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Foire Saint-Martin CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
ASSOCIATION des FOIRES MILLENAIRES de le MANCHE. FOIRE ST MARTIN DES ORIGINES
Quand le folklore s’en mêle, le fumet des galettes-saucisses se prêtant tout à fait à l’image que l’on se fait de la cohue médiévale, la Saint Martin se pare donc de cette aura de foire « immémoriale » comme la Sainte Croix de Lessay et tant d’autres. A y regarder de plus près, on se rend compte qu’en 1263 – Saint Hilaire, rappelons-le, ayant été fondé par une charte officielle de 1083 – il n’y avait ici qu’une seule foire, la Saint Aubin fêtée qui plus est, le 1er mars. Depuis 1180 le lépreux de la Richardière recevaient d’ailleurs 4 sols sur la dime de cette foire qui devait donc être assez peu importance. Or, il faut attendre 1323 ; et un procès entre le seigneur du lieu et les moines du Prieuré pour voir apparaitre pour la première fois officiellement le terme de « Saint martin d’hiver », foire qui était sans doute de fondation récente. Il n’est d’ailleurs pas innocent de constater que cette période correspond à celle de relative stabilité qui précéda la guerre de Cent ans, d ‘une France en formation encore prospère, celle des grandes foires d’Ile-de-France, celle des cathédrales.
C’est Victor Castebois, l’historien du Mortanais et de Martigny dont il est originaire qui, le premier a soulevé le lièvre d’une grande foire qui se serait d’abord tenue à la croix de la Laicherie qui se trouve à l’intersection du chemin montois ( ou route du Pointon à Isigny, c’est en fait l’ancienne route de Brunefaut) et du chemin de Saint-Hilaire à Cuves, important doyenné tout au long du Moyen Age puisque c’est là qu’on y tint les synodes diocésains quand la peste sévit à Avranches au XVIIe. Il releva l’altération avec le temps de « lècherie » en « laicherie » faisant confondre la « laiche » plante des bas-fonds humides avec « lècheries » beuveries coutumières des grandes assemblées patronales. A noter encore que Saint- Martin est le patron de Martigny et que Saint Hilaire était le disciple de l’évêque de Tours. « Hilaire aurait donc volé sa foire à son maitre » notait avec humour l’historien du XIXe « désormais ils sont malgré tout meilleurs amis du monde au Paradis, comme leurs fidèles des deux paroisses le sont pour se rendre ensemble à la fameuse foire ».
Autre indice de ‘importance des mercuriales, l’imposition des titulaires de la coutume qui étaient les plus fortes (90 livres), de l’élection de Mortain, à comparer avec les 30 de Brécey ou les 12 d’Isigny. La Révolution accentua le développement des foires dans la mesure ou cette décennie avait grandement perturbé l’ordonnancement des campagnes : incessants mouvements de troupes dans l’Ouest, dégâts de toutes sortes, insécurité générale. Tout était à réorganiser, les préfets de l’Empire s’y attelèrent au moment où le Bocage « verdit », le labour cédant la place à l’herbe, et ou la province se couvrit littéralement de foires et de mercuriales. Un âge d’or qui se situe entre 1800 et 1860 et culmine après la guerre de 1870 et l’époque de la fermière normande en coiffe « triomphale ». C’est la période ou l’urbanisation de la ville à dépasser le périmètre médiéval pour s’étendre vers l’Est. Sur le canton i y a 10 foires locales, celles d’automne dominant du fait de la plus grande quantité de produits destinés à la vente : volailles, lait, beurre, laine, cire, filasse. Mais en 1855 la Saint Denis de Romagny, selon les préfets est encore en tête avec la Saint Anne de Buais, devant Saint-Hilaire, et Isigny qui talonne pas loin derrière. On remarquera que hormis Romagny, les autres ont quasi disparu. La guerre de 14 et sa terrible saignée pour toute une génération de ruraux sonna le déclin de cette guirlande annuelle de mercuriales sans fin : les marchés se maintinrent tant bien que mal, de même que les « grosses » foires, écrémant les petites tombant peu à peu en désuétude.
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Foire Saint-Martin CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
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