Firmat venait souvent prier dans l’église de St Evroult. Ainsi, après sa mort à Mantilly, le comte de Mortain ordonna aux chanoines de l’église de récupérer le corps. Firmat fut inhumé dans l’église de Mortain.

 

Cinquante quatre ans après sa mort, évêques, archevêques accompagnés d’un grand nombre d’abbés levèrent le corps. Les reliques de St Firmat furent mises dans des boites précieuses ou reliquaire afin d’être exposées à la vénération des fidèles.

 

Nous pensons que c’est à l’occasion de ces solennités, qui attirèrent une grande affluence de pèlerins et de dons importants, que les chanoines firent construire la porte.

 

Cette porte se compose d’un rang de modillons semi-circulaires, d’une bordure de zigzags géminés, à vive arrête, ou de chevrons brisés, d’un cordon de pierre ou torse se déroulant sur un double champ de croisette, et enfin d’un double rang de dents scie, finement évidées et d’un grand relief. C’est du beau roman ornementé, nous dit Henri Moulin, notice sur "l’église collégiale de Mortain", parue en 1864

 

La Collégiale. Portail Sud XIeme

Collection CPA LPM 1900

 
         
 

La nef de la Collégiale de Mortain, Collection CPA LPM 1900

 
         
 

L’intérieur de la Collégiale

 

Le maître-autel

 

Le maître-autel, en marbre de quatre couleurs, a été fait à Laval par René Mouller, marchand marbrier, du plus beau marbre de Laval et plus particulièrement du marbre de Gênes. Il fut placé en 1759, mesure 3 mètres 66 de long, 1 mètre 44 de large et 5 centimètres d´épais.

 

Les stalles du chœur

 

Les stalles du chœur sont au nombre de 54, 27 de chaque côté, 24 stalles seulement sont anciennes. Les archéologues datent les stalles anciennes de la fin du XVè début XVIè siècle. La partie la plus importante à examiner pour chacune d´elle, est le des-sous du siège. Chaque siège se relève et laisse voir dans cette position une petite console, sur laquelle on peut s´appuyer et prendre patience, tout en restant debout. Leurs sculptures sont remarquables, quelques-unes l´ont été avec un esprit critique s´attaquant aux vices et aux abus. Ainsi, à côté de ce religieux ailé, à la figure fine et sereine, voici un moine grossier, aux lèvres épaisses, aux longues oreilles qui person nifie visiblement l´ignorance et la sen-sualité. Sur une autre, cet être fantastique, moitié homme et moitié bête représen-tant sans doute le moine mendiant revenant du moulin. Or, pendant qu´il s´éloigne, de sa robe s´échappe le diable en personne, pied de bouc, jambes ve-lues, griffes de diable, gueule béante : le diable n´y perd rien.

 
         
 

Le chrismatorium ou chrismale

 

La sacristie de l’église possède un coffret de 135 millimètres de longueur sur 50 de largeur et 120 de hauteur. Il provient de l’ancienne collégiale de Saint Evroult. Sa boîte, en bois de hêtre, est revêtue à l’extérieur d’appliques de cuivre légèrement doré, le couvercle forme la toiture. Ce petit meuble, destiné à être suspendu au cou, au moins dans le principe, servir de Chrismatorium ou de récipient sacré dans lequel des prêtres itinérants transportaient des hosties. Il a été converti après coup en reliquaire. La plaque de face divisée en trois représente, au centre un christ de style byzantin, à droite l’ange Michaël SCSMIH, Sanctus Michaël, à gauche l’ange Gabriel SCSGAB, Santus Gabriel.

 

D’après les travaux de M. Maurice Cahen, professeur à l’université de Strasbourg en 1923. il le croit unique en France et peut-être dans le monde, il devait servir à porter des hosties dans les tournées d’évangélisation des apôtres anglo-saxons et irlandais. Il fut sans doute apporté en France par un soldat normand, après la conquête de l’Angleterre, en 1066

 

La Collégiale. La Nef

Collection CPA LPM 1900