LES LOGES MARCHIS
  CC 26.04 SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET
   
  CHATEAU DE LA CHAISE
         
 

Le château de la Chaize.Ikmo-nedTravail personnel

 
         
 

Article issu du bloc du canton-saint-hilaire du Harcouet

Le château de la Chaize

 

Motte dominant l’Airon, aux confins des trois provinces : Normandie, Maine et Bretagne, le site de la Chaize était, déjà sous les Romains, un lieu de passage, devenu, au fil du temps, place de défense.

 

On connaît peu de chose sur l’évolution de cette place forte jusqu’à la fin de la guerre de Cent ans. Une famille de la Chaize ou plutôt Chèze à l’époque, y a donné son nom, à moins qu’il ne vienne du latin " casa ", puis édifia au Xe siècle un château fort en bois, protégé d’un côté par l’à-pic sur l’Airon et de l’autre par les marécages dissuasifs de son affluent.

 

Aucune trace d’allégeance : quelques donations ; des cessions de droits ; par seule voie de légende, un projet matrimonial avec une Maison proche, avorté, par l’effet d’une idylle romanesque mais mortelle (bac des cinq portiers). Une totale indépendance alentour, près ou loin, que ce soit avec les Loges (pas encore Marchis), Saint-Hilaire-du-Harcouët, Mortain, Avranches ou Fougères.

 

Pourquoi cette absence de suzeraineté ? Peut-être un régime " d’exemption ", souvent évoqué pour l’ensemble du Val d’Airon ou, plus probablement, à la fin de l’empire de Charlemagne, une dépendance directe du pouvoir royal, aux marges de la Neustrie (cf ailleurs les margraviats ou marquisats).

 

En revanche, à partir de 1450, la Chaize voit son rôle militaire pâlir mais son histoire s’éclaircir :

 

De la 2ème partie du XVe siècle au début du XVIè, les Pontbellanger édifient le " petit château féodal " actuel, décrit par un dessin à la plume du XVIe siècle, avec sa chapelle.

 

Puis propriété des d’Orglandes par mariage en 1548 de Catherine de Pontbellanger avec François d’Orglandes, qui ornent la chapelle de la statuaire, qui y est toujours.

 

En 1560, défense efficace contre les protestants, à l’inverse des événements de Mortain ou d’Avranches.

 

En 1591, soutien de la Ligue " des Guise " contre Montpensier, comte de Mortain et l’entourage du roi.

 

Au XVIIe siècle, l’union d’une d’Orglandes à un de Romilly apporte la Chaize à cette Maison.

 

Vers 1620, Richelieu fait abattre les trois tours de la ligne de défense, en épargnant la chapelle et le " donjon carré ".

 

Les de Romilly ne peuvent plus faire de la Chaize leur résidence principale et un de leurs descendants, avant de partir en émigration, où il décédera, transmet le fief à un Laigre de Grainville, dont une fille épousera, en 1817 un Malet de Graville (et une autre un de Romilly). Leurs descendants directs sont toujours propriétaires du château de la Chaize.

 

On pénètre dans le domaine par une châsse ombragée de sycomores, conduisant à une vaste cour, bordée par la demeure et la chapelle.

 

Au début du XIXe siècle, les destructions effectuées au XVIIe siècle ont conduit à remanier la partie centrale du logis, dotée d’un fronton et d’un perron accessible par un escalier extérieur à double volée. A la même époque, les nécessités de l’habitat ont généré des ouvertures sur la façade sud, alors que la partie nord a conservé pour l’essentiel son aspect du XVe siècle.

 

La chapelle, intégrée à l’origine à une des tours de défense en a conservé extérieurement une cloche de 1575 et des vestiges muraux, l’intérieur est d’un grand raffinement.