VIREY
  CC 26.13 SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET
   
  EGLISE SAINT-GERVAIS
         
 

VIREY L'église Saint-Gervais Ikmo-nedTravail personnel

 
     
 

Article issu du bloc du canton-saint-hilaire du Harcouet

L’église et la vie religieuse

 

Sous le patronage des saints Gervais et Protais (comme à Avranches), l'église de Virey mérite l'attention. Bâtie au XIIe siècle, en remplacement d'une ancienne chapelle, la paroisse d'origine étant sans doute à la Géraudais, on trouve sur le côté Ouest de la nef quelques traces de la maçonnerie primitive en épis ainsi qu'il était coutume de faire autour de l'An Mil. Comme bien d'autres elle est composite en deux grandes époques assez nettes : la tour dans la première moitié du XVIe siècle (1532), la nef et le chœur fin XVIIIe. La tour, surtout est remarquable car contemporaine du baptistère de Saint-Hilaire-du-Harcouët et de l'église des Biards avec son typique toit normand à bâtière. Curieusement elle se situe à l'entrée de la nef ce qui nous vaut, à son pied une chapelle qui abrite de superbes fonts baptismaux du XVIe siècle à double piscine polygonale, éclairés par une belle fenêtre gothique, et un vitrail offert par une vieille famille locale les Delaporte, le tout s'ouvrant sur un superbe arc ogival. La nef s'effondra en 1750 et fut reconstruite en dix ans. La tour s'orne de l'inscription " au moys de mars V jour MV XXXII fut commencée cette tour" authentifiant donc la date du 5 mars 1532 et à son pied, par lumière rasante s'y devinent sur un blason des armes des familles de Saint-Brice et de Scépeaux possesseurs du fief de 1481 à 1540.

 

En 1742, le mur rectiligne du chœur fut démoli pour être remplacé par un mur à trois pans permettant ainsi d'aménager la sacristie. Tous ces travaux ont sans doute affaibli l'édifice, expliquant l'écroulement de 1750. A l'époque de la Révolution l'église fut saccagée, les bancs et les statues furent brûlés et l'église transformée en magasin à foin, la tour servant de poste de guet pour les Républicains. Dans la période moderne il faut noter les vitraux bénis en 1929, l'électrification en 1935, le baptême des cloches en 1948, l'histoire de l'édifice par le chanoine Bindet en 1971.

 

Le dernier curé résidant Dominique Ballé ayant quitté la commune le 3 novembre 1991 montre aussi combien Virey fut également longtemps une pépinière de prêtres dont plusieurs ont laissé des traces dans l'Histoire. Citons l'abbé Victor Leprieur natif de Virey qui y avait célébré sa première messe en 1909, tué dans les combats de la Libération, le chanoine René Normand, frère de François Normand, ancien maire de Virey, ou encore Mgr Dupont (né en 1919) évêque de Pala au Tchad. Le chanoine Jean Bindet, né à la Blutière en 1903 avait célébré sa première messe ici le 30 décembre 1928 après de belles études à l'Institut Notre Dame d'Avranches qu'il réintégra immédiatement alors comme professeur d'histoire. Il obtint sa licence en 1935 avec une thèse sur l'évêque constitutionnel Mgr Bécherel pour lequel il obtint en 1937 le prix Montyon de l'Académie française. Aumônier du Carmel en 1970, il fut un des piliers de la société d'archéologie d'Avranches-Mortain, auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'Ancien Régime, titulaire des Palmes académiques et chevalier dans l'Ordre national du Mérite. Les archives nous montrent encore qu'un autre célèbre historien du Sud-Manche, l'abbé Desroches (enterré dans le transept Nord de l'église de Saint-James sous un vitrail le représentant) fut vicaire en 1820 (sous le curé Desvallées) à Virey qu'il quitta deux ans plus tard pour une "promotion sanction" au Teilleul, ayant refusé les secours de la religion à un usurier influent, "événement qui fit quelque bruit selon la chronique de l'époque".