MORTAIN
  CC 28.04 du MORTANAIS
   
  LA CHAPELLE SAINT-MICHEL
         
 


 La Chapelle Saint-Michel

 
     
 

En 1786 il fut question d´établir dans les bâtiments une annexe pour contagieux. Avec la Révolution, toute la construction s´effondra; en 1800 on distinguait encore le seuil.

 

Un demi-siècle plus tard, c´était la résurrection ! Un avocat de Mortain, Hippolyte Sauvage, qui meurt en 1914 à l´âge de 91 ans, et l´aumônier de l´Hôpital, l´abbé Eugène Gervais, à la suite du transfert du cimetière dans la Lande de l´Ermitage, entreprenaient de reconstruire la chapelle.

 

L´avocat orchestra la pro-pagande et l´abbé dirigea l´entreprise

 

Au printemps de 1852, l´édifice se dressait sur la pointe avancée du rocher et déjà sa fine silhouette attirait de tous les côtés les regards

 

La Bénédiction

 

La bénédiction en fut faite le 14 septembre 1852, en présence de toutes les autorités, par M. Garnier, curé de Saint Gervais d’Avranches, vicaire général et, le sermon donné par M. Lucas-Girardville, curé de Mortain, vicaire général.

 

L’abbé Gervais s’employa à la rendre accueillante. La statue de Saint Michel présidait, assistée de la Vierge et de Saint Roch. Un remarquable morceau de sculpture, représentant la Cène, le Christ, les douze apôtres, un jeune serviteur (le Saint Martial de la Légende Dorée, évêque de Limoges), l’agneau pascal et le bassin du “Lavement des pieds”, y prenait place en guise d’autel. Cette oeuvre du XVIè siècle, d’un mouvement très expressif qu’accentuait une vive polychromie, devait par la suite perdre ses belles couleurs. Elle les a heureusement retrouvées en 1994

 
     
 

 

Un remarquable morceau de sculpture, représentant la Cène

 
     
 

Fêtes de l'Archange

 

Aux fêtes de l’Archange, le 8 mai, le 29 septembre et le 16 octobre, la messe y était célébrée et les dévots de Saint Michel faisaient de grand matin l’ascension de la colline. La cloche annonçait ces festivités ; elle sonnait aussi le glas aux inhumations des magistrats de la cité, des prêtres et des bienfaiteurs. Quel plaisir pour le voyageur de distinguer la silhouette du Mont Saint Michel, dominant la mer, plus ou moins proche selon les jeux de lumière.

 

Les Verrières

 

Les quatre verrières ont été placées en décembre 1955. Il fut demandé à M. Lorin, maître verrier de Chartres, d’apporter son concours.

 

A tout Seigneur tout honneur, le vitrail de l’Evangile (côté est) consacré à Saint Michel, titulaire de l’oratoire. Il nous apparaît sous les traits d’un bel ange, auréolé d’or, aux ailes et aux vêtements vert et or, levant son glaive en signe de victoire et écrasant sous ses pieds le démon aux reflets rouges. Dans l’ogive, les léopards de Normandie et dans la pointe le soleil de la divinité.

 

Saint Georges, le saint cher aux soldats américains, fait pendant du côté de l’Epitre (côté ouest). Ce n’est pas un ange, mais bien un homme, un chevalier bardé de fer selon la tradition des vieux imagiers français, avec le casque, la cuirasse, les gantelets, perçant de son épée un dragon qu’il tient à sa merci. Dans l’ogive le blason de Mortain, frère de celui d’Evreux et dans la pointe la croix des Scouts dont, chacun le sait, St Georges est le patron. Aucune image ne pouvait mieux évoquer le souvenir des soldats américains tombés près de là.

 

Le vitrail qui, à notre avis, a demandé le plus d’effort personnel à l’artiste est celui de Saint Guillaume Firmat, patron des ermites, du même côté que St Michel. C’est une icône chargée d’histoire. Le saint paraît revêtu d’une bure, brune et or, les pieds nus, chaussés de sandales. Il tient sa main droite sur la poitrine en signe d’union à Dieu et, de l’autre, soulève une lourde chaîne brisée, celle des captifs pour la libération desquels il fut tant prié de 1940 à 1945. A sa droite la crosse de son épiscopat légendaire ; à sa gauche “la collégiale de Saint Evroult”, l’église de son tombeau. Dans l’ogive, au dessous de la coquille du pèlerin, les armes du Maine, la province voisine.

 

“A l’opposite”, comme on disait jadis, dans la direction du grand Mont Saint Michel, voici Saint Christophe, le bon passeur, portant sur son épaule l’Enfant Jésus, entouré d’un nimbe d’or. “Regarde Saint Christophe et va-t’en rassurer”. Le vieux dicton de nos pères n’est pas oublié. Et c’est avec joie que les pèlerins de la seconde moitié du 20è siècle (et bientôt du XXIè !) retrouveront ici l’image d’un saint qui était vénéré dans l’ancienne chapelle des ermites avant 1777. Dans l’ogive, l’hermine du blason nous rappelle que du rocher voisin on aperçoit au delà de la ligne du Couesnon, les côtes de Bretagne. Dans la pointe, le verrier a logé les outils de l’ouvrier de garage qui évoquent le patronage moderne de Saint Christophe. A l’été de 1956, l’oeuvre s’est achevée par la pose, dans l’oculus, de la verrière reproduisant le blason du Général Eisenhower, en tant que chef suprême de 

l’armée de la Libération. Armes parlantes : l’épée de feu de la guerre soutenant l’arc-en-ciel biblique de la paix.

 

Le même sujet est traité à la chapelle mémorial de Saint James ; stylisé à l’Arc de Triomphe de l’Etoile en un ex-voto de bronze

 
         
   ...  
 

 Saint-Michel

 Saint-Georges

 Saint-Guillaume