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La Manceliere |
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L'église de La Mancellière Publié par Georges DODEMAN g.dodeman@wanadoo.fr
M. Charles le Hérissier de Gerville, l’illustre archéologue et historien de la Manche, visita l’église de la Mancellière en 1820 ; il en disait fort peu de choses : « petite église à peu près neuve ou refaite, simple, sans croisée ». La façade tout en granit doit dater du XVe siècle, les murs peuvent remonter pour partie au XIIe siècle, mais le millésime du linteau d’une des grandes fenêtres indique que celles-ci ont été édifiées en 1781.
Pendant la Révolution, l’église fut profanée par deux révolutionnaires effrénés de la municipalité auxquels s'associèrent trois ou quatre simples citoyens tout au plus, car, à l’exception de ce scandale, la population resta foncièrement religieuse et attachée à tous les devoirs de sa foi.
Une restauration devenue nécessaire commença en 1896. L’ancien clocher qui était alors sur l'édifice fut supprimé. Le nouveau fut construit à son entrée, ce qui permit à l'église d'avoir un porche. La construction de ce clocher fut assez laborieuse, car, alors qu'il atteignait quelques mètres au-dessus du portail, l'entreprise en charge de la réfection fit faillite. Cependant, l'entrée de l'église était assurée et les premiers mariés à avoir franchi le nouveau portail en 1897 furent M. et Mme Louis Mazier.
Les travaux furent repris par d'autres maçons, mais alors que la flèche atteignait presque son objectif, les finances vinrent à manquer... Il fut décidé de réduire la pente et c'est ainsi que le clocher s'élève à 37 mètres au lieu des 40 initialement prévus.
Après avoir été refondues, les anciennes cloches furent replacées en 1908. La grosse cloche, bénite par le curé doyen Leroy fut nommée Renée-Gabriel par M. Gabriel de Tesson et Mme Chérel née Mérille ; la seconde, nommée Léonie Jeanne par M. Jean-Baptiste Danguy, adjoint au maire et par Mme Léonie Turquetil ; la troisième, nommée Vitaline Marie-Louise par M. Vital Anfray, conseiller municipal, et Marie-Louise Hamelin, épouse de Louis Garnier, conseiller municipal et ancien trésorier de la fabrique. |
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Les vitraux, au nombre de sept, furent refaits vers 1921 : deux vitraux du chœur ont été offerts, l'un par le curé de l'époque, l'abbé Perrouault, l'autre par son prédécesseur, l'abbé Vallée ; ils représentent saint Pierre et saint Paul. Les deux autres ont été offerts par les paroissiens ; ils représentent saint Michel et sainte Jeanne d'Arc, très honorée à cette époque. Deux vitraux de la nef ont été offerts par les paroissiens : 1'un représente l'apparition de la Vierge à Pontmain, l'autre la Sainte Famille. Le troisième, représentant un soldat blessé sur un champ de bataille, a été offert par les combattants de la guerre 14-18. Tous ces vitraux sont de belle couleur et très expressifs.
L'horloge mécanique ne prit son service qu'en 1933 et fut électrifiée en 1992.
La table de la communion et le maître autel sont l'œuvre du curé-ébéniste de la région, l'abbé Victor Moisseron, curé du Mesnil-Thébault. Sa signature V. M. 1917 l'atteste. |
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II lui arrivait souvent en effet, imitant par là saint Joseph, de faire le catéchisme en maniant le rabot ou le ciseau ! L’électrification de l’église date de 1936 et des cloches de 1971.
Le 6 mai 1965, pour fêter la réception des travaux de l’église, exécutés par l’Entreprise Lair de Juvigny-le-Tertre (clocher lavé et joints tirés), Isidore Turquetil a joué du biniou au sommet de l’échafaudage !
Au cours de l'hiver et du printemps des années 1994-1995, l'église entreprit sa grande toilette intérieure : la voûte fut traitée et vernie, les murs intérieurs reçurent un nouveau revêtement et les décorations picturales furent sérieusement rafraîchies. La municipalité en profita pour adapter les circuits électriques et la paroisse "sonorisa" l'édifice.
Le 26 décembre 1999, une violente tempête mit à mal l’église (chute de la croix de fer ainsi que du clocheton, défonçant la voûte).
Le dernier curé à résider à La Mancellière fut le Père Alphonse Lebouteiller (1980-1989). A son arrivée, le Père Lebouteiller trouva une paroisse quelque peu en retard sur l'évolution liturgique décidée par le Concile Vatican II : l'âge, la santé et peut-être, le tempérament de son prédécesseur le curé Pigeon, n'avaient pas permis les adaptations entreprises par ailleurs. Il lui fallut donc "rattraper" le retard : il trouva parmi ses paroissiens une équipe qui sut faire un réel effort et se mettre à l'unisson des paroisses voisines.
Depuis 1989, La Mancellière n'a donc plus de curé résident et son église est devenue depuis 1994 une église paroissiale de la Paroisse Saint-Martin d'Isigny. |
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