MILLY
  CC 26.06 SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET
   
  LE DOMAINE DE MILLY
         
   
     
 

Article issu du bloc du canton-saint-hilaire du Harcouet

Le domaine de Milly Château, chapelle, église

 

C'est assurément, encore de nos jours, un des beaux atouts de cette petite commune que d'avoir conservé ce bel ensemble au charme provincial toujours lié d'ailleurs au nom de ses anciens seigneurs.

 

Il y avait très certainement un château ancien sur l'emplacement de l'actuel car les de Milly originaux firent plusieurs donations aux abbayes voisines. Ce château fut détruit par Jean sans Terre, quelques années avant la prise de la Normandie par Philippe Auguste en 1202. Sur ses ruines se construisit au XVe siècle un manoir, sans doute assez semblable à celui que l'on peut voir aux Basses-Cours en Lapenty (voir notre rubrique dans cette commune) ou au lieu dit Hecterre en Saint-James. Sur les restes de ce manoir ancien, sans doute renforcé pendant les guerres de religion, en 1750 on refit un château neuf en conservant juste les cuisines dont on peut admirer la cheminée monumentale, et les poutres toujours du XVe siècle. Les communs, sur le côté possèdent des linteaux armoriés et furent construits avec de nombreuses pierres de réemploi de l'ancien manoir. Un bel étang, un parc arboré, un chemin d'accès direct emmène vers l'église qui n'est, en fait que l'ancienne chapelle du château, récupérée par la paroisse, suite à un arrangement avec le châtelain, quand l'église originale qui se trouvait beaucoup plus à l'Est, brûla dans un incendie au XVIIe siècle. Elle est donc contemporaine de la rénovation du château, les paroissiens fournissant pierres et main d'œuvre en échange de cette nouvelle affectation de la chapelle seigneuriale primitive. L’église actuelle avec ses cloches de 1758, ses stalles rustiques du chœur, son lutrin et sièges curiaux (peut-être en provenance de Savigny), sa belle sacristie (de 1856), son cimetière dominé par la grande croix de 1787, forme un bel ensemble avec le second château, originellement du XVIIIe siècle. Le roi Louis XI, lors d'un de ses nombreux pèlerinages au Mont-Saint-Michel y était passé le 28 août 1470 avant de déjeuner à Pain d'Avaine pour 9 écus.

 

Quelques contreforts au nord et au sud, évoquent cette chapelle primitive, remontant sans doute comme toutes les paroisses voisines à la période " où la France se couvrit d'un blanc manteau d'églises "... en pierre, se substituant à celles de bois qui avaient tant souffert ici des invasions normandes.

 

On l'a vu donc, toute la partie importante de la nef date de 1750, le clocher étant terminé un peu plus tard en 1758. On y remarque son chevet de facture ancienne à trois volets et son retable de la fin du XIXe siècle. Tous ces travaux furent effectués sous le pastorat de l'abbé Lenormand (1743-1780) qui fit construire à ses frais les deux chapelles (Sainte-Anne et Sainte-Vierge), les stalles, le pavage, et un bon tiers de la tour.

 

L’autre pastorat marquant fut celui, de 1913 à 1957, de l'abbé Victor Mariette. Né à Airel en 1876, après des études chez les Oratoriens de Saint-Lô, ordonné le 29 juin 1900, il fut vicaire à Blainville puis Villedieu (1902), curé de Saint-Aubin-des-Préaux (1909) avant d'arriver à Milly le 13 juillet 1913. Maître-chantre dès le séminaire, il allait jusqu'au Mont-Saint-Michel entonner les cantiques, et on venait de loin écouter ses messes de minuit. Il fut remplacé par Ange Lahogue jusqu'en 1974, mais ensuite ce fut l'abbé Morel qui officia pour les trois paroisses voisines. Entre-temps, malgré tout, le 20 mars 1960, André Lemoffe, fils de la dame qui tenait le bureau de Poste, y célébra sa première messe.

 

De l'examen des archives il ressort que le calvaire (datant de 1787) fut déplacé en 1890 pour être mis dans le cimetière, que le clocher fut consolidé en 1908, puis bénies l'année suivante deux cloches achetées grâce à une souscription populaire. Le chemin de croix offert par les paroissiens en souvenir du jubilé de 1913 fut béni en 1914. En 1935 on couvrit les chapelles, en 1966 la voûte, en 1968 le sol. En 1979, la réfection complète fut couronnée par l'électrification des cloches en 1983, le coq retrouvant sa place sur le clocher en 1997.

 
     
 

Eglise Saint-Pierre de:Milly XfigpowerTravail personnel