MONTGOTHIER (ISIGNY LE BUAT)

  CC 25.07 AVRANCHES MONT-SAINT-MICHEL
   
  LE LOGIS
         
   
     
 

Le Logis de Montgothier

 

Publié par Georges DODEMAN

g.dodeman@wanadoo.fr

 

Sa construction (autour de 1722-1728 pour le corps de logis principal), est à placer dans la continuité des sieurs Abraham enterrés dans l’enfeu de l’église quand leur petite fille Elisabeth épousa, début XVIIe siècle, Claude Gouin, bourgeois de la ville d’Avranches.

 

En 1724, leur descendant obtint (1) la réunion du fief local avec celui d’Athys et c’est lui qui fit construire ce superbe édifice de style Louis XIII, assez ressemblant à celui du Buat. Les communs sont respectivement datés de 1728 et 1732. On sait que l’évêque y descendait lors de ses visites pastorales et qu’il ne disposait pas de chapelle car ayant, en son intérieur, un oratoire particulier (2). A noter encore son entrée solennelle à deux piliers, son puits pittoresque dans la cour, l’escalier extérieur à double révolution.

 

Transformé en ferme après la Révolution, il échappa de ce fait aux fâcheuses modifications que l’on vit un peu partout dans la région au XIXe siècle et fut bien relevé par la famille Gautier-Sauvagnac à partir de 1970. C’est autour de ce bel ensemble que se tint une quinzaine d’années durant le fameux spectacle des Féériques dont nous parlons par ailleurs. Tout à côté, la ferme a été longtemps tenue par Paul Vauprés, maire de 1941 à 1946 puis de 1953 à 1968, et dont les noces d’or en 1970 furent honorées de la visite du célèbre journaliste Jean-Paul Rouland qui s’y était réfugié à l’âge de 15 ans en 1944. André Vauprés y a ensuite remplacé son père et c’est son frère l’abbé Marcel Vauprés, vicaire à Avranches, qui a publié l’article sur les carrières du Bouée dont nous avons publié précédemment un extrait.

 

Cette jolie demeure seigneuriale a donc retrouvé une nouvelle jeunesse grâce aux époux Gautier-Sauvagnac qui, en plus d’avoir eu l’amabilité de nous recevoir, ont bien accepté de  nous expliquer comment ils en étaient devenus acquéreurs. « Mes racines rurales fortes dans la région de Houdan et dans le Limousin, explique Denis Gautier-Sauvagnac, se sont transplantées du fait de notre mariage en 1965 à Parigny (avec Solange Fauchon de Villeplée, famille originaire de Vezins) en Normandie, dans cette vieille demeure, sauvée par nos amis Vauprés qui l’habitaient ». Achetée en janvier 1970, c’était une ferme qui avait un certain cachet, mais qui n’avait vu aucun ouvrier depuis 43 ans, quand les couvreurs s’attaquèrent à la toiture ! Les travaux perdurèrent jusqu’en 1995, ce bel ensemble finissant par être bien connu de toute la région, grâce au succès populaire des Féériques qui amenaient de 20 000 à 25 000 personnes tous les étés pendant près de 15 ans. « On ne peut garder pour soi une telle demeure que nous ouvrons donc au public pour les journées du patrimoine en septembre et les deux mois d’été. Souvent absent pour raisons professionnelles je me ressource dans cette maison qui conforte mes attaches rurales, l’hiver j’y élague mes arbres ou j’y monte à cheval (Denis Gautier Sauvagnac fut en effet 14 ans président de l’Eperon, la société hippique de Saint-Hilaire) et ce fut aussi, moralement, ma forteresse quand le ciel m’est tombé sur la tête à deux reprises en 1983 et 2007 »